Rechercher
Rechercher

Économie - Commerce

Idal dévoile le programme de subvention des exportations maritimes

Publié lundi et attendu depuis plusieurs semaines, un décret pris en Conseil des ministres rend enfin exécutoire le plan d'aide financière conçu par l'Autorité de développement des investissements au Liban (Idal) pour soutenir les exportateurs obligés de passer par la mer pour expédier leurs marchandises vers les pays du Golfe.

De g. à d. : MM.Bekdache, Lahoud, Itani, el-Kaissi et Khalil ont annoncé le lancement du programme de subvention des exportations maritimes. Photo PHB

L'Autorité de développement des investissements au Liban (Idal) a annoncé hier en conférence de presse l'activation du « pont maritime des exportations libanaises ». Promises par le gouvernement suite à la fermeture, en avril, du poste-frontière syro-jordanien de Nassib, les subventions prévues par ce programme sont censées compenser le surcoût induit par la réorientation des exportations vers les pays arabes, assurées jusqu'alors essentiellement par voie terrestre. Selon Idal, la fermeture des voies de transport terrestre a entraîné un bond de 328 % de la part du transport maritime – dont le surcoût induit a été estimé à 25 % – dans les exportations depuis le début de l'année, tandis que celle du transport aérien, encore plus onéreux, se serait appréciée de 87 %.
L'enveloppe de 14 millions de dollars avait été validée il y a un peu plus d'un mois dans son principe par le gouvernement, mais l'ensemble du plan restait tributaire de l'adoption d'un décret en Conseil des ministres. Daté du 10 août, le décret qui avalise le lancement de ce plan « engage désormais l'État qui doit désormais transférer les fonds à l'agence gouvernementale dans un délai très court », a déclaré le président d'Idal, Nabil Itani, entouré des directeurs généraux respectifs des ministres de l'Agriculture, Louis Lahoud, et des Transports, Abdel Hafiz el-Kaissi.

Remboursement
Interrogé par L'Orient-Le Jour, Nabil Itani précise que le programme d'aide s'appliquera à toutes les exportations de produits agricoles et industriels effectuées par voie maritime à compter du 10 août. « Il n'y aura pas d'effet rétroactif au-delà de cette date », a-t-il ajouté. Il assure également que le montant débloqué par le gouvernement pour le programme, inférieur de 7 millions de dollars par rapport aux préconisations initiales d'Idal, suffira pour entretenir le plan jusqu'en janvier. « De nombreux exportateurs n'ont pas attendu l'adoption du programme d'aide pour expédier leurs produits par voie maritime vers les pays du Golfe, rendant ainsi possible la réduction de l'enveloppe initiale », a-t-il encore commenté.
« Toutes les compagnies maritimes et les exportateurs qui ont au moins un représentant au Liban et souhaitent participer au programme devront au préalable s'enregistrer auprès d'Idal », ajoute M. Itani. Les navires affrétés par les sociétés de transport maritime – principalement des rouliers – doivent en outre se conformer à plusieurs réglementations internationales en vigueur – fiche synoptique continue (FSC) qui permet de suivre les antécédents du navire, titre de sécurité maritime, certificat international de prévention de la pollution de l'air, etc.

 

(Lire aussi : Que sont devenues les subventions aux exportations maritimes ?)



Pour les exportateurs, les sociétés déjà inscrites à Agri Plus, un programme de développement des exportations agricoles lancé en 2012 par Idal et le ministère de l'Agriculture seront, quant à elles, directement enregistrées en tant que bénéficiaires du programme. Ce dernier pose comme deuxième condition d'éligibilité l'obligation d'emprunter l'un des trois circuits définis par Idal : quittant le Liban via les ports de Beyrouth, Tripoli et Saïda, les navires devront rallier le port saoudien de Duba et le port jordanien d'Aqaba, soit directement, soit en transitant par les ports égyptiens de Port Saïd, Damiette et de Safaga.
Le programme prévoit que les subventions seront versées aux sociétés de transport maritime sollicitées dans ce cadre. Elles doivent correspondre à la différence entre leurs tarifs et ceux, similaires à ceux du transport terrestre, qu'elles appliqueront aux exportateurs. Ce n'est qu'au retour des navires au Liban que les sociétés de transport maritime pourront récupérer auprès d'Idal les montants avancés. Exportateurs comme transporteurs ne pourront donc pas, en principe, répercuter le surcoût sur la facture des producteurs.

« Utilité publique »
Attendu depuis de longues semaines, le texte ne comporte toujours que la signature de 18 ministres sur les 24 qui composent le gouvernement. Le doute plane donc encore sur la validité du décret, compte tenu du bras de fer qui oppose les partis politiques sur le mécanisme de décision – consensus ou unanimité – applicable en Conseil des ministres pendant la vacance présidentielle. « Ce texte est d'utilité publique et s'inscrit dans l'urgence. Le Premier ministre, Tammam Salam, a laissé suffisamment de temps aux membres du gouvernement pour l'avaliser », objecte auprès de L'Orient-Le Jour le ministre d'État pour la Réforme administrative Nabil de Freige. Considérant cette décision actée, M. De Freige faisait partie de la délégation du gouvernement emmenée hier par Tammam Salam en Jordanie, et au cours de laquelle la question des exportations libanaises devait être abordée.
Le même optimisme régnait hier parmi les instigateurs du programme présents à la conférence de presse organisée par Idal. « Nous espérons que ce programme sera rapidement exécuté », ont ainsi déclaré de concert le président du syndicat des exportateurs et importateurs, Naïm Saleh Khalil, et le vice-président de l'association des industriels libanais, Ziad Bekdache.

 

Pour mémoire
Idal et industriels planchent sur les aides

Idal promet de soutenir la production audiovisuelle au Liban

L'Autorité de développement des investissements au Liban (Idal) a annoncé hier en conférence de presse l'activation du « pont maritime des exportations libanaises ». Promises par le gouvernement suite à la fermeture, en avril, du poste-frontière syro-jordanien de Nassib, les subventions prévues par ce programme sont censées compenser le surcoût induit par la réorientation des...

commentaires (1)

Cela concerne l'exportation des ordures aussi...?

M.V.

16 h 02, le 13 août 2015

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Cela concerne l'exportation des ordures aussi...?

    M.V.

    16 h 02, le 13 août 2015

Retour en haut