Partir en Syrie, reprendre la vie civile ou se préparer à de nouveaux combats en Ukraine? Gagnés par l'ennui en raison d'une accalmie sans précédent après dix-sept mois d'un conflit sanglant, les rebelles prorusses de l'Est s'interrogent.
« Il n'y a plus de combats et beaucoup s'ennuient. Les gars que je connais m'encouragent à aller en Syrie, là-bas c'est chaud », déclare un commandant rebelle, répondant au nom de guerre de Tourok (Turc), longue barbe et lunettes d'aviateur sur le visage.
Plusieurs rebelles sont déjà partis en Syrie pour y soutenir l'intervention de la Russie qui a commencé à mener des frappes dans le pays, assure-t-il depuis les positions de son unité aux abords de Donetsk, bastion des séparatistes prorusses. Parmi eux figure selon lui le chef de guerre Motorola, qui avait affirmé en avril à un journal ukrainien avoir tué 15 soldats ukrainiens capturés par ses troupes. « Tout le monde sait que Motorola est parti en Syrie parce qu'il est recherché en République populaire autoproclamée de Donetsk (DNR) pour pillages et parce qu'il a massacré 90 % de l'aéroport », lance Tourok en référence aux combats acharnés autour de l'aéroport de Donetsk qui ont opposé pendant plusieurs mois l'armée ukrainienne aux séparatistes. Ces derniers en ont pris le contrôle en janvier. Cette information a pourtant été démentie par des médias locaux, qui ont affirmé que Motorola se trouvait toujours à Donetsk.
De manière générale, les rumeurs sur l'éventuel départ de combattants de l'est de l'Ukraine vers la Syrie n'ont pas été confirmées par les autorités de la DNR et sont invérifiables de source indépendante. Mais dans les conversations des rebelles, elles sont présentées comme étant de notoriété publique.
De nombreux combattants lambda semblent pourtant peu enclins à partir en Syrie, où les forces russes soutiennent le régime du président Bachar al-Assad. « Les gars locaux reviennent à la vie civile, trouvent un boulot en ville », raconte Tourok. « Moi, je pense que ce calme est temporaire et que nous devrons encore faire la guerre ici. Tant que la DNR ne contrôlera pas toute la région de Donetsk, la guerre va se poursuivre », prédit-il.
Pas « un caractère massif »
Le début des frappes russes en Syrie a totalement éclipsé dans les médias russes le conflit ukrainien, suivi de près depuis son déclenchement en avril 2014 et qui a fait plus de 8 000 morts.
Pour le rebelle Konstantin, 36 ans, répondant au nom de guerre Djin, les rumeurs sur le départ des combattants font partie d'une campagne médiatique.
« Tout le monde en a marre du Donbass et l'attention est portée sur la Syrie où il y a des combats acharnés », dit-il. « Quand les médias et la société en auront assez de la Syrie, ils vont se souvenir de nous », prédit-il.
L'analyste militaire russe Pavel Felgenhauer semble, lui, aussi assez sceptique face à ces rumeurs. Selon lui, même si un jour le départ de rebelles d'Ukraine vers la Syrie se confirme, il n'aura pas « un caractère massif ».
« Il est peu probable qu'il y ait dans le Donbass des chiites qui iront faire la guerre contre les sunnites pour des raisons idéologiques », explique l'expert.
Or, les autres mercenaires du Donbass seront « vus en Syrie comme des croisés chrétiens, que toutes les parties impliquées dans le conflit au Proche-Orient détestent », souligne-t-il.
Instructeurs russes toujours en Ukraine
Certains analystes expliquent l'accalmie des dernières semaines dans l'est de l'Ukraine, où la Russie est accusée d'armer les rebelles et d'avoir déployé des troupes régulières, par le fait que le Kremlin ait changé de priorité en s'engageant dans la guerre en Syrie.
Sur le terrain, les combattants séparatistes reconnaissent que l'aide financière et militaire en provenance de Russie se tarit peu à peu mais les instructeurs russes sont toujours bel et bien là, aux postes dirigeants.
« Il n'y a plus de combats et plusieurs soldats se mettent à boire. Les Russes tentent de remettre de l'ordre, de maintenir la discipline pendant la trêve. Ce n'est pas au goût de tout le monde, certains quittent l'armée », raconte Andreï, un rebelle de 42 ans.
« Les membres du FSB (services de sécurité russes, ndlr) ne s'en vont pas, signe que la guerre pourrait reprendre », ajoute-t-il.
Ioulia SILINA / AFP
Selon une source militaire russe près de 3000 daechistes, de Nosratistes et de Jaysh al Yarmoukistes ont fuit l'avancée de l'armée syrienne et se sont repliés en Jordanie. selon Sputnik qui rapporte cette information, les forces syriennes ont pris d'assaut dimanche les bacteries de Daech, du front Al Nosra et de Jaysh al Yarmouk les poussant à fuir vers la Jordanie. dimanche dernier, les soldats nationaux ont attaqué les positions de Daech et du Front al Nosra à Damas , à Deir Ezzour, et à Homs et ont tué plus de 170 terroristes. au moins 3000 daechistes ont fui face à l'avancée fulgurante de l'armée syrienne . l'armée gouvernementale cherche à expurger la banlieue de Damas de la présence des terroristes de là où ces derniers tirent sans cesse des obus de mortier contre les quartiers du centre de la capitale. les raids russes contre les centres militaires , les voies de communication, les entrepôts d'armes et de munition de Daech ont provoqué une véritables débandades dans les rangs des terroristes. Depuis mercredi dernier, les chasseurs russes ont bombardé à des dizaines de reprises les positions de Daech.
15 h 47, le 05 octobre 2015