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Les défis de Rohani

En commentant, ce week-end, la levée des sanctions contre l'Iran, le secrétaire d'État américain John Kerry a déclaré que l'accord de Vienne et la mise en œuvre de ses premières étapes sont un rappel « du pouvoir de la diplomatie pour s'attaquer aux défis importants ».
De fait, la conclusion de l'accord sur le nucléaire iranien et son entrée en vigueur samedi après la certification par l'AIEA que Téhéran avait respecté ses obligations, sont un succès diplomatique. Pour le président iranien et l'administration Obama en premier chef.
Le chemin n'en reste pas moins long et ardu pour le président iranien.
En Iran, Hassan Rohani se retrouve face à la difficile tâche de transformer l'essai. Ce qui passera par la traduction en gains économiques de l'accord, priorité de la population dans un Iran en récession.
Avec les sanctions, adoptées depuis 1979 par les États-Unis, puis en 2006 par l'Onu et en 2007 par l'Union européenne, mais aussi la gestion calamiteuse de l'ancien président Ahmadinejad, le pouvoir d'achat d'une bonne partie des Iraniens a été amputé. Ce à quoi il faut ajouter une inflation forte et, ces derniers mois, la fermeture de nombreux magasins et usines.
Avec la levée des sanctions, une grande fenêtre d'opportunités s'ouvre potentiellement pour l'Iran.
Le président Rohani s'est rapidement engouffré dans la brèche, affirmant dès hier que « maintenant que les sanctions ont été levées il est temps de construire le pays ».
En présentant, dimanche, son budget pour la prochaine année iranienne qui débute en mars – le premier depuis la levée des sanctions internationales –, M. Rohani a souligné la « nécessité » grandissante d'un « recours aux capitaux étrangers » pour soutenir la croissance.
Aujourd'hui, Hassan Rohani est engagé dans un grand écart en forme de course contre la montre. Contre les montres. Celle de l'économie – il faudra du temps pour que la machine reparte même si les investisseurs étrangers ont déjà commencé à faire la danse du ventre à un marché de 80 millions d'Iraniens – et celle des Iraniens, qui attendent des retombées rapides et concrètes de l'accord de Vienne sur leur quotidien.
La course est d'autant plus difficile que Hassan Rohani est confronté à un marché pétrolier en berne, avec un baril sous les 30 dollars.
Dimanche, le président a laissé entendre qu'il comptait tirer parti de cette situation pour réformer l'économie iranienne, soulignant la nécessité de couper « le cordon ombilical avec l'or noir ». Ce qui n'a pas empêché le vice-ministre iranien du Pétrole d'annoncer que l'Iran est prêt à relever ses exportations de pétrole brut de 500 000 barils par jour dès la levée des sanctions, pour atteindre 1 million de barils d'ici à la fin de 2016.
De quoi passablement irriter les monarchies pétrolières du Golfe. Et c'est là le second obstacle auquel est confronté le président iranien. Alors que les tensions entre les monarchies sunnites du Golfe et l'Iran sont au plus haut depuis l'exécution par Riyad du cheikh chiite Nimr Baqer al-Nimr, quelle sera la réponse de l'Arabie saoudite au retour de Téhéran dans le concert des nations et au réchauffement américano-
iranien ? Un accroissement des tensions et de la déstabilisation régionale serait une autre épine dans le pied de Rohani.
Autre inconnue dans l'équation iranienne, l'évolution de la scène politique américaine, à l'aune de la présidentielle de novembre et de l'opposition déclarée des Républicains à la levée des sanctions.
Dur et long chemin donc devant Hassan Rohani, qui a potentiellement de l'or entre les mains, pour transformer son pays, et pas seulement sur le plan économique.
Le premier test aura lieu dès le 26 février, date à laquelle les Iraniens voteront pour renouveler leur Parlement, par lequel passeront toutes les réformes à venir.
Le président saura alors si la population iranienne se tient effectivement derrière lui.

