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Liban - La situation

Compromis présidentiel : y croire ou pas...

Sleiman Frangié a reçu hier l’ambassadeur d’Allemagne, Martin Huth. (Dalati et Nohra)

Quelques-uns y croient encore. Mais les autres n'y croient plus. Le compromis prévoyant l'élection de Sleiman Frangié à la présidence de la République en échange d'un gouvernement présidé par Saad Hariri commence à marquer le pas. En tout état de cause, le rythme des contacts semble se ralentir, pour des raisons parfois personnelles.

C'est ainsi qu'à cause du décès de sa sœur, Nabih Berry, le président de la Chambre, a reporté du 14 au 21 la date de la tenue d'une nouvelle session de la conférence nationale de dialogue. Une session qui aurait été la bienvenue, dans la mesure où elle aurait permis aux protagonistes de la crise interne de se rencontrer personnellement, plutôt que par déclarations et coups de téléphone interposés, et de discuter franchement d'une sortie de crise.

Par ailleurs, M. Berry a discrètement refusé l'invitation à se rendre en Arabie saoudite que lui avait transmise l'ambassadeur saoudien au Liban. Ses proches insistent à dire que M. Berry souhaite se tenir à l'écart des tiraillements qui marquent le dossier de la présidentielle, et qu'il a refusé tout aussi poliment une invitation à visiter la Russie. Faisant d'une pierre deux coups, M. Berry se solidarise ainsi, à peu de frais, avec le Hezbollah, qui mène campagne avec virulence aussi bien contre son exclusion du bouquet de chaînes proposé par le satellite Arabsat... que contre la monarchie wahhabite.

Hélas, et comme tout le monde le constate de plus en plus clairement, le rejet du compromis par des personnalités comme Michel Aoun et Samir Geagea ne s'accompagne d'aucune proposition alternative. Ce refus renvoie au désespérant marasme que le Liban connaît depuis 19 mois et à la paralysie de l'exécutif et du législatif. C'est probablement le secret de la persistance de la lueur d'espoir allumée par l'initiative de M. Hariri, et à laquelle on s'accroche comme à une occasion rare, une occasion à ne pas manquer.

La journée d'hier a quand même été marquée par une rencontre significative entre le général Michel Aoun et le député Hadi Hobeiche (14 Mars), la première rencontre du genre depuis celle de Paris entre MM. Hariri et Frangié. Elle s'est achevée sur une déclaration plutôt insignifiante, ou disons généreusement ambiguë de M. Hobeiche, affirmant que M. Aoun est « ouvert au dialogue avec toutes les parties politiques dans le but de mener le processus présidentiel à bonne fin »...

Par ailleurs, une réunion de coordination Forces libanaises-Kataëb s'est tenue à Maarab entre le chef des FL Samir Geagea et le ministre du Travail, Sejaan Azzi. Ce dernier a cru pouvoir renvoyer « à l'année prochaine » la suite d'un processus qui sera bientôt interrompu par « la trêve des confiseurs ».
En outre, une réunion élargie avait regroupé jeudi soir un large éventail de personnalités du 14 Mars à la Maison du Centre, en présence de Fouad Siniora. Seul absent, mais pour des raisons purement circonstancielles, Georges Adwan. Tenue comme d'habitude avant chaque session de la conférence de dialogue, la réunion a été consacrée à l'initiative de compromis, dont deux des éléments essentiels sont la loi électorale et la composition du gouvernement, qui comprendra un « tiers de blocage » à l'avantage du Hezbollah, que le 14 Mars voit d'un très mauvais œil, et dont les Forces libanaises se demandent comment un Saad Hariri peut s'y résoudre.

On le voit bien, on est encore dans la logique de la victoire d'un camp sur l'autre, et non dans celle d'un compromis où chacun doit sacrifier quelque chose, sachant par ailleurs que si certains acceptent un compromis, personne ne veut entendre parler d'un candidat de compromis...

Pour finir cette synthèse de la journée, signalons une réunion présidée par Tammam Salam au Grand Sérail, consacrée à l'examen du dossier de la prospection pétrolière et gazière en Méditerranée, en présence notamment du ministre de l'Énergie Arthur Nazarian et du président de la commission des Travaux publics Mohammad Kabbani. Objectif : relancer les décrets d'exécution relatifs à la prospection, parallèlement aux progrès dans ce domaine réalisés par Israël, Chypre et l'Égypte, de crainte que le Liban ne soit laissé à la traîne.

 

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Quelques-uns y croient encore. Mais les autres n'y croient plus. Le compromis prévoyant l'élection de Sleiman Frangié à la présidence de la République en échange d'un gouvernement présidé par Saad Hariri commence à marquer le pas. En tout état de cause, le rythme des contacts semble se ralentir, pour des raisons parfois personnelles.
C'est ainsi qu'à cause du décès de sa...

commentaires (9)

"...s'autogérer comme un Etat...?...faudrait plutôt dire: gérés à distance d'une main de fer !!! Mais on peut toujours rêver...en suivant aveuglément ! Irène Saïd

Irene Said

15 h 22, le 12 décembre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • "...s'autogérer comme un Etat...?...faudrait plutôt dire: gérés à distance d'une main de fer !!! Mais on peut toujours rêver...en suivant aveuglément ! Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 22, le 12 décembre 2015

  • Ce compromis est un acte contre nature Pour y croire, il faut que, nous libanais, ayons confiance aux participants de ce simulacre de solution imposé et suivi par l'étranger qui n'ont aucune idée des capacités de nuisance du Hezbollah, le représentant de l'Iran

    FAKHOURI

    14 h 28, le 12 décembre 2015

  • MEIN LIEBE HERR HUTH, DIES GILT NICHT FUNNY PRESIDENT FUR LIBANON NACH HAUSE BALD WERDEN SIE, MEINE GRÜBE AN ANGELA

    Gebran Eid

    13 h 16, le 12 décembre 2015

  • En vérité j'aime pas trop ce tamisage de la lueur de l'espoir et les discussions sur le gaz er le pétrole qui se trouve au nord et au sud du Liban. J'ai tjrs exprimé ma crainte que si on devait finir par une cantonnisation du Liban la seule communauté prête à s'autogerer comme un état était la communauté chiite.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 54, le 12 décembre 2015

  • UNIQUEMENT SI IMPOSÉ PAR L'EXTÉRIEUR ! LES TROIS MOUSQUETAIRES NE FERONT JAMAIS UNE PAIRE... ET DARTA-GNAN MANGE DES OIGNONS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 51, le 12 décembre 2015

  • Ben... croire à ce -con promis -..? c'est pouvoir mesurer scientifiquement ,la distance entre la vaseline et le tube....

    M.V.

    12 h 46, le 12 décembre 2015

  • "...de crainte que le Liban ne soit laissé à la traîne..." Mais il l'est déjà "à la traîne", depuis belle lurette et en tout ce qui constitue l'essence d'un Etat digne de ce nom ! Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 13, le 12 décembre 2015

  • Quid des "ORDURES" ? !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    02 h 20, le 12 décembre 2015

  • khâïyéh Fady, cessons please toutes ces supputations tarabiscotées, et allons plutôt derechef vers une "yougoslavisation" et qu'on en finisse !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    02 h 17, le 12 décembre 2015

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