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Liban

Cameron à Beyrouth : Une aide britannique accrue pour faire face à la crise des réfugiés

Le Liban a besoin d'un président pour pouvoir avancer, affirme le Premier ministre britannique.

David Cameron entouré d’enfants syriens à l’école publique de Sad Bauchrieh. Photo Ani

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a effectué hier une visite surprise de quelques heures à Beyrouth, dans le cadre d'une tournée qui l'a également mené en Jordanie.
Au menu de ses entretiens à Beyrouth : le dossier des réfugiés syriens dont un nombre limité devrait être accueilli par Londres. David Cameron, qui a visité un camp de réfugiés dans la Békaa ainsi que des écoles accueillant de petits Syriens dans le Metn, a annoncé une aide supplémentaire au Liban pour l'aider à gérer ce dossier. Il a également réaffirmé le soutien de son pays au gouvernement et à l'armée libanaise dans leur lutte contre l'État islamique.
David Cameroun n'a passé que quelques heures au Liban, avant de s'envoler pour Amman, mais son programme était particulièrement chargé. À son arrivée à Beyrouth, il s'est rendu en hélicoptère à la base aérienne de Rayack où il a conféré avec le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi. De Rayack, il s'est rendu à Terbol pour visiter un camp de réfugiés syriens et s'enquérir des besoins de ces derniers.
Selon notre correspondant diplomatique, Khalil Fleyhane, David Cameron a longuement interrogé une mère de famille (photo), entourée de ses enfants, sur sa gestion du quotidien: l'argent qu'elle a lui suffira-t-il pour l'hiver ? Les provisions sont-elles suffisantes ? Comment sont-ils arrivés dans ce camp ? La dame lui a expliqué que c'est toute sa famille qui a fui la Syrie pour Terbol, que l'argent qu'elle a est insuffisant et qu'elle se verra obligée d'en emprunter, mais qu'elle pense qu'elle pourra bénéficier d'une aide, d'autant qu'une de ses filles est malade et qu'elle a besoin de lui acheter des médicaments. Idem pour les provisions. Elles sont loin de suffire à toute la famille, a-t-elle expliqué.

Une aide supplémentaire à l'éducation
De Terbol, le Premier ministre britannique s'est envolé pour Beyrouth afin de visiter, en compagnie du ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Élias Bou Saab, et du chargé d'affaires britannique, l'ambassadeur Hugo Shorter, une école où les enfants syriens suivent des cours l'après-midi. L'école est située à Sad Bauchrieh. M. Bou Saab a expliqué à son hôte le plan suivi par son département pour garantir la scolarisation du plus grand nombre d'enfants syriens, avant que David Cameron n'annonce que Londres envisage d'accorder au Liban une aide supplémentaire de 20 millions de livres sterling chaque année, pendant trois ans, en plus des aides britanniques qui avaient déjà été annoncées.
La crise syrienne et son impact sur le Liban ont été longuement examinés durant l'entretien que les deux Premiers ministres britannique et libanais ont eu au Sérail. Tammam Salam a exposé à son homologue britannique « l'énorme fardeau supporté par le Liban du fait de la présence d'un million et demi de réfugiés syriens sur son territoire, surtout après le recul des aides internationales ». Le chef du gouvernement a relevé en passant que « ces aides n'ont de toute façon jamais atteint le niveau permettant de faire face sérieusement à cette tragédie ».
C'est ce que M. Salam a indiqué au cours de la conférence de presse conjointe qu'il a tenue avec son homologue en précisant que le problème de l'exode « qui touche aujourd'hui l'Europe ne sera circonscrit qu'avec un accord politique qui mettra fin à la guerre en Syrie ». Il a pressé Londres d'agir en ce sens, avant de faire état d'une convergence de vues avec M. Cameron sur « l'importance d'une consolidation des courants modérés dans la région et d'une réalisation d'une paix globale pour lutter efficacement contre le terrorisme dans la région ».
Il s'est félicité du soutien britannique à la stabilité et à l'unité libanaises, ainsi que des efforts soutenus de Londres pour doter l'armée des moyens de combattre le terrorisme et pour consolider le secteur de l'éducation au Liban. Des points sur lesquels David Cameron a rebondi dans son intervention avant de plaider en faveur de l'élection d'un nouveau président de la République. « Le Liban a besoin d'un président pour pouvoir avancer, pour être représenté à l'échelle internationale et surtout pour œuvrer avec les dirigeants politiques en vue de parvenir à une entente et de surmonter les circonstances difficiles traversées par le pays », a-t-il insisté, avant de mettre l'accent sur l'aide fournie par son pays pour renforcer les capacités de combat de l'armée « face au danger imminent que représente l'État islamique situé à 60 kilomètres de la frontière ».
Concernant le dossier des réfugiés syriens, le Premier ministre britannique a expliqué qu'il est venu « s'enquérir de près des défis auxquels le Liban est confronté ». Il s'est félicité de l'hospitalité libanaise qu'il a dit avoir constatée dans la Békaa et a rappelé les aides britanniques au Liban. « Des 100 millions de livres sterling débloquées (par Londres pour faire face à la crise des réfugiés), nous ferons en sorte que 29 millions soient accordés au Liban », a dit M. Cameron qui a également eu des entretiens sur le même sujet avec les responsables du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Selon ses explications, environ 3 % des 11 millions de Syriens ayant fui leur domicile ont cherché l'asile en Europe. « Sans l'aide britannique, des centaines de milliers d'autres pourraient risquer leur vie en se rendant en Europe. Ces fonds font donc partie de notre approche globale pour lutter contre les migrations à partir de la région. »

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a effectué hier une visite surprise de quelques heures à Beyrouth, dans le cadre d'une tournée qui l'a également mené en Jordanie.Au menu de ses entretiens à Beyrouth : le dossier des réfugiés syriens dont un nombre limité devrait être accueilli par Londres. David Cameron, qui a visité un camp de réfugiés dans la Békaa ainsi que des...

commentaires (1)

Bref, des fonds supplémentaires sont débloqués pour éviter que les réfugiés aient envie de traverser les frontières et rejoindre l'Europe? Autrement dit : on vous paie, mais gardez-les chez vous...?

NAUFAL SORAYA

08 h 00, le 15 septembre 2015

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Commentaires (1)

  • Bref, des fonds supplémentaires sont débloqués pour éviter que les réfugiés aient envie de traverser les frontières et rejoindre l'Europe? Autrement dit : on vous paie, mais gardez-les chez vous...?

    NAUFAL SORAYA

    08 h 00, le 15 septembre 2015

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