En commentant, ce week-end, la levée des sanctions contre l'Iran, le secrétaire d'État américain John Kerry a déclaré que l'accord de Vienne et la mise en œuvre de ses premières étapes sont un rappel « du pouvoir de la diplomatie pour s'attaquer aux défis importants ».De fait, la conclusion de l'accord sur le nucléaire iranien et son entrée en vigueur samedi après la...

commentaires (6)

c'est ca le pb en iran et on le crie fort mais personne veut entendre, que ce pays ne connaitra pas de sitôt la vrai liberte, le libre choix !! c'est fort dommage mais quand vous nous avez rappeler a l'epoque ce qui avait ete fait avec le cas khadafi .. vous aviez parfaitement raison .. de toutes les façons je voie un petit cassage de gueule pour un avenir assez proche

Bery tus

00 h 00, le 19 janvier 2016

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Commentaires (6)

  • c'est ca le pb en iran et on le crie fort mais personne veut entendre, que ce pays ne connaitra pas de sitôt la vrai liberte, le libre choix !! c'est fort dommage mais quand vous nous avez rappeler a l'epoque ce qui avait ete fait avec le cas khadafi .. vous aviez parfaitement raison .. de toutes les façons je voie un petit cassage de gueule pour un avenir assez proche

    Bery tus

    00 h 00, le 19 janvier 2016

  • Élection rigolade si, si ! Selon des "sources" : "60% des candidats inscrits pour les législatives de ce 26 février donc, (personnalités du camp réformateur ou critiques du pouvoir), ont été rejetés ! Sur un peu plus de 12.000 candidats inscrits, 4.700 ont été approuvés soit environ 40%", selon le porte-parole même de la commission de la surveillance, qui dépend du Conseil des Gardiens de la constitution ! Ce Conseil chargé de superviser les élections est contrôlé par les conservateurs. Sur 3.000 candidats réformateurs sur l'ensemble du pays, seuls 30 ont été approuvés, soit 1% seulement ! A Téhéran, seuls quatre candidats réformateurs ont été approuvés alors qu'ils devaient présenter une liste de 30 candidats ! Les Téhéranais devant élire 30 députés sur un total de 290 que compte le parlement. Rohani a déclaré qu'il utilisera ses (pouvoirs?) en tant que président pour tenter(!) de faire changer la position du Conseil des Gardiens de la constitution ;et qu'négociera avec le Conseil des Gardiens pour défendre les droits des candidats recalés dans le cas où il y aurait des erreurs ! Quelle sournoiserie ! Ce rejet massif des candidats réformateurs va affecter évidemment la participation électorale ! En 012, sur près de 5.300 candidats inscrits, 3.280 avaient été approuvés, soit 62%. Mais à l'époque, les réformateurs avaient pratiquement boycotté scrutin." ! Äâââl "élections", äâââl ! Rigolade et foutage de (gueules), oui !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    17 h 10, le 18 janvier 2016

  • c'est pas bien de montrer notre jalousie envers des arabes qui n'ont rien fait a part nous vous aider a remettre au liban 8 milliards de dols .. tous le reste n'est qu'etre hypocrite et sans valeur !!

    Bery tus

    16 h 07, le 18 janvier 2016

  • COINCE ENTRE LES DEBANDADES AGREES DANS LES LIEUX DES INTERVENTIONS ET LA PROBABILITE D,UN PRINTEMPS A LA MAISON... QUE FERAIT-IL OU QUE CHOISIRAIT-IL ? NAIFS CEUX QUI POURRAIENT CROIRE QUE L,ACCORD NUCLEAIRE FUT CONCEDE SANS DES ENGAGEMENTS PENIBLES POUR LA PERC(S)EE... L,ENTENDEMENT (CONNIVENCE) DES DEUX GRANDS EN SYRIE EN EST L,UN DES ASPECTS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 50, le 18 janvier 2016

  • L epine dans le pied de rihani n est rien a comparer aux echardes qui paralysent les pieds des emirs du golf embourbes dans une palanquee de problemes de tous genres ( notamment au yemen ) sans parler de l economie en berne de l arabie qui croulent sous les dettes et les depenses extravagances des emiratis sur des babioles telle , entre autres , le vulgaire bourj khalifa .et j en passe .

    Hitti arlette

    09 h 10, le 18 janvier 2016

  • "Le premier test aura lieu dès le 26 février, date à laquelle les Iraniens voteront pour renouveler leur Parlement, par lequel passeront toutes les réformes à venir. Le président saura alors si la population iranienne se tient effectivement derrière lui." ! Votez librement en Iran pour un vrai Parlement ! Vous rigolez ? Franchement ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 34, le 18 janvier 2016

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