Madonna enflamme Rio de Janeiro

Une star planétaire, une ville de rêve, une plage mythique. Madonna a rendez-vous samedi soir avec ses fans à Rio de Janeiro pour un concert monumental et gratuit sur la plage de Copacabana. Quelque 1,5 million de personnes sont attendues pour le plus grand concert de la carrière de la "reine de la pop".

A 65 ans, la popstar américaine doit ainsi clôturer en beauté "The Celebration Tour", tournée à la gloire de ses 40 ans de carrière, d'inventions, de coups d'éclat et de scandales. "Je suis en ébullition, je n'ai pas bien dormi, j'ai écouté Madonna toute la semaine. C'est comme si j'avais une grande montée d'énergie", confie à l'AFP Ina Odara, une sociologue de 29 ans.

"Madonna m'a aidée à quitter l’Église catholique, à penser beaucoup de choses, à changer ma relation avec ma famille", ajoute cette femme transgenre près de la scène montée sur la plage, un plateau gigantesque de plus de 800 m2.

Après une journée splendide au temps estival (36 degrés annoncés en plein automne), "la plus grande piste de danse du monde" s'embrasera à la tombée de la nuit avec les interventions de plusieurs DJ, dont Diplo, un as américain des platines. Puis viendra le moment pour la reine de quitter son palais, ou plutôt son palace: le légendaire Copacabana Palace, havre de paix et de luxe pour stars de Hollywood et de la pop depuis des décennies, où elle a établi ses quartiers en famille depuis le début de la semaine.

Peu avant 22H00 (01H00 GMT dimanche), Madonna parcourra une passerelle installée pour l'occasion, qui la mènera directement à plage et à la scène.

Souvenirs et "Material Girl"

Après 80 concerts en Europe, en Amérique du Nord et au Mexique, le show de Rio fera figure de bouquet final, mais aussi de pied de nez au destin, alors qu'une grave infection bactérienne avait conduit en juin 2023 la chanteuse en soins intensifs et affolé les fans du monde entier.

Face au Copacabana Palace et le long de la plage où vendeurs de souvenirs se sont mis à l'heure Madonna et ont grossi leurs stocks et leurs prix, l'ambiance est festive et n'est pas sans rappeler la légèreté du carnaval de Rio, pourtant achevé depuis près de trois mois.

"Like a Virgin" (tube qui en 1984 a propulsé la chanteuse, Louise Ciccone à l'état civil, en vedette internationale), "La Isla Bonita", "Material Girl"... Impossible d'échapper aux classiques de la reine de la pop, repris partout.

Deux répétitions en public, jeudi soir et vendredi soir, ont fait se pâmer les admirateurs énamourés.

Passe-montagne jaune sur le visage rappelant le groupe russe féministe Pussy Riot, Madonna a entonné "Nothing Really Matters" et "Burning Up". Mais aussi "Live To Tell", chanson dans laquelle elle rend hommage aux victimes du sida, parmi lesquels le leader du groupe Queen Freddie Mercury,et le musicien brésilien Cazuza.

Le drag queen Pabllo Vittar, une étoile de la pop brésilienne, et une troupe de jeunes jouant des percussions sur un rythme de funk carioca — la bande-son des favelas de Rio — ont aussi pris part aux répétitions.

Est confirmée également la présence de la chanteuse brésilienne Anitta, celle qui a fait découvrir le funk de Rio au reste du monde. En 2020, la "poderosa" (la puissante) avait sorti le morceau "Faz Gostoso" avec Madonna.

Trois avions et 270 tonnes de matériel ont débarqué dans la "Cité merveilleuse" avec la star américaine, habituée des spectacles pyrotechniques de haute précision. "Bonjour Madonna! Bien dormi? Bien mangé?": le message posté samedi matin sur Instagram par le maire de Rio, Eduardo Paes, est aussi aimable qu'intéressé.

Car le show est un événement de taille pour la ville. Le concert générera 293 millions de réais (53 millions d'euros) pour l'économie locale, a calculé la mairie, qui a participé à hauteur de 20 millions de réais à une production d'un coût évalué à 60 millions.