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Moyen Orient et Monde - Cuba

Le pape François appelle les chrétiens à servir « sans idéologie »

Le souverain pontife a rencontré Fidel Castro.

Le pape François arrivant à bord de la papamobile sur la place de la Révolution à la Havane. Juan Lopez/AFP

Le pape François est allé, hier, à la rencontre du peuple cubain à La Havane lors d'une grande messe festive et chargée d'émotion. Sur la place de la Révolution, haut lieu de la révolution cubaine, l'excitation et l'émotion étaient au rendez-vous hier matin, pour ce moment le plus important de sa visite de trois jours à Cuba. Parmi les centaines de milliers de personnes présentes, certains ont raconté même avoir passé la nuit sur place pour ne pas manquer l'arrivée du pape argentin et cette messe solennelle, célébrée en musique sous un ciel voilé bienvenu en cet été caribéen.
Au moment où le pape arrivait à bord de la papamobile, trois individus – deux hommes et une femme – ont surgi du public, franchissant les barrières de sécurité pour s'approcher à quelques mètres du souverain pontife en scandant « Liberté, liberté ! » Ils ont été rapidement interceptés par les gardes du corps du Vatican puis arrêtés. Jose Daniel Ferrer, qui dirige l'Union patriotique de Cuba (Unpacu, organisation illégale basée dans l'est du pays), a confirmé ces arrestations à l'AFP et précisé qu'il s'agissait de militants de son mouvement.

Réconciliation
Dans son discours, le pape a appelé les chrétiens à « servir » les plus fragiles, tout en rejetant le « service idéologique ».
« Le chrétien est toujours invité à laisser de côté ses aspirations, ses envies, ses désirs de toute puissance, en voyant concrètement les plus fragiles. Il y a un service qui sert, mais nous devons nous prémunir contre l'autre service, contre la tentation du service qui se sert », a mis en garde le pape argentin au moment de son homélie. Il a martelé que « le service n'est jamais idéologique, mais sert les personnes », dans une critique voilée au régime communiste. Jorge Bergoglio a aussi rendu hommage à « un peuple qui a le sens de la fête, de l'amitié, de la beauté. C'est un peuple qui a des blessures, comme tout peuple, mais qui sait ouvrir les bras, qui marche avec espérance, parce que sa vocation a de la grandeur », a-t-il lancé à la foule qui l'écoutait dans le recueillement.
À la fin de la messe, le cardinal Jaime Ortega, archevêque de La Havane, évoquant la réconciliation entre les États-Unis et Cuba, activement soutenue par François, a « espéré que l'appel du pape à la paix n'atteigne pas seulement les niveaux politiques ». Cet appel « doit parvenir aux peuples des deux nations et spécialement à notre peuple cubain qui vit ici et aux États-Unis, pour aboutir, dans un esprit chrétien de pardon et de miséricorde, à la réconciliation souhaitée entre tous les Cubains, ceux qui vivent à Cuba et en dehors de Cuba », a déclaré le cardinal. Sur Radio Vatican, ce principal interlocuteur du régime castriste, dans le dialogue ardu de ces trente dernières années, a relié les mesures d'allègement américaines de l'embargo, notamment l'abolition des limites des transferts de fonds de la diaspora cubaine, annoncées vendredi par Washington, à la visite du pape dans les deux pays. « C'est un signe extraordinaire, et je pense qu'il est en relation avec cette visite (....) Le Saint-Père a donné sa contribution. S'il a dit qu'il n'était pas un médiateur, il a été plus qu'un médiateur. Nous pourrions dire : un animateur », a-t-il déclaré.

« Probable rencontre avec Fidel »
Samedi à son arrivée à La Havane, le pape avait souligné que Cuba, longtemps isolé par l'embargo, devait retrouver une vocation que la géographie lui avait donnée. « Cuba est un archipel, d'une importance extraordinaire comme clé entre le nord et le sud, entre l'est et l'ouest. Sa vocation naturelle est d'être le point de rencontre pour que tous les peuples se réunissent dans l'amitié », avait dit devant Raul Castro le pape argentin, qui voit Cuba comme un avant-poste dans un nouveau dialogue entre les deux Amériques.
Hier, le pape devait retrouver au palais présidentiel Raul Castro et recevoir ses remerciements pour son rôle de facilitateur dans le rapprochement en cours avec les États-Unis. Une entrevue avec son frère aîné Fidel, le vieux lider maximo, pourrait être organisée. Cette visite de François est la troisième d'un pape dans une île qui ne compte que quelque 10 % de catholiques pratiquants, même si les baptisés sont plus nombreux.
Après la messe, le pape François a rencontré l'ancien président cubain Fidel Castro à son domicile de La Havane. L'entretien, de 30 à 40 minutes, s'est tenu « dans une ambiance très familière et informelle », en présence de l'épouse du lider maximo Dalia Soto del Valle et d'une délégation réduite du Saint-Siège, a précisé le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. Au cours de l'entretien, les deux hommes ont abordé divers thèmes, tels que la situation au Moyen-Orient. François a offert quatre livres à Fidel Castro, dont deux de théologie.
(Source : AFP)

Le pape François est allé, hier, à la rencontre du peuple cubain à La Havane lors d'une grande messe festive et chargée d'émotion. Sur la place de la Révolution, haut lieu de la révolution cubaine, l'excitation et l'émotion étaient au rendez-vous hier matin, pour ce moment le plus important de sa visite de trois jours à Cuba. Parmi les centaines de milliers de personnes présentes,...

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