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Campus

Les journaux estudiantins, porte-voix de la jeunesse libanaise

Les jeunes ne lisent plus, dit-on. Pourtant, dans les facs libanaises, les étudiants rédacteurs ne lâchent pas leurs stylos et continuent, contre vents et marées, de publier journaux et magazines.

Réunion des rédacteurs de « Béryte », l’écho des cèdres.

« Highlights », les couleurs de Balamand
Sur les murs et les tableaux d'affichage dans les bâtiments de l'Université de Balamand, tout poster jaune renvoie sans doute au journal estudiantin. Conçu en 2009 par un groupe d'étudiants issus de différents départements et spécialisations, le mensuel titrait son premier éditorial «Votre voix!», annonçant ainsi son but initial. Depuis son lancement, Highlights, qui est entièrement rédigé, édité et publié par les étudiants, s'est rapidement développé. Michael Salem, rédacteur en chef du journal, raconte : «Au début, le journal, qui compte six pages, était divisé en deux parties: l'une couvrait les événements organisés par l'université et l'autre traitait des affaires étudiantes. Alors qu'aujourd'hui, chaque numéro de Highlights tourne autour d'un thème donné choisi par l'équipe éditoriale, tout en couvrant d'autres sujets libres.»
Le journal est diffusé en anglais et en arabe. Les thèmes sont choisis selon l'actualité. Ainsi, les mouvements de contestation qui ont lieu au Liban ces derniers mois ont constitué le thème du premier numéro de cette année. Outre le papier imprimé, ce qui fait toute la fierté de l'équipe est YouHighlights, la nouvelle chaîne du journal, accessible sur YouTube, qui diffuse des reportages et des enquêtes adressés aux étudiants qui ne sont pas de grands fans de la lecture.
L'évolution du journal ne doit pas s'arrêter là, insiste Michael Salem qui annonce le lancement d'un site Web consacré à Highlights indépendamment de celui de l'université. Et soulignant l'impact qu'a le journal sur les étudiants, le rédacteur en chef poursuit: «Lorsque des lecteurs viennent au bureau pour discuter d'un article, donner leur avis ou féliciter un rédacteur sur ses écrits, nous réalisons l'influence du journal sur le campus.»
Quant à la question financière, le journal de l'Université de Balamand ne trouve aucune difficulté à trouver les fonds puisque l'université prend en charge les frais du journal. «Et elle fait preuve d'une grande générosité», précise Michael Salem.

À la FDSP de l'USJ, « Béryte », l'écho des cèdres
Né au début des années 2000, «le Béryte d'aujourd'hui a changé en ce qu'il a perdu de son aspect purement politique et contestataire pour aborder des sujets plus généraux», précise Valérie Kasparian. Selon la jeune rédactrice en chef, cela est dû à la transformation du goût du lectorat. Le dernier numéro de Béryte par exemple traite de sujets tels que le génocide arménien, la femme dans les mouvements islamistes ou les dangers du fédéralisme au Liban. Yara Hajjar, présidente du journal Béryte, abonde dans le même sens: «Les articles sont répartis entre sujets proposés par le rédacteur en chef et d'autres suggérés par les rédacteurs.» Quant au lectorat du journal, il est composé essentiellement des étudiants de droit et de sciences politiques. Toutefois, l'équipe de la rédaction semble déterminée cette année à élargir son lectorat: «Béryte va actualiser son blog et sera désormais présent sur les réseaux sociaux!»
Étant donné que le journal est une entité indépendante de la faculté, ce n'est pas celle-ci qui le subventionne. Mira Hamad, ex-rédactrice en chef de Béryte, confie qu'il revient au comité directeur de Béryte de trouver des sponsors pour couvrir ses besoins financiers. «Ce n'est pas du tout évident, et le comité a rencontré des difficultés à trouver des fonds.» Toutefois, cette situation n'a pas que des désavantages. Les trois jeunes rédactrices se réjouissent que, vu l'indépendance du journal, la faculté ne peut exercer aucune censure sur la publication. « L'autonomie de Béryte est très chère à ses rédacteurs, d'où le refus de le transformer en club malgré les avantages que cela pourrait représenter», concluent-elles.

« Outlook » de l'AUB, l'aîné des journaux étudiants
Bien qu'il soit âgé de 66 ans, l'hebdomadaire Outlook garde toujours son esprit jeune, sans pour autant manquer de maturité. Après une interruption forcée durant la guerre civile, il a été relancé en 1997. «Outlook se développe d'année en année grâce à l'ajout de nouvelles sections consacrées à l'art, au sport, etc.», explique Dana Abed, la rédactrice en chef. Et de préciser: « L'équipe éditoriale comprend un rédacteur en chef, un assistant, un responsable de la section arabe et plusieurs éditeurs. Elle est changée chaque année pour donner l'occasion à de nouveaux membres d'enrichir le journal de leurs talents.»
Qui subventionne cette publication? Dana répond que le journal est imprimé chaque semaine grâce aux sommes allouées aux activités étudiantes. Elle ajoute, en évoquant d'autres sources de financement : « Nous publions également des pubs et nous organisons des événements dans le but de collecter des fonds. »
Quelque 1500 copies sont imprimées chaque mardi et les articles sont publiés également sur le site Web
(http://outlookaub.com). Dana Abed enchaîne: «Nous avons des lecteurs loyaux, dont les anciens et les actuels étudiants des facultés. Ces derniers interagissent avec nous sur Internet.» Et de préciser : « Durant les élections, le lectorat du journal connaît son apogée. Nous écrivons des articles sur le déroulement des élections alors que les étudiants s'impatientent d'en connaître les détails.»
Outlook évite les sujets politiques. Dana conclut: «La majorité de nos sujets sont socioculturels et les articles les plus appréciés sont ceux qui sont étroitement liés à la vie étudiante à l'AUB.»

« Highlights », les couleurs de BalamandSur les murs et les tableaux d'affichage dans les bâtiments de l'Université de Balamand, tout poster jaune renvoie sans doute au journal estudiantin. Conçu en 2009 par un groupe d'étudiants issus de différents départements et spécialisations, le mensuel titrait son premier éditorial «Votre voix!», annonçant ainsi son but initial. Depuis son...
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