Quatre jours après les attaques terroristes perpétrée à Paris et sa banlieue, qui ont fait 129 morts et 352 blessés près du Stade de France, dans la salle de concert du Bataclan et dans plusieurs bars et restaurants de la capitale, l'enquête continue d'avancer.
A ce jour, l'enquête, dont les ramifications s'étendent à la Belgique et à la Syrie, a permis l'identification de cinq des sept kamikazes. Mais la traque d'un suspect-clé, possible huitième auteur des attentats, se poursuit, ainsi que l'identification des cadavres déchiquetés des deux derniers kamikazes. Autre piste, un passeport syrien retrouvé près d'un des kamikazes. Mardi, une source proche de l'enquête a indiqué à l'AFP que le nom sur le passeport pourrait être celui d'un soldat de Bachar el-Assad tué il y a plusieurs mois.
Un résumé, en infographie, de ce que l'on sait, au niveau de l'enquête, jusqu'à présent.
Suite aux attentats, le président François Hollande a décrété l'état d'urgence. Il a précisé que le Parlement serait saisi mercredi d'un projet de loi prolongeant l'état d'urgence pour trois mois et que la Constitution serait révisée pour permettre aux pouvoirs publics "d'agir contre le terrorisme de guerre". Il a également souhaité que la déchéance de nationalité puisse être étendue aux binationaux "nés français" en cas de terrorisme, une revendication de la droite.
Dans le communiqué publié pour revendiquer les attentats, l'EI précise que les attaques de Paris sont une réponse aux "bombardements des musulmans en terre du califat", un terme généralement utilisé pour désigner les régions d'Irak et de Syrie contrôlées par l'EI.
La France fait partie de la coalition internationale formée en septembre 2014 contre l'EI. Dans un premier temps, les interventions françaises ont été limitées à l'Irak. Mais le 27 septembre dernier, l'Elysée a annoncé que l'armée française avait effectué ses premières frappes en Syrie contre l'EI.
Après les attentats, Paris a lancé de nouveaux raids aériens, notamment contre Raqqa, fief de l'EI. Une première série de raids a eu lieu dimanche contre cette ville du nord de la Syrie. Et une seconde a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi, détruisant un "centre de commandement" et un "centre d'entraînement", selon les autorités françaises. Une dizaine d'avions de chasse -Rafale et Mirage 2000- ont participé à ce raid au cours duquel 16 bombes ont été larguées, et dont on ignore le bilan exact -comme la plupart des frappes sur les territoires de l'EI.
Le prochain déploiement du porte-avion français Charles-de-Gaulle, qui appareillera jeudi avec 26 chasseurs à bord, devrait "tripler les capacités d'action" militaires de l'armée française. Le porte-avion devait se rendre dans le Golfe persique, mais sera finalement déployé en Méditerranée orientale, au large de la Syrie et au plus proche du théâtre du conflit.
Jihadistes français et belges
Les attaques du 13 novembre sont la réalisation du scénario-cauchemar que craignaient depuis des mois les services antiterroristes. Depuis le début de l'année, seules la chance et la maladresse des auteurs de tentatives d'attentat, comme ceux contre le train Thalys ou une église à Villejuif, avaient permis d'éviter un carnage. Mais, avec le retour de Syrie et d'Irak de dizaines de combattants jihadistes de plus en plus aguerris, si nombreux qu'il est impossible de les placer tous sous surveillance, les risques d'une attaque d'une ampleur inégalée augmentaient sans cesse.
Le Premier ministre français, Manuel Valls, a souligné mardi que le nombre de personnes impliquées dans les attentats de Paris vendredi était encore inconnu, évoquant sur la radio France Inter l'hypothèse de complices en France et en Belgique.
Si des centaines de Français ont rejoint les rangs jihadistes en Syrie, la Belgique serait proportionnellement le plus gros fournisseur de jihadistes en Europe.
Les attentats du 13 novembre sont les plus meurtriers en France.
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17 h 54, le 17 novembre 2015