Un jeune homme s'est immolé par le feu vendredi devant le siège du Tribunal militaire, à Beyrouth, quelques heures après que le juge d'instruction militaire ait décidé de ne libérer que trois des cinq activistes détenus suite aux émeutes du 8 octobre dernier, place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth.
Victime de brûlures au troisième degré, Mohmmad Harz a été transporté à l'hôpital Jeïtaoui. Selon des propos rapportés par la chaîne libanaise LBCI, le jeune homme a affirmé s'être immolé "en guise de solidarité avec les détenus". Un autre activiste s'est légèrement brûlé en tentant d'empêcher Mohammad Harz d'accomplir son geste. La LBCI avait, dans un premier temps, rapporté que deux hommes se sont immolés par le feu.
Le premier juge d'instruction militaire, Riad Abou Ghida a décidé aujourd'hui que deux activistes détenus resteront derrière les barreaux. Il s'agit de Waref Sleiman et Pierre Hachache.Trois activistes détenus ont toutefois été remis en liberté.
Très vite, des groupes du mouvement civil ont accusé le gouvernement. Le collectif "Nous réclamons des comptes" a estimé dans un communiqué que c'est en raison du "pouvoir politique d'abord et de la justice ensuite" que la "situation en arrivée au bord de l'implosion". Le collectif a ensuite appelé "les sages qui restent au sein du gouvernement à intervenir" et assuré qu'il poursuivra son action. "Le mouvement civil recourra à tous les moyens d'escalade pour que les Libanais reprennent leurs droits (...). Que les détentions politiques s’arrêtent et que le Tribunal militaire arrête de juger les civils", conclut le communiqué.
Le collectif "Vous Puez !" a de son côté estimé que "ce qui est arrivé aujourd'hui est le résultat direct de la transformation des appareils sécuritaires et judiciaires en outils de répression visant à protéger un pouvoir impuissant". "La vie des jeunes libanais est plus chère que le prestige d'un État incapable d'assurer à ces jeunes les besoins les plus basiques pour une vie digne", peut-on également lire sur la page Facebook du collectif. Plus tard dans la soirée, vers 18h30, les activistes ont manifesté devant le siège du Tribunal.
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commentaires (1)
TRÈS REGRETTABLE... MAIS LE BON DÉBARRAS DE TOUS LES VAURIENS MALHEUREUSEMENT NE PEUT SE FAIRE AU LIBAN PAYS AU SYSTEME COMMUNAUTAIRE QU'EN SUIVANT LES RÈGLES DE LA DÉMOCRATIE CONSTITUTIONNELLE... C'EST POURQUOI L'ÉLECTION D'UN PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE EST L'URGENCE MËME....
LA LIBRE EXPRESSION
19 h 52, le 16 octobre 2015