Des soldats de l'armée du régime syrien, dans une rue de Homs. Photo d'archives AFP
L'acheminement d'aide humanitaire aux habitants d'un quartier de Homs a commencé, en application d'un accord entre le régime et les rebelles, a indiqué samedi à l'AFP le gouverneur de la province syrienne de Homs (centre).
Cet accord conclu mardi et supervisé par l'Onu a permis la fin des bombardements sur Waer, dernier quartier défendu par des rebelles dans Homs, surnommée la "capitale de la révolution" au début du conflit en Syrie il y a plus de quatre ans.
"Le calme qui prévaut depuis la conclusion de l'accord s'est traduit positivement par l'acheminement dans Waer de produits de première urgence et médicaux par les organisations internationale et en coopération avec le Croissant-Rouge syrien" a affirmé le gouverneur de la province de Homs, Talal Barazi.
Les Comités locaux de coordination, groupe militant qui documente la guerre au quotidien, ont diffusé samedi une vidéo montrant l'entrée à Waer de dizaines de camions d'approvisionnement et de véhicules arborant des drapeaux de l'Unicef et du Croissant-Rouge.
Selon M. Barazi, "le gouvernement avait commencé dès jeudi à laisser passer davantage de produits alimentaires, légumes, fruits et farine". Le gouverneur de la province de Homs a en outre indiqué qu'"un premier groupe d'hommes armés (allait) sortir mardi" de Waer. L'accord prévoit en effet que 200 à 300 hommes armés soient évacués durant une première étape et qu'environ 2.000 insurgés quittent le quartier d'ici deux mois. Par ailleurs, une partie des armes des rebelles doit être remise aux autorités et certaines de leurs familles pourront également être évacuées.
Environ 75.000 personnes vivent dans ce quartier de Waer contre 300.000 avant le début de la guerre en 2011. En mai 2014, la vieille ville de Homs était tombée aux mains de l'armée après un siège asphyxiant de deux ans et des bombardements et combats qui avaient dévasté ce secteur historique. A la périphérie, le quartier de Waer était resté assiégé par les troupes du régime.
Les forces prorégime contrôlent la plus grande partie de la province de Homs, à l'exception de certaines zones dans le nord -dont les villes de Talbisseh et Rastane- et de la ville de Palmyre, qui est aux mains du groupe jihadiste Etat islamique depuis mai.
(Lire aussi : Plus de 50 civils tués dans les bombardements du régime syrien)
Des rebelles turkmènes reprennent à l'EI des villages frontaliers
Dans le nord du pays, des combattants rebelles turkmènes se sont emparés de trois villages syriens contrôlés par l'EI à la frontière turque lors d'affrontements qui ont fait 13 morts dans les rangs de cette minorité, a indiqué samedi une ONG.
"C'est la première fois que des combattants turkmènes mènent le combat contre l'EI dans cette région, et cela après avoir reçu le soutien de la Turquie", a affirmé le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, sans préciser les détails de ce soutien.
Selon l'ONG, 13 combattants des brigades du "Sultan Mourad" ont été tués depuis vendredi dans de violents affrontements avec l'EI dans la province d'Alep (nord). "Les brigades du Sultan Mourad regroupent des combattants turkmènes rebelles qui se battent pour reprendre le contrôle de plusieurs localités contrôlées par l'EI", a précisé l'OSDH.
Les combats se concentrent dans les régions à l'est de la ville de Azaz, près de la frontière turque. La région d'Azaz abrite de longue date la minorité des Turkmènes syriens, à l'instar d'Alep ou de Lattaquié. Selon M. Abdel Rahmane, les rebelles turkmènes ont réussi à prendre le contrôle de trois villages frontaliers. L'OSDH n'était toutefois pas en mesure de préciser le nombre de victimes dans les rangs de l'EI mais a assuré qu'il y avait plusieurs morts.
En outre, un véhicule du groupe jihadiste a été visé et détruit par l'aviation de la coalition internationale dans la nuit de vendredi à samedi dans la même région où avaient lieu les combats, a ajouté le directeur de l'OSDH, sans pouvoir préciser si le véhicule transportait des armes ou des combattants.
L'EI contrôle de vastes pans de territoires à la frontière entre la Syrie et la Turquie, mais Ankara et Washington veulent s'assurer que les jihadistes désertent une zone allant de Jarablus à Azaz. La Turquie considère les Turkmènes comme des alliés naturels et souhaite les voir mener la lutte contre l'EI à sa frontière.
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L'acheminement d'aide humanitaire aux habitants d'un quartier de Homs a commencé, en application d'un accord entre le régime et les rebelles, a indiqué samedi à l'AFP le gouverneur de la province syrienne de Homs (centre).
Cet accord conclu mardi et supervisé par l'Onu a permis la fin des bombardements sur Waer, dernier quartier défendu par des rebelles dans Homs, surnommée la "capitale...
commentaires (5)
Tout à fait comme lorsqu'ils avaient incendié Beyrouth la Belle Cité des Vrais Libanais. Belle revanche de Notre Beyrouth !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
14 h 11, le 06 décembre 2015