À l’Onu, la communauté internationale bientôt au chevet du Liban

New York est en pleine ébullition sécuritaire avant l'arrivée des dirigeants internationaux qui prendront part au sommet des « Objectifs de développement durable, l'après-2015 » (ODD). Ce sommet se tiendra au Palais de Verre, du 25 au 27 septembre, en présence de 108 chefs d'État et de gouvernement, et de cinquante ministres des Affaires étrangères et chefs de délégation.
Il s'agit du plus grand rassemblement de leaders pour ce sommet qui tombe juste après l'intervention du pape et avant l'ouverture de la soixante-dixième session de l'Assemblée générale de l'Onu, le lundi 28 septembre.
C'est dans cette perspective que la mission du Liban à New York peaufine avec une grande minutie le programme officiel de la délégation libanaise à New York.

Dans une interview à L'Orient-Le Jour, le représentant permanent du Liban auprès des Nations unies, Nawaf Salam, dévoile les détails de ce programme, tout en précisant qu'« il reste à mettre au point certains rendez-vous qui ne sont pas encore fixés ». La délégation libanaise officielle arrivera le 24 septembre à New York, menée par le Premier ministre, Tammam Salam, et le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil. M. Salam sera accompagné de son chef de cabinet, Ramez Dimachkiyé, et de son conseiller, Chadi Karam, ainsi que du ministre des Affaires étrangères, du directeur général du ministère, Wafic Rouhaimi, et de Dona Turk, chef du département des affaires économiques.

Soutien international
Les responsables libanais prendront part au sommet des « Objectifs de développement durable, l'après-2015 » qui doit aboutir à l'adoption de l'Agenda de 2030, indique Nawaf Salam. Le Premier ministre libanais prononcera trois discours : le premier lors du sommet, le deuxième à la réunion du Groupe de soutien international au Liban prévue le 30 septembre, en présence de Sigrid Kaag, coordonnatrice spéciale du secrétaire général de l'Onu au Liban, et le troisième à la tribune de l'Assemblée générale de l'Onu.

La réunion du groupe de soutien est « importante car elle n'est pas seulement une conférence de levée de fonds pour le Liban, de soutien à l'armée ou de discussions sur la situation humanitaire des réfugiés, elle a davantage pour objectif d'exprimer la permanence du soutien politique à la stabilité et l'unité du Liban face aux conflits régionaux », souligne l'ambassadeur.
« Les cinq grands de l'Onu, bien que divisés sur la Syrie ou sur le conflit israélo-arabe, restent unis pour soutenir et œuvrer à consolider la stabilité du Liban », ajoute-t-il. « Ils appellent les différentes factions libanaises à procéder à l'élection d'un président de la République, clé de voûte de la permanence des institutions et de l'État libanais. Ils réitèrent aussi leur appel au soutien à l'armée libanaise et aux Forces de sécurité intérieure (FSI), et à la nécessité d'une aide économique et financière aux communautés d'accueil aux réfugiés », souligne-t-il.
« Les négociations qui ont eu lieu à New York lors du sommet du millénaire et la conférence sur le financement du développement de juillet dernier à Addis-Abeba ont eu pour objectif d'attirer l'attention de la communauté internationale sur la question des populations déplacées et son impact sur le développement dans les situations des pays en conflit. Le document final met l'accent sur l'importance de l'aide humanitaire et sur la priorité au soutien économique et financier aux communautés d'accueil », note encore Nawaf Salam.

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Le Premier ministre prendra aussi « probablement » la parole lors du sommet du président américain Barack Obama sur le terrorisme, prévu le mardi 29 septembre.
Une série de rencontres sont au programme de Tammam Salam, dont notamment avec le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, avec Federica Mogherini, haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, et avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Arabi. M. Salam aura des entretiens avec le président français François Hollande, ainsi que le secrétaire d'État américain, John Kerry, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
À l'instar de 2014, le Premier ministre rencontrera les chefs des délégations d'Iran et de Turquie, notamment le président iranien, Hassan Rohani, et le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu.

Quelle est donc l'importance de ce soixante-dixième anniversaire de l'Onu dans un monde en conflit et de migrants? Pour Nawaf Salam, « l'Onu est importante et elle est encore plus nécessaire aujourd'hui. Mais, pour qu'elle puisse être en mesure de répondre à la fois aux défis de notre temps et être fidèle aux objectifs de sa charte, elle aura besoin de réformes structurelles profondes tant au niveau du Conseil de sécurité que de l'Assemblée générale. Pour refléter les réalités géopolitiques actuelles, le Conseil de sécurité devra être à la fois plus représentatif et plus efficace ; et il faudra améliorer et revitaliser l'Assemblée générale ». « La réforme du Conseil de sécurité est un processus lent et difficile. Mais là, c'est un autre débat », conclut-il.

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