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Culture - Rencontre

Mirna Boustani en paroles et en musique

Depuis qu'elle a créé le Festival al-Bustan, Mirna Boustani se bat pour partager avec les autres des moments musicaux et harmonieux. Et surtout de bonheur.

Mirna Boustani : « Quand je suis de mauvaise humeur, j’écoute du Beethoven. Photo Michel Sayegh

La rencontre a lieu dans le salon de l'hôtel al-Bustan. Avant la conférence de presse qui a lieu chaque année à cette date pour annoncer l'édition, Mirna Boustani se prête aux questions de L'Orient-Le Jour avec des pépites lumineuses dans le regard.
Ce n'est pas étonnant que ce festival soit sa plus belle histoire d'amour. Laquelle a sans doute commencé lorsqu'elle était enfant, et qu'elle écoutait sa mère chanter et jouer du piano. Cette rencontre s'est poursuivie lors de ses différents voyages, moult occasions d'assister à des concerts et spectacles, et de s'initier à un univers actuellement familier.

 

Combative et inlassable
« Invitée un jour, par Walid Gholmieh, à un concert, je réalisais une carence au sein de l'audience libanaise. Il m'a semblé que les Libanais n'étaient pas très sensibilisés au genre classique et qu'ils ne respectaient pas assez une performance musicale, dit-elle. Je décidais alors de créer ce festival dans un esprit ludique mais aussi formateur. »
Vos rêves se sont donc réalisés depuis ? « Et plus encore. Je ne m'attendais pas à voir les Libanais aussi intéressés et pleins d'allant. J'avais réussi à réintroduire la musique classique au Liban. » Mais le parcours n'était pas toujours simple. « Ce qui est nouveau effraye parfois. Il fallait donc allier le "pointu" à l'accessible pour séduire et rassembler des aficionados de musique classique.

 

Une boîte à musique
Aujourd'hui, al-Bustan reçoit annuellement un public panaché (jeunes et moins jeunes) averti et fidèle. Des regrets au cours de ces vingt années ? C'est avec grande pudeur que Mirna Boustani avoue que oui. « Il y a de nombreux artistes de haut niveau que nous n'arrivons pas à accueillir, vu les circonstances du pays. » Sa voix se fait encore plus basse, avant d'ajouter : « Je rêve d'une salle d'opéra qui représenterait internationalement le pays du Cèdre. C'est un projet que je n'arrive pas à concrétiser. Il me suffit d'avoir un terrain et je ferai le reste. Malheureusement, l'État ne m'est pas d'une grande aide. » Pourtant, Mirna Boustani n'a jamais rien demandé, ni subventions ni aucune autre aide financière. Au fil des années, son festival a réussi à résister et à se tenir debout grâce aux soutiens de fondations ou de mécènes. Les éditions – qui se suivent et ne se ressemblent pas – sont à l'image d'une boîte à musique d'où surgissent des souvenirs. Mirna Boustani se souvient même de la date de la disparition de Rafic Hariri : « Elle a coïncidé avec l'ouverture du festival. Nous avons dû retarder cette ouverture, mais le lendemain, le festival a redémarré. Plus encore, un groupe d'artistes a tenu à se mêler à la révolution du Cèdre, place des Martyrs. » Qui a dit que la musique n'était pas exaltation ?


La musique est aussi inspiration. D'ailleurs, les différents thèmes de chaque année en témoignent. Entourée d'une équipe bien solide, Mirna Boustani est toujours prête à s'enthousiasmer pour toute proposition de projet musical. « Pour moi, la musique n'est que du bonheur. Quand je suis de mauvaise humeur, j'écoute du Beethoven et je me sens mieux », dit-elle, avant de nous donner rendez-vous pour le festival qui démarre le 16 février.

 

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