Et ça repart... Que le spectacle continue !

Mardi 9 septembre 2015. Le «dialogue national» a repris. Pour qui? Pourquoi? Quel délire ! Quelle mascarade ! Et de voir la « cavalcade » ignominieuse de nos paladins qui se ruent pour s'installer autour de la table ronde afin de délibérer sur notre destinée. Et l'on sait bien que leurs conflits n'ont pas encore été appelés à être dépassés.
Qui nous reste-t-il ?
Les autres ? Quels autres ? Ces autres avec qui nous partagerons le sentiment d'exister et que nous obligerons au respect ! Ces autres qui défendront nos intérêts ! Qui seront au service de tous ! Qui maintiendront l'ordre social! Ces autres grands savants, penseurs, érudits ! Ces autres qui recherchent l'authenticité et la vérité ! Ces autres entichés du Liban et de sa souveraineté! Ces autres qui ont cru et ne cessent d'y croire...
Et que nous reste-t-il ? La terre ? Une nation ? Un patrimoine ? Une culture ? Un environnement ? Une jeunesse ? Un avenir ? Une « inflation » d'évènements qui laisse peu de place à la réflexion ? La sagesse religieuse ? L'état de nature ? L'héritage des générations précédentes ? Notre impuissance à changer l'ordre dans lequel nous vivons ?
Certes, le Liban ne saurait éclore. Face à cette déconvenue, réagissons ! Nous, Libanais, sommes appelés à nous mobiliser face au surcroît de l'apathie et de la corruption perpétuelles de l'État. Cet État qui ne cesse de s'employer à se railler de nous et à bafouer toutes les valeurs qu'il était censé garantir.
Nous, Libanais, sommes appelés à utiliser la voie publique afin de revendiquer nos droits violés et d'exprimer librement une opinion unifiée par notre présence, nos gestes ou nos cris.
En revanche, et afin d'être effective, notre action doit être permanente dans le respect d'autrui. Elle doit se dérouler dans le cadre d'une liberté raisonnable et responsable sous peine de tomber dans un mortel chaos. Sinon, il arrivera un moment où nous aurons beau démontrer et expliquer; nous ne serons plus en mesure de voir ni de comprendre, et resterons emmurés dans des certitudes aberrantes, construites à notre mesure pour nous tenir en esclavage.
Et le sot parlera, le lâche se taira et le sage écoutera.

Yendi SFEIR