Le Hezbollah, qui avait promis de venger la mort de Samir Kantar – haut responsable du parti tué il y a deux semaines lors d'un raid près de Damas, que le parti de Dieu avait imputé à Israël –, n'a pas tardé à mettre ses menaces à exécution. Hier, le parti chiite a attaqué une patrouille israélienne dans les fermes de Chebaa, à la frontière libanaise.
Dans un communiqué, il a affirmé que « le groupe Samir Kantar, appartenant à la Résistance islamique, a fait exploser un engin sur la route reliant Zebdine à Kafra, dans le secteur des fermes de Chebaa, contre une patrouille de l'armée israélienne ». « Cette attaque a détruit un véhicule militaire de type Hummer et blessé ses occupants », a-t-il affirmé. Selon le parti de Dieu, un haut officier du Mossad a été atteint.
À Jérusalem, l'armée israélienne a confirmé qu'un engin explosif artisanal avait explosé près « de véhicules militaires » à proximité de la frontière, démentant toutefois que l'attaque ait fait des victimes. « Nous considérons cet événement avec gravité et sommes en état d'alerte élevée », a déclaré un porte-parole militaire dans un communiqué. Après une « évaluation de la situation menée par le chef d'état-major Gadi Eisenkot (...), l'armée a répondu par des tirs d'artillerie sur des cibles au Liban », a ajouté le porte-parole.
En effet, peu après l'attaque, l'aviation israélienne a lancé quelque soixante obus sur six villages de Wazzani : Wazzani, al-Majidiyé, al-Abassiyé, Bastra, Halta et al-Mari, selon un communiqué du commandement de l'armée. Il a précisé que les « unités déployées dans la région ont pris les mesures défensives nécessaires, et que l'affaire est suivie de près en coordination avec la Finul ».
La Finul a de son côté pressé les deux camps d'éviter l'escalade. Dans un communiqué, elle a précisé que le commandant en chef de la Finul, le général de division Luciano Portolano, a entrepris des contacts avec les deux parties les appelant à « l'extrême retenue face à toute provocation ». Il est nécessaire de « préserver la sécurité », a-t-il insisté, soulignant que la Finul a renforcé sa présence sur le terrain et multiplié les patrouilles dans les régions des opérations. « La Finul a également ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de l'attaque », a-t-il affirmé.
Réactions
Commentant l'attaque, la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Sigrid Kaag, s'est dit « inquiète » des développements tout au long de la ligne bleue. Dans une déclaration, elle a mis l'accent sur « le danger des estimations erronées » des événements qui « pourraient mener à la déstabilisation de la situation ». Mme Kaag a invité les différentes parties à respecter leurs engagements vis-à-vis de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies et de s'abstenir de « toute action ou déclaration susceptible de porter atteinte à la stabilité tout au long de la ligne bleue ».
De son côté, Kassem Hachem, député du bloc parlementaire du Hezbollah, a salué l'opération menée par le parti, estimant que cette attaque « met fin à l'arrogance de l'ennemi et ses visées sur le Liban ».
