Roseline de Romanet était de passage à Beyrouth, il y a quelques jours.
Frêle comme un jonc, diserte comme un juge, Jacqueline de Romanet est actuellement infirmière dans l'unité des soins palliatifs de la Maison médicale Jeanne Garnier à Paris. Licenciée en théologie, elle vient de publier un livre dans lequel elle livre le fruit d'une expérience de plusieurs années d'investissement dans les questions difficiles que pose la fin de vie. Il est exposé au Salon du livre et mérite tous les éloges possibles (*).
La mort est une affaire spirituelle est préfacé par Bernard Sesboué sj. Dans sa courte préface, ce dernier dit l'essentiel : « Roseline de Romanet met en œuvre toute la panoplie des soins que l'on donne aujourd'hui aux personnes en fin de vie, quand la médecine ne peut plus chercher à guérir ; mais surtout, elle entend accompagner ces personnes, avec délicatesse et discrétion, dans leur souffrance et leur détresse, dans leur solitude aussi, par la qualité de sa présence, ses attentions, ses silences comme ses paroles, à un moment décisif et capital de leur vie. »
« Toute personne humaine est confrontée dans ses derniers jours à un acte proprement spirituel, celui où elle va signer sa propre existence. Acte spirituel ne veut pas dire acte formellement religieux, mais acte de consentement et de paix, acte de réconciliation et de pardon, à donner ou à accueillir (...) Ces pages simples et profondes vous feront du bien par leur vérité, infiniment respectueuse de tous les cas de figure (...) »
De quoi nous changer de la brutalité avec laquelle, dans certains hôpitaux, on administre au patient en phase terminale un puissant sédatif, on le place en soins intensifs et on dirige sur son corps intubé et recouvert d'un simple drap le flux glacial d'un appareil d'air conditionné, de sorte que s'il ne meurt pas de mort naturelle, il mourra de froid.
F. N.
(*) Roseline de Romanet, La mort est une affaire spirituelle, une infirmière en soins palliatifs, préface de Bernard Sesboué, éditions Salvator – stand Médiapauls.