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À La Une - Liban

Nasrallah : Nos critères pour le président peuvent s'appliquer à un autre candidat si Aoun se retire

Les enjeux à Zabadani sont "libano-syriens", affirme le secrétaire général du Hezbollah.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Capture d'écran de la chaîne du parti chiite, al-Manar

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé vendredi que son parti soutenait le général Michel Aoun tant que celui-ci est candidat à la présidence, mais il a toutefois souligné que si ce dernier renonçait à la course, le parti chiite était prêt à étudier avec lui la candidature d'une autre personnalité.

Le chef du parti chiite s'exprimait dans le cadre d'un entretien télévisé retransmis en direct sur la chaîne de la formation, al-Manar.

"Dire que n’importe quel président de la République fera l’affaire est une insulte à la présidence", a estimé le leader du Hezb. "Les députés qui ont la confiance du peuple peuvent-il aller au Parlement et voter pour n’importe quel candidat ?" s'est-il interrogé. "Au moment où le pays traverse des circonstances difficiles, nous avons besoin d’un président fort. Nous soutenons certains critères, qui s’appliquent au général Aoun. Si celui-ci renonce à sa candidature, nous pourrions nous mettre d’accord avec lui sur le fait de savoir si ces critères s’appliquent à un autre candidat. Cette question ne se pose toutefois pas actuellement. Ces critères que nous réclamons peuvent s’appliquer à une autre personne. Mais aujourd’hui, ils s’appliquent clairement au général Aoun".

Et de poursuivre : "Nous pensons que les chances (de M. Aoun d’accéder à la présidence) existent toujours. D’aucuns lient l’échéance aux développements régionaux. Dans ce cas, nous savons que le temps joue en notre faveur, et cela aura pour conséquence d’augmenter les chances de M. Aoun d’accéder à la magistrature suprême. Ils savent que Michel Aoun n’est pas affilié à un camp politique. Il est clair que cet homme ne suit aucune ambassade ou axe régional, et prend ses décisions en fonction de ses convictions. On tente de dire qu’il est affilié au Hezbollah, à l’Iran, à la Syrie, mais cela n’est pas vrai. Si le général Aoun est élu président, cela ne veut pas dire que nous serons d’accord sur tous les sujets. Nous ne formons pas un seul et même parti. Tant qu’il est candidat, nous serons avec lui, sans être contraints par le temps. Même si cela va durer 1000 ans, comme l’avait dit le député Mohammad Raad. Nous ne nous opposons pas à un président consensuel. Il s’agit pour nous de critères du candidat".

 

(Pour mémoire : Nasrallah : Nous n'accepterons pas que le CPL soit isolé ou défait)

 


"Le recours au peuple n'existe pas"
Concernant le dialogue national initié par le président de la Chambre Nabih Berry, Hassan Nasrallah a estimé que le processus "a des chances d'aboutir, mais cela nécessite des efforts. Certains dossiers peuvent être résolus, mais de manière générale, la table de dialogue a des objectifs précis, et les participants sont sérieux. Même au niveau de la présidentielle, il y a des chances de réussites. Nous ne participons pas au dialogue pour faire passer le temps. Si nous n’aboutissons pas à des résultas au niveau de la présidence lors du dialogue, ce n’est pas un problème. Il y a d’autres dossiers à l’ordre du jour".

Et d'insister sur le fait que "l'Iran ne s'immisce dans aucun dossier libanais. Il n'oppose aucun veto. Nous, en tant que Libanais, décidons de notre propre sort, sans en référer à Téhéran. L’Iran fait confiance à ses alliés".

Le chef du Hezbollah a par ailleurs estimé que des élections législatives sur base de la proportionnelle représentent la seule solution à la crise actuelle. "Le Liban, en raison de sa composition, ne prévoit pas de référendum", a-t-il fait savoir. "Le recours au peuple n’existe pas. Le seul moyen de faire cela, c’est à travers le Parlement. Je ne vais pas proposer un amendement de la Constitution. Si nous organisons des élections législatives sur la base de la loi actuelle, cela ne résoudra rien. La seule solution est la proportionnelle. Toutes les composantes seront représentées au Parlement. Et le poids réel des forces politiques apparaîtra au grand jour. Nous sommes même prêts à perdre quelques sièges dans certaines régions, cela ne nous pose aucun problème. La proportionnelle est aujourd’hui un passage obligé vers la résolution de la crise que traverse le pays. Cette question là est évidemment à débattre avec les autres composantes du pays".

