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À La Une - Liban

Nasrallah : Nous n'accepterons pas que le CPL soit isolé ou défait

Le chef du Hezbollah met en garde contre une partition de la région.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, prononçant vendredi un discours retransmis en direct à Wadi el-Hojeir el-Slouki, à Marjeyoun (Liban-sud), dans le cadre du neuvième anniversaire de la "victoire divine" revendiquée par la formation chiite contre Israël durant la guerre de l'été 2006. Capture d'écran/al-Manar

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a réitéré vendredi son soutien formel à son allié chrétien Michel Aoun, chef du Courant patriotique libre (CPL), n’écartant pas un recours à la rue aux côtés des partisans aounistes, tout en appelant les diverses parties au dialogue national.

Le chef du parti chiite prononçait un discours retransmis en direct à Wadi el-Hojeir el-Slouki, à Marjeyoun (Liban-sud), dans le cadre du neuvième anniversaire de la "victoire divine" revendiquée par la formation chiite contre Israël durant la guerre de l'été 2006.

"Le CPL ressent une injustice, a souligné le leader chiite. On parle d'une mise à l'écart de cette formation et de l'élimination de son leader, le général Michel Aoun. Cela est malheureux. Nous avons appelé (les parties adverses) à dialoguer avec lui. Mais on nous a répondu sur un ton défiant. Cette mentalité est dangereuse. Je veux, en ce jour de commémoration, dire que nous n'acceptons pas qu'un de nos alliés soit isolé ou défait. Surtout ceux qui nous ont soutenus durant la guerre de 2006. Cette position mérite nos sacrifices. Vous ne pourrez pas isoler ou défaire le CPL".

 

"Le général Aoun, passage obligé"
Alors que le gouvernement libanais est paralysé et n'arrive à régler aucun dossier brûlant, le CPL a déjà manifesté par deux fois son sentiment d'injustice en recourant à la rue. Il réclame, à l'ombre de la vacance à la présidence qui dure depuis le 25 mai 2014, que l'avis de ses ministres soit pris en compte pour toute décision au sein du cabinet. Il s'oppose ainsi à tout autre mécanisme que celui du consensus unanime.

"Pour que le gouvernement soit réactivé, le général Aoun est un passage obligé, a insisté le chef du Hezbollah. Ceux qui croient pouvoir passer outre des composantes essentielles du pays se trompent". Le général Aoun est aussi "un passage obligé vers la présidentielle", a ajouté Hassan Nasrallah. Jusqu'ici, le Hezbollah considérait Michel Aoun comme son "candidat" à la magistrature suprême.

 

(Lire aussi : Disputes, reproches, rancœurs et règlement de comptes en Conseil des ministres)

 

Concernant les manifestations aounistes, le chef du Hezbollah a annoncé un changement de position : "Si nous avons expliqué par le passé que nos intérêts et ceux de nos alliés imposent notre absence des rangs des manifestants aounistes, j'annonce aujourd'hui que toutes les options sont ouvertes. Sachant que les demandes de nos alliés sont légitimes, nous gardons toutes les options sur la table."

Et de poursuivre : "Le dialogue aboutit au partenariat qui mène à l'édification de l'Etat. Dans ce contexte, j'appelle les composantes chrétiennes du pays à réactiver le Parlement. Nous devons permettre à cette institution de fonctionner à nouveau afin de permettre le dialogue. Cela est dans l'intérêt de l'Etat". Les parties chrétiennes ne tolèrent d'activité législative à la Chambre, au moment où le pays est sans chef d'Etat, qu'à certaines conditions.


"Les Libanais sont égaux dans leurs peurs"
De manière plus générale, le chef du Hezbollah a estimé que "nous avons besoin aujourd'hui, en tant que Libanais, d'œuvrer en vue du vivre-ensemble. Nous devons croire en un Etat auquel toutes les composantes du pays participent. Un pouvoir qui n'inquiète personne, qui rassure toutes les franges de la société, sans distinction ou négligence au niveau des régions et des communautés. Aujourd'hui, il n'y a pas de communauté qui puisse diriger seule le pays. La mentalité du parti ou courant qui tire les rênes du pays est révolue".

Abordant les appréhensions des composantes chrétiennes du pays, le leader chiite a affirmé : "On disait que les chrétiens ont peur, au milieu d'un océan de musulmans dans cette région, mais aujourd'hui, je vous dis que nous sommes tous partenaires et ressentons la peur et l'injustice. Qui n'est pas inquiet pour le Liban et pour sa communauté aujourd'hui ? Malheureusement, les Libanais sont égaux dans leurs peurs et appréhensions. Nous serons tous rassurés uniquement à travers un Etat participatif. La vraie participation de toutes les composantes libanaise est indispensable. C'est la solution à tous les problèmes, notamment la vacance à la présidence, le Parlement auto-prorogé, et le gouvernement paralysé, ainsi que la crise des déchets" (qui paralyse le pays depuis le 17 juillet).

