Tu te prends pour Alain Delon ?

Alain Delon a eu 80 printemps le 8 novembre. Et c'est Brigitte Bardot qui l'aura fêté dans une presque déclaration d'amour publique. Pourquoi me diriez-vous, relèverait-on ce détail qui semble anodin ou courant : une star qui fête ou rend hommage à une autre star ? Mais pour la quasi-totalité des Libanais, ce détail n'est pas un simple hasard. En effet, dans les année 60-70, on avait tendance à dire d'un homme, au Liban notamment : « (Chou), tu te prends pour Alain Delon ? » Ou s'agissant d'une femme : « Elle fait sa Brigitte Bardot. » Poussant plus loin les recherches, on relève cette comparaison dans les médias anglo-saxons : Alain Delon serait le « Brigitte Bardot masculin » ! Il est certain donc que tous deux, d'une beauté déconcertante et presque insolente, auront marqué des dizaines de générations.
Alain Delon n'est pas un bellâtre comme le disent ses détracteurs, à savoir les fans de Bébel, l'autre monstre sacré du cinéma français. En 1960, il est Rocco Parondi (Rocco et ses frères) pour Luchino Visconti et Thomas Ripley dans Plein Soleil pour René Clément. Mais il est aussi le magnifique Tancredi pour le même Visconti dans Le Guépard.
A.D. n'est pas simplement un bel homme. Fallait-il qu'il se casse la figure à la manière d'un Brad Pitt dans Fight Club pour prouver qu'il était aussi un excellent acteur ? A.D. n'est pas uniquement une belle gueule. Il a été adoubé par le meilleur clan du cinéma français. Outre celui des Siciliens, celui de Gabin et Ventura, ses maîtres.
Tour à tour Gitan, Casanova ou Zorro. Mr Klein, Battant, Toubib, Flic ou voyou, il aura incarné tous les rôles, mais aussi enlacé les plus belles femmes. Sa vie privée a fait rêver plus d'un et d'une : la belle Sissi dans ses bras, ou Mireille au décolleté nu dans le dos. Son côté sombre a fait également couler beaucoup d'encre. Il a été mis en pâture par les médias, notamment à cause de ses rapports avec son fils, mais tout ceci n'écorchera pas son aura.
Ce Samouraï forme encore et jusqu'à aujourd'hui avec Jean-Paul Belmondo un tandem inébranlable. Deux hommes dans la ville qui auront dessiné les plus belles années du cinéma français.
On ne peut que lui dire chapeau. Ou Borsalino.