Rechercher
Rechercher

À La Une - Droits de l'Homme

Badaoui, bloggeur saoudien condamné à la flagellation, obtient le prix Sakharov

Raef Badaoui est "un homme extraordinaire, exemplaire, à qui on a infligé une des peines les plus brutales", dénonce le président du Parlement européen, Martin Schulz devant les députés européens à Strasbourg.

Le blogueur saoudien Raef Badaoui, emprisonné et condamné à la flagellation dans son pays pour "insulte" envers l'islam, a obtenu jeudi le Prix Sakharov pour la liberté d'expression, décerné par le Parlement européen. AFP PHOTO/ HO

Le blogueur saoudien Raef Badaoui, emprisonné et condamné à la flagellation dans son pays pour "insulte" envers l'islam, a obtenu jeudi le Prix Sakharov pour la liberté d'expression, décerné par le Parlement européen, selon des sources parlementaires.

"Je demande au roi d'Arabie de libérer immédiatement M. Badaoui pour qu'il vienne chercher son prix" à Strasbourg en décembre, a plaidé le président du Parlement européen, Martin Schulz devant les députés européens à Strasbourg. M. Badaoui est "un homme extraordinaire, exemplaire, à qui on a infligé une des peines les plus brutales", a commenté M. Schulz. Il a "courageusement exprimé ses idées et ses doutes sur les règles de son pays" et "s'est battu pour la liberté de tous les Saoudiens", a ajouté M. Schulz dans un communiqué.

Animateur du site internet Liberal Saudi Network, Raef Badaoui a été choisi par les chefs de file des groupes politiques du Parlement comme lauréat 2015 de cette prestigieuse récompense, parfois considérée comme l'équivalent européen du Prix Nobel de la Paix. M. Badaoui a été préféré aux deux autres nominés pour ce prix: une coalition d'opposants politiques au Venezuela et l'opposant russe assassiné Boris Nemtsov - dont le nom avait été présenté à titre posthume.

 

Ensaf Haidar, l'épouse du blogueur, s'est déclarée "très heureuse" du Prix Sakharov, y voyant "un message d'espoir et de courage".

Emprisonné depuis 2012, M. Badaoui a été condamné fin 2014 à dix ans de prison et à cinquante coups de fouet par semaine pendant vingt semaines pour "insulte à l'islam". Ces châtiments corporels ont toutefois été suspendus en janvier 2015, en raison de l'indignation internationale. Selon son épouse, réfugiée au Canada, il pourrait toutefois subir une nouvelle séance de flagellation dans les tout prochains jours. Raef Badaoui avait subi une première séance de flagellation le 9 janvier, mais les suivantes avaient été repoussées, d'abord pour des raisons de santé, puis pour des motifs non précisés.

 

Peine de mort confirmée pour un dignitaire chiite

Le cas Badaoui n'est pas le seul à être sous l'oeil des défenseurs des droits de l'Homme à travers le monde.

La condamnation à mort d'Ali al-Nimr, un jeune chiite mineur au moment de son arrestation, a notamment suscité une vive indignation dans le monde et des voix se sont élevées au niveau international pour demander aux autorités saoudiennes de surseoir à son exécution.

Ali al-Nimr avait été arrêté à 17 ans en février 2012 pour avoir manifesté contre les autorités. Son père, Mohamed al-Nimr, a admis mercredi que son fils, alors étudiant, avait bien participé à des rassemblements chiites, tout en affirmant qu'il était innocent de plusieurs autres charges pour lesquelles il a été condamné, comme celles de cambriolage, d'attaque contre les forces de police et de jets de cocktails Molotov.

 

Le père d'Ali a, par ailleurs, annoncé le 25 octobre dernier que la Cour suprême en Arabie saoudite avait confirmé la peine de mort prononcée contre son frère, le dignitaire chiite Nimr Baqer al-Nimr, figure de la contestation anti-gouvernementale. "Après la confirmation de la condamnation à mort de cheikh Nimr par la Cour d'appel, puis par la Cour suprême, sa vie repose entre les mains du roi Salmane qui peut entériner la peine ou surseoir à son exécution", a déclaré Mohamed al-Nimr, qui ignore la date exacte de la confirmation de la peine de son frère, condamné à mort il y a un an pour "sédition", "désobéissance au souverain" et "port d'armes" par un tribunal de Riyad spécialisé dans les affaires de "terrorisme".

Selon Mohamed al-Nimr, une exécution de son frère "pourrait susciter des réactions que nous ne souhaitons pas", le cheikh Nimr ayant "des partisans dans les milieux chiites du monde musulman". Il a dit "attendre que le roi Salmane fasse preuve de sagesse" en stoppant l'exécution de son frère et de six autres chiites, parmi lesquels figure son fils Ali.

L'Iran, puissance chiite dont les relations sont tendues avec son principal rival régional, a mis en garde Riyad dimanche contre l'exécution du dignitaire chiite.

 

Pour mémoire

Droits de l'homme : la voie saoudienne

 

 

Le blogueur saoudien Raef Badaoui, emprisonné et condamné à la flagellation dans son pays pour "insulte" envers l'islam, a obtenu jeudi le Prix Sakharov pour la liberté d'expression, décerné par le Parlement européen, selon des sources parlementaires.
"Je demande au roi d'Arabie de libérer immédiatement M. Badaoui pour qu'il vienne chercher son prix" à Strasbourg en décembre, a...

commentaires (2)

ILS DEVRAIENT AVOIR HONTE ! ET SI C'ÉTAIT UNIQUEMENT BADAOUI ET UNIQUEMENT DES COUPS DE FOUETS... L'OBSCURANTISME EST DES PLUS NOIRS...

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 52, le 29 octobre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • ILS DEVRAIENT AVOIR HONTE ! ET SI C'ÉTAIT UNIQUEMENT BADAOUI ET UNIQUEMENT DES COUPS DE FOUETS... L'OBSCURANTISME EST DES PLUS NOIRS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 52, le 29 octobre 2015

  • Un régime du 4e siècle ! Au 21e, lui, obtient le mépris du monde entier !

    Halim Abou Chacra

    17 h 13, le 29 octobre 2015

Retour en haut