L’opposition d’accord pour négocier, mais exige le départ d’Assad « avec le début de la période de transition »

Les principaux groupes de l'opposition syrienne ont annoncé hier à Riyad leur accord pour des négociations avec le régime de Bachar el-Assad, lors d'une conférence qui rassemblait une centaine de représentants de l'opposition politique et armée, et qui visait à unifier les rangs en vue de pourparlers pour mettre fin au conflit.
Dans un communiqué final publié après deux jours de discussions à Riyad, les participants se sont dit « prêts à entrer dans des négociations avec des représentants du régime sur la base de la déclaration de Genève I (30 juin 2012) et des résolutions internationales pertinentes (...) dans un délai à convenir avec l'Onu ». La Conférence de Genève I entre les grandes puissances avait évoqué une transition en Syrie, mais maintenu le flou sur le sort de M. Assad.

Retrait d'Ahrar el-Cham ?
Les opposants ont également réclamé que « Bachar et sa clique se retirent du pouvoir avec le début de la période de transition » politique. Là, ils ont lâché du lest alors qu'ils exigeaient jusqu'ici que M. Assad soit exclu de toute négociation en vue d'une transition. Mais, avant toute négociation, ils ont néanmoins demandé que le régime prenne « des mesures de confiance ». En vue d'éventuels pourparlers, la conférence de Riyad est parvenue à « un accord sur une vision unifiée d'un processus de règlement et sur (la formation) d'une instance suprême » pour superviser la délégation aux négociations, a encore dit Souheir al-Atassi, une dirigeante de la Coalition nationale, principale composante de l'opposition en exil. Cette instance compterait 30 membres, dont le tiers accordé à des groupes armés, selon des participants.
Avant l'accord conclu à Riyad, Ahrar el-Cham, l'un des principaux groupes rebelles, avait toutefois annoncé dans un communiqué son retrait de la conférence pour protester contre « le rôle essentiel » donné à « des personnalités liées au régime ». D'autres sources indiquent pourtant que ce groupe islamiste aurait finalement signé le communiqué final. Aucune clarification n'a pu être obtenue dans l'immédiat. Les participants ont, enfin, souligné leur « rejet du terrorisme sous toutes ses formes » et de la présence de « tous les combattants étrangers » en Syrie.
Avant la fin de la conférence, le secrétaire d'État américain John Kerry avait, pour sa part, jugé que le dialogue se déroulait de manière « très constructive ».

Kamikazes à Tall Tamer
Sur le terrain, au moins 12 personnes ont été tuées et des dizaines blessées hier dans une triple attaque-suicide à la voiture piégée dans le nord-est de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Trois kamikazes ont fait exploser leur véhicule piégé dans différents endroits de Tall Tamer, situé dans la province de Hassaké, selon l'OSDH qui dispose d'un vaste réseau de sources médicales et militantes à travers la Syrie. Une des explosions a eu lieu devant un bâtiment de la sécurité, selon l'OSDH, qui ne pouvait affirmer dans l'immédiat si des civils figuraient parmi les morts.
Enfin, plus de 250 médecins ont été tués en quatre ans de conflit en Syrie, et la situation se dégrade, avec 25 attaques contre des centres de soins au cours des deux derniers mois, ont dénoncé hier plusieurs ONG à Genève. « Ce n'est plus un problème syrien. C'est en train de devenir une menace pour le travail et les actions humanitaires » dans les régions de conflit, a souligné devant la presse le président de la section suisse de l'Union des organisations médicales et de secours (UOSSM), Tawfik Chamaa.

(Source : AFP)

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