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Moyen Orient et Monde - Commentaire

Syrie : et le (grand) gagnant de la semaine est...

Le président syrien, Bachar el-Assad, donnant une interview à la chaîne iranienne al-Khabbar. Photo AFP/HO/Irib

Tout est une question de timing. Bachar el-Assad a dû l'apprendre dès sa plus tendre enfance. Après avoir été au centre des débats planétaires pendant toute la semaine, le président syrien a accordé hier une interview à la chaîne iranienne al-Khabbar. La guerre de communication battant actuellement son plein, M. Assad a voulu apporter sa pierre à l'édifice. Et marteler le discours qu'il répète inlassablement depuis 2011 : « La Syrie est victime d'un complot », et le fameux « Ce sera moi ou le chaos, pour toute la région ». D'un air satisfait, il s'est même permis une provocation fallacieuse : « Si mon départ est la solution, je n'hésiterai pas à partir. »

Contrôlant actuellement à peine 20 % du territoire syrien, en proie aux offensives rebelles sur tous les fronts, M. Assad n'est jamais apparu aussi faible sur le plan militaire. Mais il sait pertinemment que les événements de la semaine dernière jouent, au moins provisoirement, en sa faveur.

(Lire aussi : Le jeu russe en Syrie : causes et conséquences... )


Avant le début de l'Assemblée générale des Nations unies, les puissances occidentales avaient multiplié les déclarations, laissant entendre que le président syrien pouvait temporairement faire partie d'une période de transition politique. Une manière de dire que son départ n'était plus une condition préalable aux négociations. Mais dimanche dernier, dans leurs discours respectifs, Barack Obama, et surtout François Hollande ont clairement fermé la porte à une quelconque réhabilitation du régime. Ils se sont dit prêts à discuter avec Moscou et Téhéran, mais ils attendent que ces négociations impliquent, à terme, le départ de M. Assad. Russes et Iraniens essayent de leurs côtés d'imposer leur propre agenda : combattre d'abord les jihadistes puis discuter du sort du président syrien. Malgré des intérêts communs, au premier rang desquels figure le combat contre l'État islamique (EI), les différents protagonistes continuent donc d'avoir des positions divergentes. Et il est difficile de voir, à l'heure actuelle, comment ils pourraient trouver un terrain d'entente.

En attendant, sur le terrain, l'intervention des Russes est clairement un « game changer » en faveur de Damas. Les raids russes bloquent les offensives rebelles dans le nord de la Syrie, et s'ils sont coordonnés avec une offensive de l'armée syrienne, des pasdaran et du Hezbollah, ils pourront permettre au régime de sécuriser « toute la Syrie utile ». Autant dire que si négociation il y a, le régime se trouvera probablement dans une position moins délicate que celle dans laquelle il était jusqu'alors. Il serait vraiment naïf d'attendre alors, de sa part, ou de celles de ses parrains, qu'il négocie son départ.

( Lire aussi : Syrie : Les conséquences de l'implication militaire russe en 5 questions )


Les Occidentaux ont beau critiquer les frappes russes, ils n'ont pas vraiment les moyens, ou la volonté, de faire évoluer le rapport de force sur le terrain. Malgré leurs discours, ils ont clairement hiérarchisé leurs priorités sur le plan militaire puisqu'ils interviennent uniquement pour frapper les positions de l'État islamique (EI) (voire celles d'al-Nosra pour les Américains). Les véritables soutiens des groupes rebelles sont à chercher du côté de Doha, de Riyad et d'Ankara. Ces derniers préparent sans doute une contre-offensive pour essayer de rééquilibrer le rapport de force, mais la guerre au Yémen, pour les pays du Golfe, et la guerre contre le PKK, du côté des Turcs, compliquent leur situation et amoindrissent leur marge de manœuvres respectives.

Toutes ces données permettent incontestablement au président syrien de gagner du temps. Tant que chacun des acteurs poursuivra son propre agenda, il ne sera probablement pas sérieusement menacé et pourra continuer de larguer quotidiennement des barils d'explosifs sur sa population « au nom de la lutte contre le terrorisme ». Tant que...


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Tout est une question de timing. Bachar el-Assad a dû l'apprendre dès sa plus tendre enfance. Après avoir été au centre des débats planétaires pendant toute la semaine, le président syrien a accordé hier une interview à la chaîne iranienne al-Khabbar. La guerre de communication battant actuellement son plein, M. Assad a voulu apporter sa pierre à l'édifice. Et marteler le discours...

commentaires (10)

Au point ou on n'est le vainqueur remportera la mise sans aucun compromis possible . Que cela soit d'un cote comme de l'autre . Chacun fera ses choix , assumera ses responsabilites de soutien aux resistances ou d'ennemi de ces resistants , Malheur aux vaincus ils auront tort d'un cote comme de l'autre . En ce qui me concerne on a essaye le cote occicon et sa fumisterie , on a vecu l'occupation des occicons a travers leur monstre au Liban et ailleurs en Palestine usurpee, on a vu de quoi ils sont capables dans l'horreur de l'usuration , et je ne veux plus jamais voir cette barbarie, ce genre de barbarie a visage humain revenir nous voler notre terre et nous opprimer comme ils l'ont fait pendant 20 ans , et avec l'esprit revanchard que heureusement la resistance du hezb ne permettra plus . Faites vos jeux , rien ne va plus aller .

