Un député français a estimé mardi à Damas que l'Occident devait s'allier au président Bachar el-Assad contre les jihadistes comme il l'avait fait avec Staline contre Hitler.
"Pendant la Seconde guerre mondiale on s'est allié au (dirigeant russe Joseph Staline, qui n'était pas notre ami, car Hitler était le mal absolu. On a eu besoin de Staline pour vaincre Hitler", a affirmé à l'AFP Jérôme Lambert, avant de quitter la Syrie.
Ce député se trouvait depuis ce week-end en Syrie en zone sous contrôle du régime, avec deux autres députés de la majorité présidentielle socialiste, Gérard Bapt et Christian Hutin.
Tout en estimant qu'Assad n'était pas Staline, il a affirmé qu'il fallait régler le "problème à la source et la source c'est Daech" (acronyme arabe du groupe Etat islamique). "C'est cette prise de conscience qui a finalement conduit beaucoup de chefs d'État et de responsables politiques dans le monde à se dire qu'il faut gagner la guerre et quand on a un ennemi commun il faut la gagner ensemble", selon M. Lambert.
Ce député n'est pas le premier responsable politique français à faire l'analogie avec l'alliance avec Staline.
"Pour combattre le nazisme, on est allé tendre la main à un régime qu'on abhorrait, qui s'appelait le régime soviétique de M. Staline, et on a eu raison de le faire, parce qu'en le faisant on a battu Hitler. C'est aujourd'hui la même chose", a déclaré dimanche l'ancien Premier ministre François Fillon (Les Républicains).
Au cours de leur voyage présenté comme "strictement privé", les trois députés se sont rendus notamment à Damas, à Homs et à Lattaquié. Ils ont rencontré un vice-ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Santé, le président du Parlement, des dignitaires chrétiens et le mufti de la République. Les élus ont également eu des réunions avec des membres de la société civile et des hommes d'affaires, et ont visité le lycée français. Les autorités françaises ont pris leur distance avec cette initiative, deuxième du genre cette année.
"Il faut que la France s'élève"
Lundi, le président français, François Holllande, a réaffirmé à l'Onu son exigence du départ de Bachar el-Assad, opposant une fin de non-recevoir à la nouvelle stratégie proposée par Vladimir Poutine, qui a estimé qu'il fallait bâtir une coalition internationale pour éradiquer l'EI en coopérant avec le régime de Damas. La transition en Syrie "passe nécessairement par le départ de Bachar el-Assad, rien n'a changé", a répondu François Hollande en demandant aux Russes d'en tenir compte.
Une position jugée "inaudible", mardi, par l'opposition française. "L'attitude du président de la République est inaudible", a déclaré Christian Jacob, président du groupe Les Républicains de l'Assemblée, lors de son point de presse hebdomadaire. "Il est isolé. Il s'entête alors qu'il faut mettre en place une coalition internationale et mobiliser les Etats régionaux contre Daech", a-t-il ajouté. M. Fillon a, lui, estimé dans un communiqué que le plan de Vladimir Poutine était "une opportunité pour bâtir une vraie coalition internationale pour démanteler l'Etat islamique".
La position française est aussi critiquée à gauche. Le communiste André Chassaigne, président du groupe Front de gauche de l'Assemblée, a demandé à la France de "s'élever". "C'est une politique inconséquente, ce n'est pas au niveau. L'urgence c'est de mettre fin à Daech et de mettre en place une coalition internationale. Il faut que la France s'élève", a-t-il déclaré lors d'un point de presse.
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commentaires (7)
COMPARAISON INADEQUATE ET HASARDEUSE... LE STALINE ETAIT UN GRAND COQ AVEC DES SMALLAHS QUI PESAIENT BIEN LOURDEMENT DANS SON CALECON...
LA LIBRE EXPRESSION, CENSUREE PARTI PRIS/ INTERET
09 h 14, le 30 septembre 2015