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À La Une - France

Hollande détaille un plan d'urgence de plus de deux milliards d'euros pour l'emploi

Le chef de l'Etat est soupçonné par l'opposition de vouloir faire baisser artificiellement les chiffres du chômage à un an de la présidentielle.

Le président français François Hollande a annoncé le 18 janvier 2015 que "plus de deux milliards d'euros" seraient consacrés à l'emploi, pour tenter d'inverser la courbe du chômage, condition qu'il s'est imposée pour prétendre à un nouveau mandat en 2017. REUTERS/Yoan Valat/Pool

Le président français François Hollande a annoncé lundi que "plus de deux milliards d'euros" seraient consacrés à l'emploi, pour tenter d'inverser la courbe du chômage, condition qu'il s'est imposée pour prétendre à un nouveau mandat en 2017.

Dans un pays de plus en plus désabusé après moult promesses, le temps presse pour François Hollande, qui avait promis que cette courbe s'inverserait avant fin 2013 : 650.000 chômeurs supplémentaires se sont inscrits à l'agence nationale Pôle emploi depuis son élection en 2012. Et malgré une petite baisse, 3,57 millions de demandeurs d'emploi, soit plus de 10% des Français, n'avaient aucune activité en novembre, selon les derniers chiffres officiels.

"Seule question qui vaille au delà de la sécurité", l'emploi justifie "un effort budgétaire significatif, de plus de deux milliards d'euros" qui "seront financés par des économies", a déclaré M. Hollande lors de ses voeux aux entreprises et acteurs de l'emploi. L'effort principal sera consacré à la formation, avec un milliard d'euros pour doubler le nombre de chômeurs en formation, a-t-il précisé.
Soupçonné par l'opposition de vouloir faire baisser artificiellement les chiffres du chômage à un an de la présidentielle, le chef de l'Etat a assuré que ce plan de formation n'était pas "un artifice statistique".

Cela n'a pas empêché le parti de droite Les Républicains de dénoncer un "mensonge éhonté", selon son secrétaire général, Eric Woerth. Ces mesures "ne sont malheureusement qu'une manière de camoufler l'échec d'une politique gouvernementale qui depuis 2012 a démontré son inefficacité", a jugé Christian Estrosi, autre responsable des Républicains.
Pour le Parti socialiste en revanche, il s'agit d'un "tournant", avec une une "modernisation du code du travail", selon Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes. "Au moment où la croissance repart, où les créations d'emplois reviennent, les mesures annoncées vont apporter de la vitamine et de la confiance en plus", a assuré M. Le Roux.

Côté embauche, les entreprises de moins de 250 salariés percevront une prime immédiate de 2.000 euros par an pour toute embauche de plus de six mois de salariés rémunérés jusqu'à 1,3 du salaire minimum mensuel fixé à environ 1.140 euros.

 

(Lire aussi : France : berceau du néolibéralisme)

 

"Insulte aux chômeurs"
Voulant favoriser la création d'entreprises, François Hollande a également annoncé un "nouveau régime" pour les entrepreneurs, de nouveaux assouplissements sur le temps de travail, un plafonnement des indemnités de licenciements accordés en justice et s'est dit "prêt à modifier la loi si nécessaire" pour "étendre les compétences des régions" sur la formation et l'apprentissage.
Le président socialiste a assuré vouloir aller "jusqu'au bout" pour réformer la France, "au-delà même de quelque échéance électorale que ce soit", dans une claire allusion à la présidentielle.

Après une embellie liée à sa gestion des attentats du 13 novembre, sa cote de popularité est en chute libre et les sondages lui sont pour l'heure défavorables s'il se représente.
Avant même le discours du chef de l'Etat, l'opposition s'était déchaînée sur son plan d'urgence, qualifié "d'insulte aux chômeurs" par un porte-parole des Républicains, Guillaume Larrivé. "Dans quelle planète vit François Hollande (...) pour imaginer qu'il suffirait de verser un petit chèque de 1.000 ou 2.000 euros à une entreprise pour qu'elle se mette à embaucher?"
Sitôt les mesures connues, le Front national (extrême droite) a dénoncé "un énième plan pour l'emploi" qui n'est "rien d'autre qu'un plan de candidature pour la présidentielle de 2017".
Même dans les rangs socialistes, des critiques se sont fait entendre. "L'ultime +plan+ contre le chômage n'est ni suffisant, ni différent", a estimé le député socialiste frondeur Christian Paul.

Du côté des partenaires sociaux, le patronat, via son président Pierre Gattaz, a estimé que "ces mesures vont dans le bon sens, il faut les appliquer le plus vite possible". Pour la CGT (syndicat contestataire) en revanche, Hollande "propose de continuer ce qui ne marche pas".

 

 

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