FRIK-A-FRAK

19 h 32, le 05 octobre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (10)

  • Au point ou on n'est le vainqueur remportera la mise sans aucun compromis possible . Que cela soit d'un cote comme de l'autre . Chacun fera ses choix , assumera ses responsabilites de soutien aux resistances ou d'ennemi de ces resistants , Malheur aux vaincus ils auront tort d'un cote comme de l'autre . En ce qui me concerne on a essaye le cote occicon et sa fumisterie , on a vecu l'occupation des occicons a travers leur monstre au Liban et ailleurs en Palestine usurpee, on a vu de quoi ils sont capables dans l'horreur de l'usuration , et je ne veux plus jamais voir cette barbarie, ce genre de barbarie a visage humain revenir nous voler notre terre et nous opprimer comme ils l'ont fait pendant 20 ans , et avec l'esprit revanchard que heureusement la resistance du hezb ne permettra plus . Faites vos jeux , rien ne va plus aller .

    FRIK-A-FRAK

    19 h 32, le 05 octobre 2015

  • Imaginons que l'armée russe éradique toutes les milices de Syrie (ce dont je doute), l'horrible est maintenu au pouvoir. L'innommable ministre des AE va hurler victoire. Il n'y aura pas que lui et le Hezbollah ne sera pas en reste Imaginons l'inimaginable : le petit Hitler est maintenu au pouvoir. Le Hezbollah rentre au Liban !!!??? Qui pourra empêcher le petit Hitler, avec l'aide du Hezbollah (et l'ambitieux vieillard de 83 ans) et de l'Iran de faire main basse sur le Liban ça a toujours été l'ambition de la famille Assad et cette fois, il y a en plus l'Iran qui s'en mêle !!! Le Liban sera emporté comme un feu de paille au milieu d'un ouragan ... Les russes ne manifestent jamais ni état d'âme, ni conscience Bonjour les dégâts

    FAKHOURI

    16 h 12, le 05 octobre 2015

  • Ou même, pire, à l'Hannibal Lecter bâillonné !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 54, le 05 octobre 2015

  • Ils feront de lui, pire qu'avec Kadhafi ! Quitte même à le faire ressembler à "Éléphant Man"....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 40, le 05 octobre 2015

  • Tandis que Samrani nous parle du present qui dure depuis 5ans , les occicons et leurs perroquets respondent au futur . Comme si il leur appartenait , malgre la lecon du Heros des resistances Bashar El Assad qui a plus d'un tour dans son sac geopolitique . Chaque fois qu'on le dit en difficulte il rebondit , et si dans le futur ( qui appartient aux huluberlus, lol, il devait se trouver en "difficulte " , qui pourra prevoir qu'il ne nous sortira pas une surprise de sa botte secrete ? Quand il disait en 2011/2012 aux occicons/arabo etc..si vous continuez a soutenir le terrorisme en Syrie , il va vous peter dans la gueule , rappelons nous comment avaient reagi les huluberlus , ils croyaient que le Haros Bashar allait envoye des kamikases en Europe , mais on le voit tous les jours , les refugies , les ei nosra jaish el ceci ou cela decapitent sans distinction etc.. Et si le Heros Bashar dit que toute la region va flamber , ca veut dire que aucun espace au M.O ne sera a l'abri du feu , comment ca ?? ah en tout cas moi je ne sais pas , mais dites vous bien que toute la region SANS EXCEPTIONS AUCUNE SERA A FEU ET A SANG, me comprenez vous bien? . ON RESTERA MAITRE CHEZ NOUS AU M.O , et PERSONNE NE POURRA NOUS DIRIGER ANYMORE , EVEN IN THEIR DREAM . JE PARLE DE TOUS LES MOYENS ORIENTAUX QUE NOUS SOMMES .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 38, le 05 octobre 2015

  • ASSAD sera un jour elimine par ses propres allies....just wait and see....!

    HABIBI FRANCAIS

    11 h 38, le 05 octobre 2015

  • Dommage que le petit Hitler ne montre pas de la modestie mais plus de l'obstination dans la bêtise, de la folie dans le massacre de son peuple. Accepter que la Russie, sous prétexte de d'éradiquer Daech qu'il a aidé dans sa création, est un crime monstrueux. Il est vrai qu'un dictateur ne sait pas s'arrêter à ses limites .... Des civils vont encore mourir pour préserver l'existence d'un Bachar El Assad et son équipe de croc morts !!! Il n'y a plus rien enSyrie : ni économie, ni pays détruit à 60 % . Poutine va se charger de détruire le reste avec ses bombes perfectionnées Ou est le gagnant au milieu de ce massacre ?

    FAKHOURI

    10 h 48, le 05 octobre 2015

  • Il peut croire ce qu'il veut, cette interview est plutôt le chant du Cygne. A sa place je ne crierais pas victoire trop tôt. Cette guerre va encore s'allonger et le résultat de l'intervention Russe ne sera évaluable que dans un an au moins.

    Pierre Hadjigeorgiou

    08 h 58, le 05 octobre 2015

  • LES CONNERIES COMMISES JUSQU,AUJOURD,HUI... LE SONT PAR LES OCCICONS... ET ILS CONTINUENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 58, le 05 octobre 2015

  • il peut gagner pour un court terme, mais il ne gagnera pas le peuple ni pour un court ni pour un long terme !!

    Bery tus

    04 h 55, le 05 octobre 2015

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