Par ailleurs, le leader chiite a estimé que "si le dialogue avec le Courant du Futur n’assure qu’une liaison minimum entre les deux formations, cela est déjà suffisant".

Hassan Nasrallah a sur un autre plan estimé que les mouvements de contestation civile qui manifestent depuis des mois contre la classe politique "sont justes, de manière générale", mais il a affirmé ne pas comprendre certains de leurs slogans, ce qui a poussé le parti chiite à rester à l’écart "de manière positive. Cela est dans l’intérêt du Hezbollah et du mouvement civil".

 

(Lire aussi : Des garanties de relance de l'exécutif en contrepartie de l'avancement de Chamel Roukoz)

 

Les enjeux à Zabadani sont "libano-syriens"
Sur le plan régional, le leader chiite a abordé le dossier syrien, notamment le cessez-le-feu de six mois, décrété à Zabadani, Foua et Kafraya. Hassan Nasrallah a ainsi confirmé la trêve, expliquant que celle-ci comprend "l'évacuation des combattants et des blessés de la ville de Zabadani vers la province d'Idleb (...) en échange de l'évacuation de 10.000 civils des villages de Foua et Kafraya (...) vers des zones contrôlées par le régime syrien".  Parmi les civils qui seront évacués, figureront les "femmes de tous âges", "les hommes de moins de 18 ans et de plus de 50 ans", ainsi que les blessés, a-t-il précisé.
"Il ne restera plus aucun combattant à Zabadani", a assuré Hassan Nasrallah. Selon lui, l'armée syrienne pourra alors entrer dans la petite partie de la ville encore tenue par les rebelles et en prendre le contrôle.

Par ailleurs, selon le chef du Hezbollah, l'émissaire de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura a proposé à Téhéran de jouer un rôle de médiateur dans cette trêve. L'Iran a alors sollicité et obtenu l'accord du régime de Damas et une rencontre a pu avoir lieu "en Turquie entre un médiateur iranien, l'Onu et des représentants de groupes armés".

Hassan Nasrallah a également expliqué les raisons du combat que son parti mène dans ces zones. "Nous voulons que toute la frontière libano-syrienne soit sécurisée, car cela protègera le Liban et allègera le fardeau de l’armée libanaise. Zabadani constitue un regroupement d’éléments armés, et cela menace l’axe Masnaa-Damas, ainsi que le Liban. Les enjeux sont donc libano-syriens. Ils ressemblent à ceux de la bataille de Qousseir".

 

(Lire aussi : Les milices, désormais une force vitale pour le régime syrien)

 

Les positions iranienne et russe sont décisives
De manière plus générale, le chef du Hezb a souligné que "le fait de dire qu’Assad fera partie de la solution au conflit prouve que le régime a résisté et que les Américains ont échoué".

Et d’ajouter : "La Russie a toujours été aux côtés de la Syrie (de Bachar el-Assad). Et Damas est le seul allié de Moscou dans la région. Je crois qu’actuellement les positions iranienne et russe sont décisives". Hassan Nasrallah a dans ce contexte affirmé que son parti accueille favorablement "l’intervention militaire russe et toute force qui soutient le front (du régime syrien) contre les dangers qui secouent la Syrie et la région". Il a aussi souligné que "l’Iran n’intervient pas dans les affaires syriennes intérieures, et il n’y a pas de clash entre les intérêts de Téhéran et de Moscou. Tout ce que l’Iran veut, c’est empêcher la chute de la Syrie entre les mains des groupes takfiristes. Et tous les propos sur un accord russo-américain sur la Syrie sont inexacts".

 

Le leader chiite a sur un autre plan commenté la bousculade qui a fait plus de 700 morts à Mina, à proximité de La Mecque, durant le hajj. "L’incident est majeur. Il se peut que certains veuillent l’exploiter au niveau politique mais cela nuit aux pèlerins. En tout cas, il est naturel que le gouvernement saoudien assume la pleine responsabilité de l’incident, car c’est l’Arabie qui organise le pèlerinage", a estimé Hassan Nasrallah.

