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Lifestyle - Pendant ce temps, ailleurs...

Sempé, l’humoriste « paresseux », présente ses « Sincères amitiés »

Une exposition des œuvres de l'homme qui ne quitte jamais sa table à dessin est prévue le 5 novembre.

Stéphane de Sakutin/AFP

On a du mal à croire Jean-Jacques Sempé quand il affirme être « paresseux »: à 83 ans, le « dessinateur humoriste » s'apprête à sortir un nouvel album consacré à l'amitié et n'est jamais autant à l'aise que devant sa table à dessin. « Quelqu'un qui n'est pas paresseux est organisé. Moi, c'est le contraire, je suis tellement paresseux que je ne m'organise pas. C'est très gênant », dit Sempé, d'un ton pince-sans-rire, assis à sa table de travail dans son atelier. Les toits de Paris s'étalent devant ses yeux. Un chiffon posé sur la cuisse pour éponger l'encre de sa plume, Sempé répond aux questions tandis que sa main s'active sur l'immense feuille blanche qui recouvre son bureau.
Si la démarche du dessinateur est devenue hésitante depuis un accident vasculaire cérébral, la main est sûre. Voici l'ébauche d'un arbre qui apparaît sur la feuille. « J'ai appris le dessin en dessinant si tant est qu'on apprenne », dit le dessinateur du Petit Nicolas. Sincères amitiés, son nouvel album publié chez Denoël, est sorti hier et une exposition des dessins originaux du livre s'ouvre le 5 novembre à la Galerie Martine Gossieaux, son agent et galeriste. « Rien n'est facile en amitié. Il faut de la discrétion, de la pudeur, de la fidélité », confie Sempé à son ami et biographe Marc Lecarpentier dans une longue conversation qui accompagne le livre. « Discrétion, pudeur et fidélité » sont des qualités qui semblent propres au dessinateur, dont le trait délicat est reconnaissable entre mille. Rien cependant ne le prédestinait à devenir ce qu'il est. « Mon enfance ne fut pas très gaie », consent-il à dire.
Marc Lecarpentier raconte à sa place l'enfance misérable à Bordeaux et les « torgnoles » du beau-père alcoolique. Le jeune Sempé, « pas attiré par les études », n'a qu'une obsession : monter à Paris. En 1950, il débarque enfin dans la capitale française. Sans un sou, il tente de vendre ses premiers dessins à des journaux humoristiques. Il rencontre aussi Chaval, qui demeure un de ses « maîtres ». En 1959, avec son « copain » René Goscinny, il crée Le Petit Nicolas pour un journal belge. « Ce ne sera pas un succès fulgurant », se souvient Marc Lecarpentier. En fait, il faudra attendre 1962 et l'album Rien n'est simple pour que Sempé soit enfin reconnu.
Depuis, il n'a jamais cessé d'enchanter ses lecteurs avec son univers poétique et un brin mélancolique. Un dessin de Sempé, c'est un monde familier et intemporel, peuplé d'individus qui nous ressemblent. Sempé, c'est « le miroir de ce que nous sommes », résume Marc Lecarpentier. À sa table à dessin, Sempé raconte qu'il ne sait pas vraiment où il va : « Je n'ai pas d'idées préconçues. Je fais ce qui me vient à l'esprit. » Perfectionniste, un dessin peut prendre « très, très longtemps », jusqu'à trois semaines parfois.
Depuis 1978, Sempé collabore régulièrement au New Yorker. Le prestigieux hebdomadaire américain a publié pas moins de 106 couvertures signées du dessinateur français.

Alain JEAN-ROBERT/AFP

On a du mal à croire Jean-Jacques Sempé quand il affirme être « paresseux »: à 83 ans, le « dessinateur humoriste » s'apprête à sortir un nouvel album consacré à l'amitié et n'est jamais autant à l'aise que devant sa table à dessin. « Quelqu'un qui n'est pas paresseux est organisé. Moi, c'est le contraire, je suis tellement paresseux que je ne m'organise pas. C'est très...
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