Rechercher
Rechercher

Lifestyle - This is America

Pas une ride et pas un faux pli pour les tenues de Marjorie

Marjorie Merriweather Post a réussi à refléter à
travers sa magnifique garde-robe l'image exacte de l'évolution de la mode au XXe siècle.

Une vue de l’exposition des robes de Marjorie Merriweather Post. Photo DR

Sa demeure transformée en musée depuis de nombreuses années propose jusqu'au 31 décembre une exposition intitulée De l'ingénue à l'icône : collection automne-hiver. Elle fait suite au volet illustrant ses tendances printemps-été, le tout récupéré parmi les vêtements qu'arborait cette reine des mondanités et de l'art et qui, étonnamment, n'ont pris aucune ride, aucun faux pli. Et qui donnent une folle envie de s'y glisser pour en découvrir les tendances. Certes, Marjorie Merriweather Post est du siècle dernier (1887-1973), mais elle a marqué la vie socioculturelle américaine en y imprimant une beauté transcendant le temps.
Héritière d'un grand empire céréalier, mariée à quatre reprises à des hommes fortunés, elle a pu s'adonner à sa passion : constituer une inestimable collection d'œuvres d'art (du XVIIIe et XIXe siècles français et de l'époque russe tsariste, dont des créations de Fabergé). Des objets de grande valeur qui ont fait partie de son quotidien. Tellement, qu'il n'a même pas été nécessaire de toucher ou retoucher une pièce, quand sa somptueuse demeure a accédé au statut de musée. Entourée de 130 000 mètres carrés de jardins, bien évidemment conçus par ses soins, la belle dame aimait évoluer dans cette demeure et y recevoir la crème locale et cosmopolite, parée de toilettes et de bijoux luxueux et raffinés.

Ingénue vs supersophistiquée
Marjorie Merriweather Post avait conservé ses vêtements dans le but d'en faire les témoins et le reflet de l'évolution de la mode, celle des sept décennies qu'elle avait vécues. Et les offrir enfin aux générations futures, pour qu'ils puissent admirer ces repères. Elle recherchait la coupe parfaite, la richesse d'un tissu et l'élégance d'un motif. Et cela depuis la tenue ingénue (tulle et taffetas) qu'elle avait choisie pour célébrer ses 16 ans, jusqu'aux robes supersophistiquées des années 50 et 60 en passant par les silhouettes virevoltantes des années 20.
Ayant assumé plusieurs rôles – amatrice d'art, philanthrope, femme d'affaires et mondaine –, elle était consciente que son allure devait refléter aussi bien sa personnalité que sa place dans la société. À l'occasion des grands dîners qu'elle tenait, des levers de fonds et autres événements culturels auxquels elle participait, et même dès son premier mariage, elle s'est toujours adressé aux grands couturiers parisiens : les sœurs Callot (début du XXe siècle), Chanel et Dior.
En seconde noce, elle adopte les couleurs et les motifs Art déco, traités par des couturiers américains. Ses troisièmes épousailles retrouvent la tendance Hollywood des années 30, très en vogue alors dans la high society. C'est alors qu'elle accompagne son mari, nommé ambassadeur américain à Moscou. Elle va y constituer sa célèbre collection d'art russe et, aussi, s'inspirer de ce qui se porte à la cour impériale. À son retour à Washington, très attirée par le new look de Dior, elle adopte la longueur jusqu'à la cheville pour une robe du soir grise et bien corsetée. Et les femmes suivent...

Jackie inspirée
Dans son portrait exécuté par le peintre anglais Douglas Chandor, elle apparaît, gracieuse, dans une robe en faille grise attribuée à l'Afro-Américaine Ann Lowe. Un an plus tard, Jacqueline Bouvier choisira de chez cette même designer sa robe de mariée pour devenir Mme John F. Kennedy.
L'art de choisir des tenues exceptionnelles pour les différentes circonstances qu'elle vivait a mené Marjorie Merriweather Post vers de nouveaux créateurs répondant à ses critères de l'élégance suprême. Tel le designer tchèque Oldric Royce, établi à New York, qui a réalisé la robe de son quatrième mariage, en 1958, ainsi qu'une série de tenues pour le matin, le déjeuner, le thé, les réunions professionnelles, les dîners, grands dîners, le théâtre et les nombreuses soirées à thèmes.
Même éclectisme et souci esthétique pour ses bijoux. Rappelons que dans l'exposition tenue l'an dernier au Grand Palais et consacrée au fleuron de la joaillerie française, Cartier, figuraient des bijoux qui lui avaient été commandés par Marjorie Merriweather Post. Cliente assidue de la marque prestigieuse, elle participait à la création de ses pièces, toutes spectaculaires, et que son propre musée a exposé à son tour. Un musée surnommé l'Ermitage de l'Ouest, vibrant encore à l'image d'une femme de toutes les saisons, vue en son temps comme L'Impératrice américaine.

Sa demeure transformée en musée depuis de nombreuses années propose jusqu'au 31 décembre une exposition intitulée De l'ingénue à l'icône : collection automne-hiver. Elle fait suite au volet illustrant ses tendances printemps-été, le tout récupéré parmi les vêtements qu'arborait cette reine des mondanités et de l'art et qui, étonnamment, n'ont pris aucune ride, aucun faux pli. Et...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut