La campagne du Parti socialiste progressiste (PSP) de Walid Joumblatt contre le directeur général d'Ogéro, Abdel Menhem Youssef, accusé de "corruption et de détournement de deniers publics", s'est poursuivie samedi avec des déclarations au vitriol du leader druze contre M. Youssef, assurant qu'"un nouveau scandale dans le secteur des télécoms" se profilait à l'horizon.
M. Youssef, "un dictateur" selon Joumblatt
"Il semblerait que le commandant ait disparu ou soit absent", a estimé samedi M. Joumblatt sur son compte officiel Twitter. "Les dernières informations dont nous disposons nous portent à croire que la société de téléphonie dirigée par Abdel Menhem Youssef et ses partenaires au sein du ministère des Télécommunications et à l'extérieur préfèrent prendre possession des décombres des deux sociétés de téléphonie mobile" se partageant le marché libanais, "plutôt que de lancer un appel d'offres international et transparent", a-t-il poursuivi, notant que "le gouvernement est paralysé".
"Qui est le responsable de cette situation ? Le directeur général illégitime qui agit comme un dictateur, le ministre des Télécoms, ainsi que toutes les parties prenantes et celles qui bénéficient de cet état de fait", répond M. Joumblatt. "Cette affaire montre le niveau de corruption qui plombe l'administration politique et une grande partie des institutions sécuritaires et militaires", conclut-il.
Dans un communiqué publié vendredi, le chef du PSP avait prévenu qu'"un nouveau scandale dans le secteur des télécoms" se profilait à l'horizon.
"De nombreuses questions se posent sur la façon dont l'appel d'offres sur l'exploitation des réseaux cellulaires a été lancé", avait-il estimé, appelant au lancement d'un nouvel appel d'offres "qui ouvrirait rapidement la voie à une véritable concurrence impliquant les plus prestigieuses sociétés internationales du secteur pour que les recettes de la téléphonie mobile alimentent les caisses de l'État, et pas certaines personnes".
Le ministre des Télécoms, Boutros Harb, n'a pas tardé à réagir sur son compte Twitter, assurant qu'il n'y aurait pas de scandale dans le secteur de la téléphonie."Je peux rassurer tout le monde : il n'y aura aucun scandale dans le secteur des Télécoms", a écrit le ministre.
Le conflit s'envenime
Le 22 décembre dernier, la section jeunesse du PSP avait tenu une conférence de presse appelant la justice à se saisir de l'affaire et à poursuivre le directeur d'Ogero pour escroquerie et abus de pouvoir. Elle avait procédé à l'énumération, « preuves à l'appui », des exactions commises par M. Youssef, l'accusant de « corruption et de détournement de deniers publics ».
Les jeunes du PSP avaient reproché au responsable d'avoir perçu "32 milliards de dollars de TVA du ministère des Télécoms, retranchés des salaires des fonctionnaires, or les rémunérations des fonctionnaires et salariés ne sont pas soumis à la TVA". Ces sommes auraient disparu et n'ont jamais été rendues. De même pour la perception des redevances de la Sécurité sociale, M. Youssef est accusé de les avoir détournées et elles se seraient volatilisées, selon le parti.
Par ailleurs, les jeunes du PSP ont mis en relief le retard de M. Youssef dans le transfert de l'argent dont il avait la garde au Trésor public et d'avoir à maintes occasions négligé ou refusé d'exécuter "les ordres qui lui ont été donnés légalement par son supérieur hiérarchique, à savoir le ministre des Télécommunications, notamment concernant l'octroi de boîtes téléphoniques aux usagers dans les différentes régions du pays, privant ainsi le Trésor public d'importantes rentrées d'argent et les citoyens de leur plus simple droit".
Le directeur général d'Ogero a été aussi pointé du doigt pour avoir "entravé la distribution des licences de connexion haut débit transitant par les câbles sous-marins Alexandros et Imewe aux fournisseurs d'accès à l'Internet".
Les jeunes du PSP ont conclu en demandant à la justice, notamment au procureur général financier, Ali Ibrahim, d'engager des poursuites à l'encontre du directeur général d'Ogero "pour usage de son autorité dans l'entrave et le retard de l'exécution d'une décision et d'un ordre du ministre compétent, ainsi que pour fraude et prise d'intérêt privé dans une opération de l'administration à laquelle il est attaché".
Après maints remous et plusieurs démentis avancés par la compagnie, le PSP avait déposé une plainte le 11 décembre contre M. Youssef suivie d'une réponse du ministre Boutros Harb, assurant que M. Youssef exerçait ses fonctions sous la tutelle du ministère et qu'en cas de violation, les mesures adéquates seront prises.
Le directeur général d'Ogéro avait été entendu le 21 décembre dernier, par le juge Ali Ibrahim.
M. Youssef,...
DES S(C)ANDALES... PEUT-ÊTRE NON ! MAIS DES FACTURATIONS VANDALES... AH... OUI !
08 h 22, le 28 décembre 2015