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Moyen Orient et Monde - États-Unis

La visite du pape, une relance des relations entre l’Église catholique et les Américains

Les discussions entre le pape François et le président Obama devront porter sur la détente avec Cuba, le changement climatique, l'inégalité sociale et la crise internationale des réfugiés.

Le président Barack Obama en compagnie du pape François au Vatican, il y a deux ans.

Un président américain ne se déplace jamais pour accueillir, à sa descente d'avion, un chef d'État étranger arrivant en visite officielle à Washington. Barack Obama le fera pour le pape François.
Il sera donc présent aujourd'hui, à 16 heures heure locale (23h à Beyrouth) à la base aérienne d'Andrews, avec la First Lady Michelle Obama, lorsque l'avion du pape, venant de Cuba, touchera le sol américain. Seront à ses côtés le vice-président, Joe Biden, et son épouse Gill, tous deux fervents catholiques. De là, le pape se dirigera directement vers la nonciature apostolique dont il sera l'hôte durant ses deux journées washingtoniennes.
Demain, mercredi, point d'orgue de ce premier périple aux États-Unis, « il ne pleuvra pas sur la parade du pape », prévoit la météo. Après son tête-à-tête avec le président Obama au bureau Ovale, le souverain pontife (78 ans) traversera l'avenue conduisant de la Maison-Blanche à cet immense espace vert appelé Le Mall, au cœur de Washington, où l'attendra une foule de fidèles. À midi, prière avec les évêques des États-Unis à la cathédrale Saint- Mathieu. À 16 heures, ce sera la grand-messe à la cathédrale nationale de l'Immaculée Conception.


(Lire aussi : Le pape François appelle les chrétiens à servir « sans idéologie »)

 

Réception en fanfare à la Maison-Blanche
La journée du mercredi aura commencé avec l'arrivée du pape, à 9h15, à la Maison-Blanche, côté jardin, où lui est réservée une réception en fanfare en présence des hauts responsables de tous les secteurs de l'État et du corps diplomatique. C'est là aussi qu'il va prononcer l'un de ses deux discours en anglais (l'autre au Congrès), parmi les douze autres à l'agenda. Durant son tête-à-tête avec Barack Obama, les discussions porteront sur la détente avec Cuba, le changement climatique, l'inégalité sociale et la crise internationale des réfugiés.
Jeudi, il sera le premier pape à prendre la parole devant les deux Chambres réunies du Congrès. Bien qu'il ait été invité à le faire par John Boehner, président de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, plusieurs membres de ce parti ont refusé d'être présents, car ils désapprouvent l'actuelle orientation « gauchisante » du Vatican. Le but du pape est de recalibrer et de réduire le fossé entre la plus grande entité religieuse et un monde changeant, notamment aux États-Unis où l'autre bord (les gays, les proavortements, égalités sociales) lui demande encore plus d'accommodations.


(Lire aussi : Pas de drones, ni de perches à selfie pendant la visite du pape aux Etats-Unis)


« Qui suis-je pour juger ? »

Et pourtant, en répondant : « Qui suis-je pour juger » à une question posée sur l'homosexualité, le pape a déjà commencé à détendre l'atmosphère entre deux positions presque antagonistes. Néanmoins, le Congrès conservera un souvenir de taille de ce passage historique du pape François qui va lui offrir une bible précieuse en sept volumes, qui est dédiée non seulement aux catholiques mais aux personnes de toutes les croyances.
À noter que, pour sa part, le pape va rencontrer une Église catholique américaine luttant pour garder une cohésion entre ses fidèles (dont 38 % sont d'origine hispanique) qui sont de moins en moins pratiquants. Et aussi une Église ayant des problèmes financiers. Elle a perdu 3 milliards de dollars en frais de compensations des procès d'abus sexuels. Au point que, cette année, elle est en manque de 2 milliards de dollars pour couvrir les retraites de milliers de prêtres qui vont terminer leur service d'ici à 5 ans.
Les fidèles, eux, sont en liesse et jouent des coudes pour être dans le sillage du pape François, sur fond de chants grégoriens des « Singing Monks of Norcia », dont le dernier album a été un hit cet été, avec des milliers d'exemplaires vendus. Norcia est une petite ville italienne où est né saint Bénédict, fondateur de l'ordre portant son nom. Aujourd'hui, les 17 moines du monastère, dont le supérieur est américain (ainsi que douze autres), prient neuf fois par jour en chantant.
La proximité du pape « Frank » (comme on l'appelle ici) avec les gens de la rue a incité les talk-shows des fins de soirée à l'évoquer en anecdotes. L'humoriste et animateur d'un programme télévisé, Conan O'Brian, a raconté que vu la sécheresse en Californie, les habitants de Napa Valley (une prestigieuse région vinicole) vont demander au pape de transformer le vin en eau.


(Lire aussi : Les Américains attendent avec ferveur un pape qui risque de les bousculer)

 

Retour à l'homme humble
Par ailleurs, le souverain pontife a demandé que les sièges qu'il doit occuper durant les offices religieux soient en bois et dénués de tout ornement. Et, après son intervention au Congrès, au lieu de déjeuner avec les gens du pouvoir, il partagera le repas d'émigrés SDF et d'autres atteints de maladies mentales, dont s'occupe une paroisse catholique.
À noter qu'aujourd'hui, quand le leader de plus d'un milliard de croyants touchera le sol américain, un autre dirigeant, celui d'un milliard de citoyens, en fera de même. Il s'agit du président chinois Xi Jinping qui débutera sa visite officielle aux États-Unis, en s'arrêtant à Seattle en premier (pour rencontrer les grands noms des affaires). L'entrevue avec le président Obama est fixée au 25 septembre.

 

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