Après une relative accalmie et un recul de la mobilisation populaire contre la classe dirigeante accusée d'être responsable de la crise des déchets, le collectif libanais "Nous réclamons des comptes" a une nouvelle fois manifesté, samedi soir, en organisant une marche entre le siège du ministère de la Santé et celui de l'Environnement.
Munis de bougies, et criant des slogans hostiles au gouvernement, des dizaines d'activistes on entamé leur marche à 17h30, à partir du Musée national, où se trouve le bâtiment du ministère de la Santé.
"À bas le règne des voyous", "révolution populaire", ont scandé certains manifestants, cités par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). D'autres ont réclamé "le départ des députés et la tenue d'un scrutin législatif sur base d'une loi électorale proportionnelle". Les manifestants s'insurgent contre la crise des déchets qui dure depuis 143 jours déjà.
مسيرة رمزيّة احتجاجيّة من وزارة الصحّة (المتحف) الى وزارة البيئة (مبنى اللعازرية) #بدنا_نحاسب
Posted by بدنا نحاسب on Saturday, December 5, 2015
Les protestataires s'opposent à l'exportation des déchets et rejettent le recours aux incinérateurs, deux mesures qui semblent à présent privilégiées par le gouvernement. Une grande partie de la société civile s'oppose traditionnellement à l'incinération jugée trop chère, source de pollution grave quand elle n'est pas assez réglementée, et solution beaucoup trop centralisée, qui laisse peu d'espace aux initiatives personnelles et au rôle des municipalités.
Vendredi, le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, avait souligné qu'il présenterait prochainement un projet définitif au Conseil des ministres, mais qu'il ne pouvait donner plus de détails jusqu'à nouvel ordre.
(Lire aussi : Les ordures sortiront-elles de l'oubli profond des responsables en début de semaine ?)
"Le repos du combattant est terminé"
"Le ministère de la Santé garde son silence face à l'empoisonnement subi par les Libanais, en raison de la crise des déchets", a dénoncé un porte-parole du collectif, a son arrivée devant le siège du ministère de l'Environnement, à Lazarieh, dans le centre-ville de Beyrouth. "Le ministre Bou Faour reste les bras croisés face aux agissements de ses collègues au gouvernement", a-t-il dénoncé.
Et de poursuivre : Le ministre Akram Chehayeb, a reconnu pour sa part que les politiciens sont ceux qui bloquent toute solution à la crise des déchets. Nous sommes également venus aujourd'hui devant le siège du ministère de l'Environnement pour dire que le ministre Mohammad Machnouk n'a pas déployé des efforts sérieux et nécessaires".
Et de conclure avec amertume : "cette classe politique, après avoir échoué, (...), nous pousse aujourd'hui vers une mort lente". "Mais le repos du combattant est terminé", a martelé le porte-parole, en réponse aux interrogations quant au peu de mobilisation civile ces derniers temps.
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commentaires (4)
DESCENDEZ ET RESTEZ DANS LA RUE TANT QUE VOUS LE VOULEZ PAUVRES RECLAMEURS/DECLAMEURS DE COMPTES . LES DECHETS MENAGERS NE PEUVENT ETRE EVACUES QU'AVEC LES ORDURES POLITIQUES QUI VOUS GOUVERNENT AU LIEU DE GASPILLER VOTRE TEMPS ET MARCHER DANS LES RUES AVEC DES FLAMBEAUX ESSAYEZ DE FORMER UN CONSEIL NATIONAL FEDERATEUR DE LA SOCIETE CIVILE ET FORMEZ UN GOUVERNEMENT DE L'OMBRE QUI PUISSE OPPOSER DES LISTES ELECTORALES CITOYENNES AUX LISTES ROULEAU COMPRESSEUR DE CES ORDURES
Henrik Yowakim
16 h 08, le 06 décembre 2015