Abordant le dossier du conflit au Yémen, le leader chiite a estimé que "l'Arabie saoudite bloque toute solution politique à la guerre". Il a par ailleurs estimé qu’au Bahreïn, les opposants chiites au régime, qui réclament des droits politiques, poursuivront leur lutte, estimant que le royaume est en crise.

Interrogé enfin sur la position de sa formation vis-à-vis des Etats-Unis à la lumière de l'accord sur le nucléaire iranien conclu entre les USA et les puissances occidentales, d'une part, et Téhéran d'autre part, Hassan Nasrallah a réaffirmé que Washington était toujours considéré comme "le Grand Satan".

 

Lire aussi
L'intervention russe en Syrie marginalise le rôle de l'Iran et du Hezbollah, l’éclairage de Philippe Abi-Akl

L'implication russe ouvre une nouvelle phase dans la guerre syrienne, le décryptage de Scarlett Haddad

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé vendredi que son parti soutenait le général Michel Aoun tant que celui-ci est candidat à la présidence, mais il a toutefois souligné que si ce dernier renonçait à la course, le parti chiite était prêt à étudier avec lui la candidature d'une autre personnalité.
Le chef du parti chiite s'exprimait dans le cadre d'un...

commentaires (12)

L'ANALYSE DE LA DONNE... QUI CHANGE D'HEURE EN HEURE... LOCALE INTERNATIONALE ET RÉGIONALE... EST ELLE AUSSI SUJETTE AU CHANGEMENT... SEULS LES FANATIQUES DES DEUX CÔTÉS RÉPÈTENT... COMME DES PERROQUETS... LES LEçONS PARTISANES QU'ON LEUR A INSUFLÉES !!! DES MOUTONS DE PANURGE !!!!!!!!

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 28, le 27 septembre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (12)

  • L'ANALYSE DE LA DONNE... QUI CHANGE D'HEURE EN HEURE... LOCALE INTERNATIONALE ET RÉGIONALE... EST ELLE AUSSI SUJETTE AU CHANGEMENT... SEULS LES FANATIQUES DES DEUX CÔTÉS RÉPÈTENT... COMME DES PERROQUETS... LES LEçONS PARTISANES QU'ON LEUR A INSUFLÉES !!! DES MOUTONS DE PANURGE !!!!!!!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 28, le 27 septembre 2015

  • Si Béchara el-Khoury, Riad el-Solh, Adel Osseiran, Camille Chamoun, Abdel-Hamid Karamé, Sabri Hamadi, Majid Erslan... savaient, en 1943, que les Iraniens s'empareraient du Liban et ce, 50 ans seulement après le départ des Français, ils n'auraient pas combattu pour l'Indépendance. Mieux vaut un mandat de la France, que le colonialisme d'un autre pays.

    Un Libanais

    17 h 10, le 26 septembre 2015

  • Cet homme n' a rien à foutre ni du Liban ni de Aoun. Son seul but est de fonder un Etat Islamique type Iranien au Liban. Tout son baratin n'est dit que pour tromper les libanais.

    Achkar Carlos

    14 h 57, le 26 septembre 2015

  • La force tranquille , la raison a l'etat pur et l'intelligence sharp des grands penseurs politiques . Il ne fait aucun culte de la persnnalite , Le Phare Aoun est son allie par consentement mutuel et ce ne sera que par la volonte du Phare Aoun qu'ils iront chercher un substitut , et tant que ce n'est pas le cas , la fidelite d'une relation se jugera a cette decision . Quad je disais que H.N joue dans la cour des grands .......

    FRIK-A-FRAK

    14 h 15, le 26 septembre 2015

  • Nos libertés sont menacées. L'avenir du Liban est incertain. Ses voisins régionaux sont en guerre et le Liban est bien muselé par le Hezbollah qui promène notre pays au bout d'une laisse. Les discours hebdomadaires de HN ne sont qu'un paravent indigeste

    FAKHOURI

    13 h 45, le 26 septembre 2015

  • La blague du mois : "Aoun n'est affilié à aucun axe", dit Nasrallah ! Comment cela est-il possible, si Aoun est l'allié du Hezbollah et, par conséquent, de l'axe Iran-gang Assad-Hezbollah ?

