Chelsea Clinton ajoute une corte à son arc : auteure. Photo AFP
Enfant unique d'un Power Couple (le père, Bill, ex-illustre chef d'État, et la mère, Hillary, ancienne ministre et aspirante à ce poste), elle n'a, néanmoins, jamais fait de vagues. Chelsea Clinton aborde sa vie publique avec discrétion et finesse, ne partageant que les événements qui relèvent de l'essentiel : annonce, après l'université, d'un choix de carrière dans les finances ; photos officielles de son mariage célébré en 2010 avec un ancien camarade de fac, le banquier Marc Mezvinsky ; clichés officiels de famille à la naissance, en septembre 2014, de sa fille Charlotte. Et, récemment, un petit coup de main à sa mère en difficulté préélectorale. On l'a vue, à cet effet, faire un tour en juillet dernier du côté d'un projet implanté à Haiti par la Fondation Clinton, dont elle est la vice-présidente, en compagnie de la présidente de la fondation, Dona Shalala, ancienne secrétaire d'État à la Santé d'origine libanaise. Elle est évidemment de tous les événements caritatifs. Plus récemment, la revue Elle US lui a consacré, une fois n'est pas coutume, sa couverture. Les médias n'ont pas souvent été tendres avec elle, jugeant son physique peu flatteur et le disant...
De 10 à 14 ans
En mai, c'est avec un livre que Chelsea Clinton, aujourd'hui âgée de 35 ans, est revenue sur le devant de la scène. La jeune femme, qui s'est éloignée de la politique, vient de rédiger un livre pour enfants intitulé It's Your World : Get Informed, Get Inspired and Get Going (Le monde est à vous : soyez au courant, soyez inspirés et allez de l'avant). Influencée par un livre qu'elle lisait enfant, Fifty Simple Things Kids Can Do to Save the Earth, son ouvrage, publié aux éditions Pinguin Random House, s'adresse aux 10-14 ans et sera mis en vente le 15 septembre prochain. Tout en restant dans la réserve qu'on lui connaît, l'auteure a simplement concédé une petite déclaration. À travers ce livre, elle précise qu'elle s'adresse aux jeunes et tente d'expliquer les grands défis auxquels fait face notre monde, parmi lesquels la pauvreté et le changement climatique, en recherchant certaines solutions. C'est au magazine People qu'elle s'est confiée avec, en avant-première, la couverture de l'ouvrage. De couleur jaune, ensoleillée, cette dernière est illustrée d'un cercle blanc entouré d'une couronne de confettis. La sortie du livre sera probablement accompagnée d'une tournée de promotion. Les bénéfices des ventes seront versés à une association caritative.
Signature sous contrôle
Pour ne pas déroger à sa ligne de conduite totalement antishow off, la poussant même à l'extrême, Chelsea Clinton a choisi de signer son ouvrage à Washington dans une librairie indépendante, à caractère très élitiste, Politics and Prose, qui accueille parfois des débats avec les auteurs. Surtout, elle a accompagné son apparition d'une liste de requêtes restrictives. D'abord, elle ne présentera pas elle-même son ouvrage. Ni elle ni quelqu'un d'autre. Il n'y aura pas de questions-réponses, la jeune femme n'étant pas fan des interviews, mais aussi probablement pour ne pas interférer avec la campagne électorale de sa mère, déjà semée d'embûches. Il faudra la photographier à partir d'un endroit déterminé. Il est enfin précisé qu'elle apposera sa signature uniquement sur le livre et non sur un quelconque objet en guise d'autographe, tout en inscrivant le nom de la personne à qui il est dédié. Exigence de diva ou, encore une fois, crainte de se dévoiler ?
Mère et fille
Avec ce livre, Chelsea suit, un peu, les traces de sa mère, puisque Hillary, alors qu'elle était First Lady, avait rédigé un ouvrage socio-éducatif à l'intention des jeunes, un best-seller intitulé It Takes A Village : And Other Lessons Children Teach Us (1996). Hillary qui a aussi visiblement retenu un conseil donné par une autre illustre Première dame, Jackie Kennedy, qui, à ses dires, lui aurait livré ce conseil : « Vous devez protéger votre fille, coûte que coûte. Entourez- là de la famille et des amis, mais ne la gâtez pas. Ne la laisser pas penser qu'elle est quelqu'un de spécial ou ayant le droit de l'être. Autant que possible, éloignez d'elle la presse et ne laissez personne l'utiliser. » Ce que les Clinton ont très bien su faire durant l'adolescence de leur fille passée à la Maison-Blanche. L'ombrelle a continué à opérer quand Chelsea a volé de ses propres ailes, prenant elle-même le contrôle de son image et de sa personne. Refusant de se laisser éblouir par les feux des projecteurs ou étouffer par l'héritage familial, elle cherche surtout à se faire un prénom en toute liberté. Même si elle choisit encore de porter ce nom célébrissime, mais lourd, plutôt que celui de son époux !
