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À La Une - Conflit

La France a effectué ses premiers vols de reconnaissance en Syrie

Damas dément la présence de troupes russes sur son sol.

L'armée française a effectué mardi ses premiers vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie, a annoncé le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. AFP PHOTO / ECPAD

L'armée française a effectué mardi ses premiers vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie, a annoncé le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
"La décision annoncée (lundi) par François Hollande a été suivie d'effets. Ces vols de reconnaissance détermineront le moment venu telle ou telle action qui pourrait être prise", a-t-il dit à des journalistes, sans autre commentaire.

Selon l'état-major français, les premiers vols de reconnaissance ont été menés par deux avions Rafale équipés d'appareils photo et vidéo. "Deux Rafale sont partis ce (mardi) matin du Golfe arabo-persique et viennent de se poser", a-t-on précisé de source militaire. Un avion C-135 ravitailleur français a également participé à cette mission afin de fournir du carburant aux avions, selon la même source.

La France dispose d'avions Rafale sur une base aux Emirats arabes unis, équipés pour des missions de renseignement. L'armée de l'Air française est aussi déployée sur une base en Jordanie avec des avions-bombardiers.

Lundi, le président français avait annoncé un changement de stratégie à l'égard du groupe Etat islamique. Il avait ordonné à l'armée française de mener des opérations aériennes de renseignement au-dessus de la Syrie comme elle le fait depuis un an en Irak. Ces missions doivent permettre ensuite de mener d'éventuelles frappes.
Jusqu'alors, la France s'était interdit d'intervenir militairement en Syrie au motif qu'elle craignait que cela ne serve les intérêts du président syrien Bachar el-Assad dont Paris réclame le départ, le jugeant principal responsable de la guerre en cours dans son pays.

 

(Lire aussi : Syrie : les nouvelles incohérences de Paris)

 

Damas dément
Par ailleurs, le régime de Damas a démenti la présence de troupes ou d'activités militaires russes sur le sol syrien, après les inquiétudes américaines sur un éventuel engagement de Moscou dans le pays en guerre.

"Il n'y a absolument rien de vrai dans tout ce qui s'est dit ces derniers jours. Il n'y a pas de forces russes, et il n'y a pas d'activité militaire russe ni terrestre, ni maritime, ni aérienne", a affirmé lundi soir le ministre syrien de l'Information Omrane al-Zohbi à Al-Manar, chaîne du Hezbollah, un allié du régime syrien.

"Il s'agit d'une idée fabriquée par les renseignements occidentaux et arabes pour donner l'impression (...) que l'Etat syrien s'est affaibli jusqu'au point de demander l'aide directe de (pays) amis", a-t-il ajouté en référence à la Russie, principal soutien de Damas depuis le début de la révolte anti-régime en mars 2011.

Samedi, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a appelé son homologue russe Sergueï Lavrov pour lui exprimer l'"inquiétude des Etats-Unis" quant à un éventuel engagement militaire de Moscou en Syrie qui pourrait "provoquer une escalade du conflit". D'après le département d'Etat, M. Kerry a précisément parlé avec son interlocuteur "d'informations évoquant une montée en puissance militaire russe imminente" en Syrie. M. Lavrov a répondu à M. Kerry que "la partie russe n'avait jamais caché livrer des équipements militaires aux autorités syriennes pour lutter contre le terrorisme".

Vendredi, le président russe Vladimir Poutine avait affirmé qu'il était encore trop tôt pour parler d'un engagement militaire de la Russie en Syrie pour combattre le groupe extrémiste Etat islamique (EI). Il a toutefois rappelé que Moscou vendait depuis longtemps des armes au régime du président syrien Bachar el-Assad.

 

Moscou demande à Athènes et Sofia de s'expliquer
Parallèlement, la diplomatie russe a réclamé des explications à la Bulgarie, qui a interdit le survol de son territoire à des avions russes en route pour la Syrie, et à la Grèce, qui a annoncé que les Etats-Unis lui avaient demandé de prendre la même décision.

