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Liban - Crise des déchets

Les grévistes de la faim persistent et signent : Machnouk doit démissionner

Les manifestants bloquent les routes menant au ministère de l'Environnement.

Un des grévistes de la faim s’évanouissant devant le siège du minstère de l’Environnement. Joseph Eid/AFP

Les grévistes de la faim sont catégoriques. Ils n'interrompront la grève, entamée il y a seize jours, que lorsque le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, démissionnera. Même s'il y va de leur état physique. « Notre santé n'est pas importante comparée aux objectifs que nous nous sommes fixés », affirme Saadé Mansour.
Assis sur le trottoir, à proximité de l'immeuble des Lazaristes au centre-ville qui abrite le siège du ministère de l'Environnement, Saadé Mansour tire sur sa cigarette et sirote un café. Il fait partie de ceux qui ont rejoint récemment la campagne « #HungerStrike » (Grève de la faim). « Cela fait cinq jours que j'observe cette grève, explique-t-il. Mais j'avais déjà exprimé ma solidarité avec ces jeunes en me privant d'alimentation une fois pendant 24 heures, puis pendant quarante-huit heures. Je comprends parfaitement leurs revendications et c'est pour cette raison que j'ai abandonné mon travail pour rester avec eux. Je ne veux pas qu'ils se sentent seuls ou délaissés. D'ailleurs, j'invite tout le monde à venir observer la grève de la faim pendant une journée avec eux. Ils auront la chance de découvrir à quel point ces jeunes ont la joie de vivre. »

Depuis quelques jours, les jeunes en grève de la faim commencent à sentir l'effet de cette abstinence alimentaire sur leur corps. Nombre d'entre eux ont déjà été transportés à l'hôpital à plusieurs reprises. Comme Ahmad el-Masri, dont « le taux de potassium dans le sang a dangereusement baissé ». « Je sais que cela a des effets sur le cœur, dit-il. Mais je veux mourir dignement. »
Les grévistes refusent de consommer autre chose que de l'eau plate et du sérum physiologique. Ils fument aussi beaucoup et certains s'offrent de temps à autre une tasse de café. « Un médecin passe nous voir matin et soir, indique Ahmad el-Masri. Il nous fait faire des examens de manière régulière. Il a essayé en vain de nous convaincre d'abandonner l'idée de la grève, afin de préserver notre santé. »

(Lire aussi : « Nous réclamons des comptes » manifeste pour obtenir le gel des salaires des députés)

 

Reddition de comptes...
Ces jeunes sont unanimes. Ils n'ont pas de « problème personnel avec le ministre de l'Environnement ». « C'est une question de principe, martèle Nazih Khalaf. Nous voulons qu'ils sachent (la classe politique) que le peuple leur demande des comptes. Ceux qui parmi eux faillissent à leurs responsabilités doivent tirer leur révérence. Nous ne pouvons plus tolérer la corruption ! Et puis notre mouvement est pacifique et civilisé. Il peut nuire à notre santé, mais c'est le Liban qui en sortira vainqueur. Je suis prêt à faire ce sacrifice. »
Pensent-ils qu'avec la démission de M. Machnouk, le problème sera résolu ? « Peut-être pas, mais au moins les responsables seront conscients du fait que le peuple ne restera plus les bras croisés, insiste Saadé Mansour. Désormais, ils doivent nous rendre des comptes. »

Le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, a d'ailleurs affirmé à ces jeunes que sa « démission n'aura aucune conséquence positive ». Hier, il s'est entretenu longuement avec deux des grévistes : Waref Sleiman, qui a été le premier à commencer la grève de la faim, et Zein Nassereddine. Une réunion qualifiée de « négative » par les deux grévistes de la faim.
« Le ministre a affirmé qu'il adopte nos revendications en Conseil des ministres, explique Waref Sleiman. Il a également critiqué le mouvement et estimé qu'il avait déjà proposé de nombreuses idées environnementales. » Lorsque les jeunes ont parlé de démission, M. Machnouk a répondu que « vu la situation du pays, personne ne démissionne ». « La rencontre s'est terminée sans que nous aboutissions à un résultat, nous allons retourner à nos tentes pour réclamer des comptes », a conclu le jeune homme.

Peu de temps plus tard, les militants ont déversé des bennes à ordures à l'entrée du ministère de l'Environnement. Ils ont également coupé pendant quelque temps la route au niveau de la place des Martyrs, avant de couper celle qui mène au siège du ministère. « Nous n'allons pas rouvrir cette route, affirme Dany Sleiman. Nous voulons empêcher M. Machnouk de regagner ses bureaux. »

 

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