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Liban - Événement

Un tailleur de Wadi Abou Jmil, un luthier de Damas et un fabricant de pipes de Bourj Hammoud...

L'espace de deux week-ends, un marché d'artisans se tiendra à Saifi Village pour tenter de redonner au centre-ville de Beyrouth son ambiance d'antan.

Un menuisier à la tâche.

Pour célébrer les fêtes de fin d'année, Saifi Village et Solidere ont opté pour un événement qui rend hommage aux artisans. Durant deux week-ends, du vendredi 11 au dimanche 13 décembre et du vendredi 18 au dimanche 20 décembre, des artisans ayant acquis leur savoir-faire de génération en génération seront à l'ouvrage au centre-ville de Beyrouth. Cet événement n'est pas qu'une simple exposition, les organisateurs veulent en fait créer une interaction entre les visiteurs et les artisans dans l'espoir de retrouver les vieux souks et marchés qui faisaient il y a longtemps le charme de Beyrouth ; une capitale qui respirait la vie et qui présentait des scènes typiques d'une ville au bord de la Méditerranée.

Durant six jours, mis à part le vendredi 11 décembre qui marque l'inauguration et où les activités commenceront à 16 heures, ce marché des artisans sera ouvert de 11 heures à 21 heures, à proximité de la place Debbas, à Saïfi.
Il rassemblera une trentaine d'artisans, dont certains sont les fils ou petits-fils de personnes ayant travaillé elles-mêmes au centre-ville. « Il a fallu beaucoup de temps et de travail pour les retrouver. Et nous avons cherché des métiers qui se perdent. Certains artisans qui seront présents à Saïfi sont les seuls au Liban à exercer encore leur métier », indique Nathalie el-Mir, responsable des publications à Solidere.


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Parmi eux figure un tailleur et marchand de tissus, Mahmoud Rakha, dont le père travaillait à Wadi Abou Jmil. Avec la guerre, l'atelier familial a déménagé au quartier de Watwat, à l'ouest de Beyrouth.
Il y a aussi Sana Jabbour, potière, qui a appris le métier de sa mère et de sa grand-mère, et qui ajoute à la terre de son village d'Assia dans le Chouf du quartz pillé. Elle polit et lustre ensuite ses pièces avec des algues.
Khaled Halabi est luthier. Il a appris le métier de son père, artisan damascène, qui a ouvert un atelier au Liban, durant les années quatre-vingts. Khaled vient d'une importante famille de luthiers ; son grand-père a confectionné un oud à Oum Kalsoum. Pas moins. Avec la guerre en Syrie, Khaled a fui son pays natal pour s'établir à Beyrouth, et c'est à Mazraa qu'il a ouvert son atelier où il fabrique des ouds et des bouzouks, à partir de bois de rose, de noisetier, d'abricotier et de sapin.
Peter Khatcharian est parmi les rares artisans libanais qui fabriquent des pipes. Son père était menuisier à Bourj Hammoud. Lui a appris la joaillerie ; et c'est avec la minutie d'un orfèvre qu'il confectionne depuis six ans des pipes à partir de bois d'oliviers.
Il y aura également d'autres artisans qui travaillent les jouets en bois, le cuivre, les tapisseries, les lainages, les matelas, le papier mâché...

Des ateliers sont prévus pour les enfants et les adultes. Le collectif Kahraba, un groupe d'artistes connu pour son festival d'été « Nehna wel Amar wel Jiran » ainsi que pour l'utilisation du papier mâché pour ses marionnettes, sera présent avec plusieurs performances en six jours.
« Nous avons voulu créer une interaction entre les artisans et le public. Les personnes qui se rendent au marché peuvent se faire confectionner des coussins ou des édredons, faire retoucher leurs vêtements, faire reluire leurs vieux ustensiles en cuivre... Elles peuvent, par exemple le premier week-end, passer leur commande et venir le week-end d'après récupérer leurs affaires », souligne en conclusion Mme el-Mir.

 

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