"Si quelqu'un, et dans ce cas précis il s'agit de nos partenaires grecs et bulgares, a des doutes, alors bien entendu il doit nous expliquer quel est le problème", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, cité par l'agence de presse russe Interfax.

La Bulgarie, pays membre de l'Otan, a déclaré avoir refusé à un nombre non précisé d'avions russes de traverser son espace aérien à la fin de la semaine dernière. Cette décision fait suite à des informations lundi selon lesquelles les Etats-Unis ont demandé à la Grèce, également membre de l'Otan, de ne pas autoriser les avions russes effectuant des livraisons en Syrie à survoler son territoire.

"S'il est avéré qu'ils prennent des mesures restrictives ou d'interdiction à la demande des Américains, alors cela soulève des questions sur leur droit souverain à prendre des décisions sur le passage par leur espace aérien d'avions d'autres pays, comme la Russie", a noté M. Bodganov.

Si la Grèce n'a pas encore donné de réponse officielle, le ministère bulgare des Affaires étrangères a dit fonder son refus sur "des informations dignes de confiance selon lesquelles le chargement déclaré n'était pas celui qu'il y avait en réalité".

 

La démocratie n'est pas "la priorité" en Syrie
En Iran, le président Hassan Rohani, dont le pays est un grand allié du régime de Bachar el-Assad. a affirmé que la démocratie n'est pas "la priorité" en Syrie où il faut avant tout "arrêter le bain de sang".

"Est-ce le moment de discuter de démocratie en Syrie?", s'est interrogé le président Rohani lors d'une conférence de presse avec le président autrichien Heinz Fischer, en visite à Téhéran. "Des millions de personnes sont déplacées, des centaines de milliers tuées" dans ce pays qui est dans une "instabilité totale", a-t-il dit, ajoutant: "Ce qui nous importe, c'est la vie des Syriens et le retour des réfugiés".

Selon lui, avant de "parler des groupes d'opposition et de ceux soutenant" le régime du président Bachar el-Assad, "il faut d'abord arrêter le bain de sang, établir une sécurité relative en Syrie pour permettre aux réfugiés de rentrer". "Alors on pourra parler de l'avenir de la Syrie, de la démocratie et des élections", a ajouté le président iranien. Il a affirmé que son pays était prêt "à s'asseoir à n'importe quelle table de négociations dans le monde pour parvenir" à stopper la violence en Syrie.

Le ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz, qui accompagne le président autrichien Heinz Fischer lors de sa visite à Téhéran, a, lui, estimé que le président Assad devait être associé à la lutte contre l'organisation Etat islamique (EI). "Il ne faut pas ignorer les crimes commis par le président syrien, mais se souvenir qu'il est dans le même camp face au groupe jihadiste", a ajouté M. Kurz. Le chef de la diplomatie autrichienne a également jugé que la lutte contre le "terrorisme" en Syrie passait par une coopération avec l'Iran et la Russie, les deux principaux alliés d'Assad.

 

 

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commentaires (4)

Ce n'est quand même pas ses premiers "VOLS" déclarés.... depuis plus d'un siècle, tout de même !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

08 h 02, le 09 septembre 2015

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Commentaires (4)

  • Ce n'est quand même pas ses premiers "VOLS" déclarés.... depuis plus d'un siècle, tout de même !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 02, le 09 septembre 2015

  • "Pure" esbroufe !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 41, le 09 septembre 2015

  • Toutes ces déclarations sont issues de machinations à mentir, et sans aucun doute du jeu de poker menteur C'est pour moi de la lecture "abêtissante"

    FAKHOURI

    19 h 55, le 08 septembre 2015

  • LA DÉMOCRATIE N'EST PAS LA PRIORITÉ EN SYRIE AFFIRME LE PRÉSIDENT IRANIEN ( LE NOVATEUR )... DONC IL FAUT COMPRENDRE QU'EST-CE QU'IL EN PENSE DU LIBAN AUSSI... PAS DE TROUPE RUSSE EN SYRIE... ELLE EST DANS LA BASE RUSSE À LATTAQUIEH ET TARTOUS... LOIN DE LA SYRIE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 52, le 08 septembre 2015

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