De gauche à droite sur la photo : Georges Chehwane (PDG de l’agence immobilière Plus Properties), Mohammad Choucair (président de la CCIAB) et Ilia Elpidoforos (conseiller économique de l’ambassade chypriote au Liban). Photo DR
Georges Chehwane, PDG de l'agence immobilière Plus Properties, a inauguré hier la création d'un conseil d'hommes d'affaires libano-chypriote sous le patronage du président de la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Beyrouth, Mohammad Choucair, et en présence du conseiller économique de l'ambassade chypriote au Liban, Ilia Elpidoforos. Présidé par Georges Chehwane, le conseil se compose d'une quinzaine d'hommes d'affaires libanais, et devrait avoir son pendant chypriote.
« Ce conseil a pour objectif de renforcer les liens économiques et sociaux entre le Liban et Chypre, en identifiant les différents secteurs d'investissement sur l'île et au Liban », a déclaré Mohammad Choucair. Il permettra notamment, selon Georges Chehwane, de renforcer les investissements et les partenariats commerciaux, de fournir aux hommes d'affaires libanais et chypriotes des renseignements sur les instruments financiers existants et la signature d'accords bilatéraux de coopération.
« Les relations économiques actuelles entre le Liban et Chypre ne reflètent pas le potentiel économique entre les deux pays : le commerce ne représentait que 37,5 millions de dollars en 2014, tandis que les relations économiques sont confinées au secteur touristique, notamment aux touristes libanais se rendant sur l'île, et, plus récemment, aux investissements libanais dans le secteur de l'immobilier à Chypre », a souligné Mohammad Choucair. En effet, depuis 2012, l'île octroie un permis de séjour permanent pour les non-Européens investissant 300 000 euros minimum dans un bien immobilier. Un argument commercial d'ailleurs largement mis en avant par des agents immobiliers pour attirer les investissements libanais.
« Chypre peut représenter une porte d'entrée du commerce libanais auprès de l'Union européenne tandis que le Liban peut jouer le même rôle pour les pays du Levant et du Golfe. De plus, un grand nombre de sociétés offshore fondées par des Libanais à Chypre ont besoin d'un cadre réglementaire pour faciliter leurs opérations commerciales », souligne Georges Chehwane.
Autre opportunité pour le Liban, le secteur pétrolier : « Le Liban et Chypre possèdent des gisements de gaz et de pétrole en commun, et Chypre a déjà signé des contrats avec ses pays voisins – Égypte, Turquie et Grèce –,
alors que le Liban est totalement absent de cette stratégie. S'il s'insère dans cette politique, il pourra réduire ses coûts d'exploitation, ce qui contribuera notamment à la réduction d'une grande partie de la dette publique libanaise », continue-t-il.
Jeudi, Israël, la Grèce et Chypre ont annoncé travailler sur un projet de gazoduc reliant les trois pays afin d'exporter à terme le gaz naturel de Méditerranée orientale vers l'Europe. Pour l'instant au Liban, l'exploration et la possible exploitation des ressources pétrolières sont figées depuis 2013 alors que les 46 compagnies qui ont été préqualifiées pour exploiter les concessions situées dans la zone économique exclusive (ZEE) du Liban attendent toujours l'adoption de deux décrets – celui qui définit leurs coordonnées et celui qui fixe les modalités du contrat d'exploration et de production.
Lire aussi
Quand l’île d’Aphrodite séduit les agents immobiliers libanais
« Il faut relancer l’attribution des blocs d’exploitation de gaz »
Pétrole et gaz naturel : une bénédiction ou une malédiction pour le Liban ?