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Culture - Festival de Baalbeck

Bacchus ivre de tarab

Hier soir, l'immortelle Cité du soleil a (ré)uni sous ses colonnes un public panaché, heureux de boire, à la source, le saoulant élixir des poèmes chantés par Mayada el-Hennawi.

Mayada el-Hennawi sous les colonnes millénaires de Baalbeck. Photo Press

Le temps que les gradins se remplissent, lentement mais sûrement, Mayada el-Hennawi apparaît sur scène, entourée de quatre accompagnateurs. L'un d'eux tenant la traîne de sa jupe sirène. Un cache-cœur blanc et une large ceinture pailletée noire complètent la tenue sobre et chic de la grande dame de la chanson orientale.

Morceau d'attaque, ou plutôt de réchauffement : Hiya el-layali. De sa douce voix enrobée de sucre, un filet rauque, elle souhaite la bienvenue au « grand peuple libanais », puis aux officiels présents, et particulièrement à Leila Solh Hamadé.
Aux premiers accords de El-hobb Elli Kan (l'amour qui fut), un bijou intemporel signé Baligh Hamdi, le public se met à fredonner les paroles. Les applaudissements, spontanés, les cris d'enthousiasme et les sifflements ponctuent les poèmes parlant d'amours brûlantes, de départs déchirants, d'âmes languissantes, de regrets obsédants, de fidélité non partagée et de nuits interminables.

L'immuable Mayada ne bouge pas d'un iota. Ses paumes levées vers le haut, ses bras battent la cadence comme un métronome. Devant l'enthousiasme de la foule, elle sourit. Heureuse. Elle veut plaire encore plus à l'assistance enthousiaste, tend l'oreille et chante les titres demandés.
Ana Ba3chaak (je suis fou amoureux de toi) met le feu aux gradins. « Ento el-malaak » (c'est vous les anges), susurre-t-elle. « C'est vous la sultane ! » rétorquent les fans.

Avec Ne3met el-nisyan et Ana moukhlisalak – mention spéciale à l'orchestre mené par maestro Élie el-Alia –, un public venu des quatre coins du pays, toutes classes sociales confondues, chante d'une seule voix des morceaux de tarab intemporels. La vision de cette mosaïque sociale, véritable marée bigarrée, applaudissant frénétiquement, fredonnant à l'unisson, dansant sans retenue, met indiscutablement du baume au cœur. « Laissez ce peuple vivre, il a tellement soif de ces moments frivoles ! » a-t-on envie de hurler face aux gouvernants oppressants par leur absentéisme, clientélisme et je-m'en-foutisme.

Deux heures, ou presque, de chant non-stop, Mayada el-Hennawi rebrousse chemin, croulant sous des fleurs et une abaya offerts par le festival et la municipalité de Baalbeck.

 

Pour mémoire
Hier soir, Baalbeck était sur l'Olympe

Le temps que les gradins se remplissent, lentement mais sûrement, Mayada el-Hennawi apparaît sur scène, entourée de quatre accompagnateurs. L'un d'eux tenant la traîne de sa jupe sirène. Un cache-cœur blanc et une large ceinture pailletée noire complètent la tenue sobre et chic de la grande dame de la chanson orientale. Morceau d'attaque, ou plutôt de réchauffement : Hiya el-layali....

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