 

Projets de partition de la région
Sur le plan régional, le chef du Hezbollah a également rejeté les "projets de partition". "Nous devons refuser ces projets que les Etats-unis et Israël s'activent à mettre en application, de même que l'Arabie saoudite, même si le royaume le fait sans le savoir. Une nouvelle donne apportera de longs conflits civils, sectaires et religieux", a-t-il prévenu.

Et d’ajouter : "Les chrétiens et musulmans, les laïcs et nationalistes, tous les courants sont appelés à prendre une position ferme. Si nous permettons la partition de la région, nous en serons responsables devant Dieu. Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique, EI) y est à l'œuvre, que ce soit en connaissance de cause ou pas.

Selon lui, les Etats-Unis veulent instrumentaliser l'EI en Syrie et en Irak. "Pour Washington, faire face au groupe jihadiste nécessite le départ du régime (du président Bachar el-Assad) en Syrie. Mais cette stratégie est mensongère. L'opposition syrienne est-elle capable de faire face à Daech ?", a demandé Hassan Nasrallah. Et de poursuivre : "Les Etats-Unis ont tenté en Irak de convaincre le pouvoir de changer de gouvernement pour mieux combattre Daech, mais cela n'a pas marché".

"Nous devons tous être prudents face à la traîtrise américaine, a insisté le chef du parti chiite. Le vrai projet américain consiste en la partition de l'Irak, de la Syrie et même de l'Arabie saoudite. Car cela est dans l'intérêt de Washington et d'Israël".

 

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Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a réitéré vendredi son soutien formel à son allié chrétien Michel Aoun, chef du Courant patriotique libre (CPL), n’écartant pas un recours à la rue aux côtés des partisans aounistes, tout en appelant les diverses parties au dialogue national.
Le chef du parti chiite prononçait un discours retransmis en direct à...

commentaires (5)

DES BULLES DE VENT... UNIQUEMENT POUR REMONTER LE MORAL DES PARAVENTS... QUI SEMBLENT... PAR LEURS DÉRIVES... ÊTRE AU GRÉ DES VENTS !!!

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 22, le 15 août 2015

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • DES BULLES DE VENT... UNIQUEMENT POUR REMONTER LE MORAL DES PARAVENTS... QUI SEMBLENT... PAR LEURS DÉRIVES... ÊTRE AU GRÉ DES VENTS !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 22, le 15 août 2015

  • Si être libanais consiste à vivre en fonction des humeurs de Hassan Nasrallah et des caprices de Michel Aoun, je renonce à ma nationalité d'origine...

    KHEIREDDINE EL-AHDAB

    00 h 40, le 15 août 2015

  • Il est possible que les oranginés ne soient point déterminés par leur statut : ce fait est aussi peu décisif que l’est la conversion de leur zaïîm au peuple. Mais l’orangisme fait tout disparaître devant la solennité de l’orangisme "chréti(e)n".

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    00 h 09, le 15 août 2015

  • ayayaya le niveau du toit est monter (traduction lateral de l'arabe au Français loool

    Bery tus

    23 h 18, le 14 août 2015

  • Il est revenu, il a causé, pour nous annoncer que M.AOUN est son protégé ! Il trace tous les ennuis du Liban (absence de Président, gouvernement intérimaire, des responsables prorogés à leur poste, etc..) comme si nous n'étions pas au courant de tous nos soucis et ennuis. Que propose-t-il ? M.AOUN le seul garant de la résolution de tous nos problèmes !!!! A 82 ans, ce général aux ambitions impossibles à réaliser, que va-t-il apporter au Liban : le noyautage du pouvoir par sa famille, son clan et il livrera pieds et poings liés les libanais au Hezbollah et par de la à l'Iran. Quel beau programme. C'est vraiment satanique et pervers de discourir de la sorte! On ne dira jamais que nous commencerons à prendre au sérieux les discours folâtres de HN que quand il aura rendu ses armes lourdes à l'armée libanaise, ou bien encore, au mieux, à l'armée iranienne, qu'il ramène au pays des libanais partis se faire tués pour un dictateur criminel, alors , oui, je m'inclinerais devant la sagesse de HN, devant sa personne, et je lui serais reconnaissant tout le restant de ma vie d'avoir défendu, en libanais, les intérêts de notre pays. Pour l'instant, nous subissons des discours inutiles, négatifs, et des propositions de ... de quoi au juste ? Aoun, c'est tout Par le blocage depuis plus d'un an du fonctionnement de notre pays, ce grand chef qui donne tant de conseils, devrait commencer par donner l'exemple, lui, son clan, son parti et son vassal Aoun.

    FAKHOURI

    20 h 34, le 14 août 2015

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