Le gouvernement syrien est prêt à participer aux négociations de paix qui doivent s'ouvrir le 25 janvier à Genève, mais souhaite obtenir les noms des représentants de l'opposition qui y assisteront, a annoncé le ministre des Affaires étrangères lors d'un entretien avec l'émissaire de l'Onu Staffan de Mistura, à Damas.
Walid Mouallem a également demandé à obtenir la liste des mouvements qui seront classés parmi les organisations terroristes, précise la presse publique. Cette liste censée définir quels groupes pourront être combattus après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu doit être dressée dans le cadre du plan de paix adopté le 18 décembre par le Conseil de sécurité de l'Onu.
Le gouvernement syrien considère tous les groupes qui tentent de renverser le président Bachar el-Assad comme des formations terroristes, y compris les rebelles participant au conseil de l'opposition formé récemment pour superviser les négociations.
Rebelles et membres de l'opposition doutent que ces pourparlers de paix puissent débuter comme prévu. Ils ont demandé cette semaine à Staffan de Mistura un arrêt des bombardements de l'armée régulière sur les zones civiles, la libération de détenus et la levée des blocus imposés sur certaines zones tenues par l'opposition.
(Repère : Retour sur quatre ans d'efforts pour tenter de régler le conflit en Syrie)
Opposition insatisfaite
Les tensions récentes entre l'Arabie saoudite et l'Iran, qui chacun soutient un camp dans le conflit syrien, n'ont fait qu'ajouter au pessimisme ambiant.
"La Syrie est prête à prendre part aux réunions à Genève suivant le calendrier prévu, et a confirmé la nécessité d'obtenir la liste des organisations terroristes et la liste des noms des groupes de l'opposition syrienne qui y prendront part", a indiqué Walid al Moualem à l'émission onusien.
Les dirigeants de l'opposition ne sont pas satisfaits de l'initiative de l'Onu parce qu'elle n'aborde pas un point essentiel à leurs yeux, l'avenir de Bachar el-Assad. Des rebelles syriens ont indiqué vendredi qu'une pression générale était exercée sur l'opposition afin qu'elle fasse des concessions, entretenant une certaine défiance à l'égard de la tentative de conciliation.
A la suite de deux conférences internationales à Vienne en octobre et novembre, auxquelles ont notamment participé Riyad et Téhéran, l'Onu espère pouvoir réunir à partir du 25 janvier à Genève des représentants du gouvernement et de l'opposition pour des pourparlers de paix.
(Lire aussi : Damas prêt à participer à des pourparlers avec l'opposition fin janvier)
Raid russe contre une prison d'al-Nosra
Sur le terrain, au moins 39 personnes ont péri samedi dans un raid de l'aviation russe contre un bâtiment servant de prison pour el-Qaëda dans le nord-ouest de la Syrie, selon une ONG qui avait dans un premier temps donné un bilan provisoire de 10 morts.
"Au moins 10 personnes ont été tuées et 50 autres ont été blessées par une attaque de l'aviation russe contre un immeuble utilisé par le Front Al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) comme prison et tribunal à Maaret al-Noomane", dans la province d'Idleb, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Parmi les victimes "il y a probablement des prisonniers, des gardes et peut être des civils car le bâtiment se trouve à côté d'un marché populaire", selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Maaret al-Noomane est un agglomération importante sur la route Damas-Alep (nord). Elle est aux mains des rebelles depuis la fin 2012.
La Russie, qui intervient depuis le 30 septembre dans le conflit syrien pour venir en aide au régime de Bachar el-Assad, affirme viser l'EI et d'autres groupes "terroristes" opposés au pouvoir.
Mais les Occidentaux et les militants l'accusent de concentrer ses bombardements sur des rebelles qualifiés de "modérés".
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commentaires (8)
POUR POSER SES CONDITIONS ON DEVRAIT CONTRÔLER AU MOINS LES 70% DU PAYS... OR LE CAS EST CONTRAIRE...
LA LIBRE EXPRESSION
12 h 57, le 11 janvier 2016