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Économie - Focus

La reconstruction du système de santé syrien estimée à 8 milliards de dollars

L’hôpital Dar el-Chifa, à Alep, bombardé à plusieurs reprises par l’aviation syrienne en 2012. Francisco Leong/AFP

La reconstruction du système de santé syrien, éprouvé par près de cinq ans de conflits et la fuite des médecins, nécessiterait plus de huit milliards de dollars d'investissements, a estimé hier l'UOSSM, un vaste réseau de médecins syriens.
« Nous avons besoin de huit milliards de dollars pour reconstruire le système de santé en Syrie », a dit Oubaida al-Moufti, président de l'Union des organisations de secours et de soins médicaux pour la France, lors d'une conférence de presse. « Les ONG présentes sur le terrain assistent à une dégradation continue de la situation », a-t-il souligné à Paris, faisant état de 112 attaques ciblées contre des centres de santé en 2015 et de la prolifération d'épidémies comme la polio.

Sur le terrain, la situation, qualifiée de « plus grande crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale » par la Commission européenne, est critique. Quelque 11,5 millions de Syriens sur les 13,5 millions vivant dans les zones non contrôlées par le gouvernement auraient besoin d'une prise en charge médicale.
« Avant le conflit, le système de santé en Syrie était équivalent à un système de santé d'un pays moyen en voie de développement », a souligné le médecin Munzer el-Khalil, responsable du directorat de santé d'Idleb.
« Ce système a connu un effondrement total dans les zones non contrôlées par le gouvernement syrien », a-t-il ajouté. Résultat, l'espérance de vie est passée de 75 ans avant la guerre à 55,7 actuellement, et le nombre de morts augmente en raison des épidémies qui refont leur apparition dans le pays faute de campagne de prévention et de vaccination.

(Pour mémoire : En Syrie, les maladies se propagent)

 

Pénurie de médecins
À cette question sanitaire s'ajoute la pénurie de médecins.
Depuis le début du conflit mi-mars 2015, ils sont plus de 90 % à avoir fui le pays et avoir été remplacés souvent au pied levé par des étudiants ou des « personnes de bonne volonté ». « Aujourd'hui, on a une moyenne de perte d'un cadre médical par jour. Si on n'arrive pas à redresser la barre, on va perdre tout le système de santé en Syrie, a prévenu Munzer el-Khalil, dont les propos en arabe ont été traduits. L'urgence principale, au-delà de la reconstruction du système de santé, c'est reconstruire le système de l'enseignement médical. »

Malgré les appels à un cessez-le-feu, les bombardements de centres de santé se poursuivent. Entre août 2012 et décembre 2015, 330 structures sanitaires – dont 177 hôpitaux – ont été détruites par des attaques ciblées et 697 médecins, pharmaciens, dentistes, infirmiers et autre personnel de santé ont été tués, selon l'UOSSM.
« 90 % des destructions des hôpitaux et des attaques menées contre le personnel de santé sont réalisées par l'armée syrienne ou par ses alliés », indique Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International France.
« Les aspects humanitaires, que ce soit en termes de bombardements, de levée de siège et d'accès à l'aide, sont essentiels et doivent être traités en priorité » lors des négociations qui doivent s'ouvrir demain à Genève entre opposition et régime, ajoute-t-elle.

La question humanitaire en Syrie est l'un des points qui bloquent encore la tenue de ces pourparlers, l'opposition syrienne ayant conditionné entre autres sa participation à l'arrêt des bombardements sur les zones civiles.

 

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commentaires (3)

ET LA RECONSTRUCTION DU PAYS DETRUIT PRESQUE EN ENTIER DES CENTAINES DE MILLIARDS... TOUS LES PAYS DES PRETENDUS PRINTEMPS SONT FOUTUS POUR PLUSIEURS DECENNIES ECONOMIQUEMENT, MILITAIREMENT ET POLITIQUEMENT... ET LEURS PEUPLES REDUITS A DES MENDIANTS POUR AUTANT DE DECENNIES...

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 31, le 28 janvier 2016

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Commentaires (3)

  • ET LA RECONSTRUCTION DU PAYS DETRUIT PRESQUE EN ENTIER DES CENTAINES DE MILLIARDS... TOUS LES PAYS DES PRETENDUS PRINTEMPS SONT FOUTUS POUR PLUSIEURS DECENNIES ECONOMIQUEMENT, MILITAIREMENT ET POLITIQUEMENT... ET LEURS PEUPLES REDUITS A DES MENDIANTS POUR AUTANT DE DECENNIES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 31, le 28 janvier 2016

  • Pourquoi ce médecin, qui évoque la situation désastreuse du système de santé syrien, ne s'adresse pas au criminel qui a provoqué toute cette situation : il s'appelle Bachar El Assad, qui , lui , se porte à merveille, et de plus , porte le titre de médecin. La Syrie est totalement rasée. Ce n'est pas 8 milliards qu'il faut, c'est plus de 300 milliards pour remettre le pays en ordre de marche. Qui va payer cette somme ? La Russie ? L'Iran ? Et comment la Syrie rendra cet argent ? Par ses ressources ? Restons sérieux , voulez vous

    FAKHOURI

    14 h 49, le 28 janvier 2016

  • "Les bombardements de centres de santé se poursuivent. Entre 012 et 015, 330 structures sanitaires – dont 177 hôpitaux – ont été détruites par des attaques ciblées et 697 du personnel de santé ont été tués. 90 % des destructions des hôpitaux et des attaques menées contre le personnel de santé sont réalisées par l'armée syrienne ou par ses alliés. Les aspects humanitaires, que ce soit en termes de bombardements, de levée de siège et d'accès à l'aide, sont essentiels. La question humanitaire est celle qui bloquent encore la tenue de ces "fameux pourparlers", l'opposition syrienne ayant conditionné entre autres sa participation à l'arrêt par le régime de ses bombardements sur les zones civiles." ! A quand plutôt un TRIBUNAL pour Criminels de Guerre bääSSyriens !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 46, le 28 janvier 2016

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