Des responsables des ministères américains des Affaires étrangères et de la Défense se sont entendus pour appuyer la démarche de l'ancien Premier ministre, Saad Hariri, en vue de mettre fin au vide présidentiel et réactiver le fonctionnement des institutions.
Un rapport diplomatique parvenu à Beyrouth indique que les visiteurs à Washington ont perçu l'encouragement des diverses factions à coopérer avec cette initiative, « car il est désormais inadmissible que l'échéance présidentielle soit gelée indéfiniment ».
Un autre rapport indique que la mobilisation, ces derniers jours, du chargé d'affaires américain, Richard Jones, s'inscrit dans ce cadre. M. Jones a en effet visité nombre de responsables, notamment des chefs de blocs parlementaires, pour les convaincre d'accepter cette démarche qui conduira le pays à une nouvelle éclaircie à travers la redynamisation du Parlement et du gouvernement, la stimulation de l'économie et du tourisme, et un retour de confiance qui attirerait à nouveau les capitaux. Une éclaircie qui se manifesterait aussi et surtout, selon le rapport, par une lutte ferme contre les jihadistes à Ersal et contre l'instabilité sécuritaire dans le camp de Aïn el-Héloué.
Le même rapport souligne que l'appui par Washington de la démarche de M. Hariri ne doit pas se comprendre comme un soutien à la candidature de Sleiman Frangié, bien que des rapports parvenus aux deux ministères américains témoignent d'une personnalité sincère et franche, dont les positions sont claires et fermes. Selon ces informations, si M. Frangié se vante de son amitié avec le président syrien, Bachar el-Assad, il ne manque pas moins de nationalisme et de maronitisme.
Une source proche de ces contacts internationaux fait par ailleurs état du soutien du président François Hollande à la candidature de Sleiman Frangié. La surprise a toutefois été apportée hier par la position du ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Jubeir, qui a démenti toute entente autour d'un quelconque arrangement avec son homologue iranien, Mohammad Jawad Zarif, alors que l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Ali Awad Assiri, a manifesté à Beyrouth son appui à la démarche de Saad Hariri.
Dans ce sillage, Saad Hariri retarde l'annonce officielle de la candidature de Sleiman Frangié, bien que ce dernier le sollicite de le faire.
Quant aux Forces libanaises et au parti Kataëb, ils attendent, ainsi que le chef du PNL, Dory Chamoun, que M. Frangié définisse son programme présidentiel. Ce que le chef des Marada ne fera pas avant que M. Hariri ne fasse cette fameuse annonce.
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commentaires (8)
Et c'est les américains qui croient pouvoir se foutre de la gueule des résistants ? ?? Qu'ils demandent à leur maître d'Israël à qui ils ont affaire. Mais au fait personne ne se demande si un coup pareil n'oppose pas le hezb au héros Bashar ? ???? C'est qu'alors on est hors sujet les enfants.
FRIK-A-FRAK
15 h 52, le 12 décembre 2015