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Lifestyle - La bonne nouvelle du lundi

Youmna Abdallah nommée à Londres Young Lighter of the Year

Crise des déchets, attentats, coupures d'électricité, malaise social, clivages politiques accrus, tensions
communautaires... Face à l'ambiance générale quelque peu délétère, « L'Orient-Le Jour » se lance un défi : trouver une bonne nouvelle chaque lundi.

Youmna Abdallah a été nommée « Young Lighter of the Year » par la Society of Light and Lighting pour son étude intitulée « Life Without Light : Light Poverty in Precarious Environments of Developing Countries ». Photos fournies par Youmna Abdallah

« S'il y a une chose qui me fait me lever le matin dans la grisaille londonienne, c'est de penser à la lumière du soleil libanais. » Youmna Abdallah a deux amours : la lumière et le Liban. Et ça lui réussit. Elle vient d'obtenir un prix international pour un projet qui fait la symbiose de ses deux passions.

Lors des Lux Awards à Londres, le 19 novembre dernier, cette Libanaise de 25 ans, qui vit dans la capitale britannique, a été nommée « Young Lighter of the Year » par la Society of Light and Lighting pour son étude intitulée « Life Without Light : Light Poverty in Precarious Environments of Developing Countries » (La vie sans lumière : le manque de lumière dans les environnements précaires des pays en développement).

La jeune femme, marquée par les dîners à la bougie et les douches dans le noir de son enfance au Liban, est partie d'un constat simple : tout le monde n'a pas accès à la lumière artificielle et les Libanais sont bien placés pour le savoir. « Peu de gens dans le monde savent qu'au Liban, nous vivons avec des coupures quotidiennes de courant, explique Youmna Abdallah à L'Orient-Le Jour. La plupart des Libanais possèdent un générateur qui compense les coupures, mais qu'en est-il de ceux qui ont un accès quasiment nul à l'électricité, comme les habitants des bidonvilles et les réfugiés qui représentent presque un tiers de la
population libanaise ? »

Quatre heures d'électricité par jour

Youmna Abdallah décide alors de se pencher sur la question. Elle se rend dans le nord du Liban, dans un camp de réfugiés syriens à Kobbet el-Chamra, un village du Akkar. « Les habitants du camp vivent avec environ quatre heures d'électricité par jour. Leurs tentes, faites de tôle et de plastique, n'ont aucune ouverture et ne permettent aucun accès à la lumière du jour. Une ampoule de 30 Watts suspendue au plafond de chaque tente est la seule source d'éclairage, et seulement lorsqu'ils reçoivent leurs quatre heures de courant, explique la jeune Libanaise. Quant aux ruelles entre les tentes, elles ne sont pas éclairées non plus. Les habitants ont donc peur de s'y aventurer la nuit, dans le noir, pour rejoindre les toilettes communes et les réservoirs d'eau, (...) sans compter les problèmes sociaux ou de santé engendrés par l'obscurité. »

« Aucune ONG ne prend en considération le problème de l'éclairage. Or, sans lumière de qualité, comment ces enfants peuvent-ils étudier le soir sans s'abîmer les yeux ? » se demande Youmna Abdallah. Elle décide alors de distribuer aux habitants du camp des lampes solaires à moins de 1,5 dollar (2 250 livres libanaises) l'unité. « Les habitants les rechargent durant la journée grâce au soleil de plomb libanais pour pouvoir ainsi se déplacer dans la nuit, lire, étudier, cuisiner... »


Documentaire réalisé par Paul Ghorra

La jeune lighting designer ne néglige pas les aspects socio-économiques d'une telle distribution. Si l'on propose une lampe chère, les risques qu'elle soit revendue au marché noir pour assurer un revenu supplémentaire et ponctuel aux populations qui l'ont reçue sont plus importants, précise-t-elle dans son étude, qui a également obtenu le prix du Best Written Paper of the Year. D'où la nécessité de proposer un éclairage à bas prix.
Pour Youmna Abdallah, si le jury composé d'éminents concepteurs de lumière l'a choisie, c'est parce que son projet n'est pas « uniquement une campagne de sensibilisation, mais aussi un projet réaliste et détaillé qui permettrait aux institutions internationales de mettre en œuvre ce genre de distribution dans n'importe quel environnement défavorisé dans le monde ».

« Illuminer la vie des plus démunis »

« Je pense qu'il est aussi de notre devoir, nous les lighting designers qui travaillons sur des projets luxueux, d'illuminer la vie des plus démunis, grâce à des produits solaires plus efficaces et moins coûteux », indique Youmna Abdallah, qui a remis la somme d'argent remportée pour un des deux prix aux habitants du camp de réfugiés de Kobbet el-Chamra.

Et la jeune Libanaise, qui vient de passer de Maurice Brill, « un des pionniers du lighting design », à Speirs and Major, « la compagnie la plus prestigieuse dans le domaine », de poursuivre : « Dans ces compagnies prestigieuses, nous travaillons pour les plus avantagés, pour le luxe et le confort, avec des budgets exorbitants. Je voulais rappeler que la lumière est un besoin primaire pour les populations du monde entier, plutôt qu'un accessoire de luxe. »

Youmna Abdallah a transmis son étude aux ONG présentes au Liban, en espérant que celles-ci incluront à l'avenir dans leurs projets d'assistance une rubrique éclairage.
Pour elle, le prix reçu mais aussi la reconnaissance de ses pairs serviront d'impulsion à sa carrière. « Et pourquoi pas, un jour peut-être, ramener avec moi au Liban cette expérience acquise à travers le monde ? »


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« S'il y a une chose qui me fait me lever le matin dans la grisaille londonienne, c'est de penser à la lumière du soleil libanais. » Youmna Abdallah a deux amours : la lumière et le Liban. Et ça lui réussit. Elle vient d'obtenir un prix international pour un projet qui fait la symbiose de ses deux passions.Lors des Lux Awards à Londres, le 19 novembre dernier, cette Libanaise de 25...

commentaires (2)

Merci, mais penchons nous en priorité sur les libanais, habitants des montagnes et des villes, pour qui le problème est crucial, endémique au Akkar par exemple, et récurrent partout sauf pour ceux qui en sont responsables maix qui, eux, ne manquent de rien,,,,,

Christine KHALIL

09 h 37, le 28 décembre 2015

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Commentaires (2)

  • Merci, mais penchons nous en priorité sur les libanais, habitants des montagnes et des villes, pour qui le problème est crucial, endémique au Akkar par exemple, et récurrent partout sauf pour ceux qui en sont responsables maix qui, eux, ne manquent de rien,,,,,

    Christine KHALIL

    09 h 37, le 28 décembre 2015

  • Merci, mais penchons nous en priorité sur les libanais, habitants des montagnes et des villes, pour qui le problème est crucial, endémique au Akkar par exemple, et récurrent partout sauf pour ceux qui en sont responsables maix qui, eux, ne manquent de rien,,,,,

    Christine KHALIL

    08 h 16, le 28 décembre 2015

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