    Halim Abou Chacra

    12 h 21, le 26 septembre 2015

  • Hassan Nasrallah : "Ils savent que Michel Aoun n'est pas affilé à un camp politique" (sic). Parle-t-il à des sourds-muets ou à des gens normaux ? S'il s'adresse à des sourds-muets, qu'il attende leur réponse dans 1.000 ans, lui et Monsieur Tonnerre.

    Un Libanais

    12 h 03, le 26 septembre 2015

  • Pire qu'un bête "sabir"....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 53, le 26 septembre 2015

  • UN DISCOURS AVEC BEAUCOUP D'ASPECTS POSITIFS SI ON LE DÉCORTIQUE MINUTIEUSEMENT. LA DONNE ACTUELLE TIRE LE LIBAN À LA TRAINE DE CE QUI SE PASSE ET SE PASSERAIT EN SYRIE. LE SAYED H.N. A SA RAISON POUR LE DIRE. QUAND AU GMA SI SON BAPTÊME DE CONSENSUEL S'AVÈRE IMPOSSIBLE... JE NE COMPRENDRAIS PAS UNE TELLE IMPOSSIBILITÉ À MOINS QU'IL NE VEUILLE PAS ÊTRE LE PRÉSIDENT DE "TOUS" LES LIBANAIS... IL SEMBLE QUE H.N. A OUVERT UNE BRÈCHE DANS LE MUR POUR LA PRÉSIDENCE ET JE CONSEILLE AUX AUTRES DE SAISIR L'OCCASION ET D'AIDER À LE COLMATER ENSEMBLE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 58, le 26 septembre 2015

  • Le système Per(s)cé fakîhàRien actuel dans ce patelin, qui n'est qu'1 anachronisme, 1 contradiction flagrante à des axiomes universellement reconnus ; la nullité dévoilée au monde entier d’un ancien, vieux, vieilli et rétrograde système ; ne fait plus que s'imaginer qu'il croit à sa propre essence et demande aux éhhh Libanais de pratiquer la même "croyance". S'il croyait sûr à sa "propre" essence, essaierait-il tellement de la cacher sous l'apparence d'une essence étrange real fakîhiste ou étrangère : style cette wilâïyâ Per(s)cée simili-exotique et lointaine ; et de ne trouver ainsi son salut que dans le sophisme et l'hypocrisie ? Ce vieux système archaïque fakîhàRieniste n'est que le comédien d'un système qu’il tente d’imposer encore, son "propre" système, dont les héros réels sont morts. L'Histoire ne fait Rien à moitié, et elle traverse beaucoup de phases quand elle veut conduire à sa dernière demeure une vieille forme néfaste, funeste et retorse indigne pareille. La dernière phase de toute forme historique, c'est la comédie. Les vieux dieux Libano-phéniciens, mahééék, une 1ère fois tragiquement blessés à mort, eurent à subir une seconde mort : La mort comique, i.e. la "pure" farce. Mais pourquoi donc cette marche de l'histoire ? Mais, pour que l'humanité se sépare avec joie de son passé ! Et cette joyeuse historique destinée, les Sains éhhh, éhhh libanais la revendiquent, joyeusement, pour les fichues puissances Malsaines impuissantes fakîhàRiennes de ce patelin.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 50, le 26 septembre 2015

  • Toujours le même baratin et toujours les mêmes exigences. Il n(y aura jamais de solutions positives et évolutives dans l'intérêt de notre pays avec cet homme et le Hezbollah. Cet acharnement a maintenir la candidature d'un home de 83 ans, animé ambition personnelle, avec la mise en place aux postes clés des membres de sa famille au poste suprême de l'état est en soi significatif de l'état d'esprit de HN et des ordres reçus par son bailleur de fonds.. Très inquiétant ... Conquête quand tu nous tiens ..!!!!

    FAKHOURI

    04 h 06, le 26 septembre 2015

  • "Dire que n’importe quel président de la République fera l’affaire est une insulte à la présidence", a estimé le leader du Hezb. "Les députés qui ont la confiance du peuple peuvent-il aller au Parlement et voter pour n’importe quel candidat ?" NON MONSIEUR PERSONNE N'A AFFIRMER VOULOIR N'IMPORTE QUEL PRESIDENT, MAIS UN PRESIDENT FORT D'AILLEURS C'EST EXACTEMENT POUR CA QU'ON REJETE AOUN !!

    Bery tus

    04 h 00, le 26 septembre 2015

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