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Liban - Nations unies

Kaag, encore et encore : Élisez un chef de l’État...

Mme Kaag prononçant son discours hier au Biel. Photo Hassan Assal

Une cérémonie a rassemblé au Biel personnalités politiques et diplomates, ainsi que des fonctionnaires et des experts de l'Onu pour marquer le soixante-dixième anniversaire de l'institution internationale créée à l'issue de la Seconde Guerre mondiale dans le but d'épargner au monde les guerres et les conflits.
De nombreux ministres, dont Nabil de Freige représentant le chef du gouvernement Tammam Salam, étaient présents lors de la séance inaugurale. Le président de la Chambre Nabih Berry était représenté par Ali Hamdane.

Prenant la parole, la représentante spéciale du secrétaire général Ban Ki-moon pour le Liban, Sigrid Kaag, a noté que « le drapeau bleu de l'Onu est celui de toutes les nations », soulignant l'importance des efforts déployés par l'organisation internationale pour préserver la paix et la sécurité dans le monde, parvenir à un développement durable aux quatre coins de la planète et faire respecter partout les droits de l'homme.
Rappelant l'apport de Charles Malek dans la création de la Charte des droits de l'homme et notant que le Liban figurait parmi les 51 pays fondateurs de l'Onu, elle a mis l'accent sur le nombre de réfugiés, syriens et palestiniens, que le Liban accueille actuellement. « La communauté internationale devrait aider ce pays à assumer cette responsabilité et le soutenir pour qu'il préserve sa stabilité et sa sécurité », a-t-elle dit, appelant une énième fois à l'élection d'un président de la République « qui sortira les institutions libanaises de leur paralysie ».

L'ancien ministre Tarek Mitri, qui a été également le représentant de Ban Ki-moon pour la Libye, a aussi pris la parole. Il a indiqué que le Liban se considère comme ouvert sur le monde et respectueux des valeurs onusiennes. « Le pays aspire à adopter véritablement les chartes et les conventions de l'Onu, mais fait face à des entraves dans ce cadre », a-t-il dit. Il a également noté que l'Onu vacille entre deux pôles, celui des relations réelles entre les États et celui du partenariat mondial auquel aspirent sa charte et ses conventions, estimant qu'il est difficile pour les Nations unies de concilier entre ses valeurs et ces réalités.

C'était ensuite au tour de Sara Jedid, une petite fille âgée de 13 ans originaire du Akkar et habitant Tripoli, et qui avait gagné l'année dernière le concours de la meilleure lettre sur la paix, d'évoquer ses rêves d'un monde meilleur et tranquille.

(Lire aussi : Le Liban « augmentera l'attention internationale au problème des réfugiés »)

 

« Le revers de la médaille »
La séance inaugurale a été suivie par six cercles de discussions ayant rassemblé de nombreux experts.
Samia Nakhoul, journaliste à Reuters, a animé une table ronde sur le thème de la paix, la sécurité et la participation des femmes, à laquelle ont pris part la députée Bahia Hariri, Hester Somsen, ambassadrice des Pays-Bas, Nadine Moussa, avocate, et Maha Yehia, experte en affaires socio-économiques.
Mme Somsen a mis l'accent sur la participation des femmes aux négociations de paix et leur apport sur ce plan dans leurs sociétés.
Mme Hariri a souligné, pour sa part, l'importance de l'éducation dans la culture de la paix.
Mme Moussa a, de son côté, estimé que « la paix et la sécurité passent avant tout par l'adoption d'une véritable justice sociale. Il faut venir à bout de l'injustice qui est la racine de tous les maux ». Évoquant le quota relatif aux femmes au Parlement libanais, elle a noté que « si le système est adopté, ce ne sera en aucun cas les personnes compétentes et adéquates qui accéderont au pouvoir, et cela est dû au système confessionnel et au clientélisme au Liban ».
Mme Yehia a indiqué pour sa part que « le Liban a survécu à l'instabilité dans la région grâce à sa résilience, à la facilité de ses habitants à s'adapter à toutes les situations, ainsi qu'à l'importance du secteur privé et des ONG » . « Mais il y a aussi un revers de la médaille. Si le pays a survécu à l'instabilité, c'est aussi dû au fait que ses habitants n'ont pas pris l'habitude de demander des comptes à leurs dirigeants », a-t-elle ajouté. Elle a aussi dénoncé le clientélisme qui empêche les personnes désireuses d'entrer dans la vie politique de réussir selon leur mérite.

Baroud et le Plan...
Lors d'une table ronde ayant pour thème les perspectives du Liban en 2030, l'ancien ministre Ziyad Baroud a indiqué que « c'est trop espérer de parler du Liban en 2030, et cela quand on prend en compte l'expérience passée ». Il a fait référence dans ce cadre à une étude allemande sur le Liban selon laquelle la moyenne de stabilité dans le pays entre 1860 et 2000 était de quatre ans ainsi qu'à la fermeture depuis des dizaines d'années du ministère du Plan. « Un État digne de ce nom, c'est un État qui respecte sa Constitution, qui organise des élections périodiques, qui vote un budget et qui assure à ses habitants un minimum de sécurité, notamment une sécurité sociale. Or, sur tous ces plans, le Liban est un État défaillant », a-t-il dit. « La Constitution est tout le temps sujette à interprétation, et ceux qui se présentent comme des constitutionnalistes actuellement sont aussi nombreux que les experts d'accidents routiers », a-t-il poursuivi.
« Pour aller vers 2030, il nous faut une loi électorale représentative et des mesures participatives permettant à tous les citoyens d'être de la partie ; la décentralisation en est la base », a-t-il souligné en conclusion.

 

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commentaires (3)

C'est beau, c'est grand, ce genre de meeting Mais nous n'avons pas de Président de la République pour répondre aux discours flambants et sans résultats spécifiques Le Liban a besoin d'actes pas de paroles lénifiantes

FAKHOURI

14 h 17, le 22 octobre 2015

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Commentaires (3)

  • C'est beau, c'est grand, ce genre de meeting Mais nous n'avons pas de Président de la République pour répondre aux discours flambants et sans résultats spécifiques Le Liban a besoin d'actes pas de paroles lénifiantes

    FAKHOURI

    14 h 17, le 22 octobre 2015

  • LES YEUX SONT BRAQUÉS SUR VOUS MADAMA KAAG MAIS LES OREILLES SONT DIRIGÉES LES UNES VERS TEHERAN ET LES AUTRES VERS RIAD... ET L'HÉBÉTUDE RÈGNE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 46, le 22 octobre 2015

  • Chère Madame Sigrid KAAG, vos paroles sont très justes, mais ne peuvent malheureusement pas s'appliquer au Liban, qui n'est plus un Etat digne de ce nom ! C'est devenu une association de vils marchands du temple, cupides, incroyablement lâches et irresponsables, et qui mènent sans aucun remords leur pays à la catastrophe pour satisfaire leurs intérêts personnels ! Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 37, le 22 octobre 2015

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