Crise des déchets : les habitants de l'Iqlim el-Kharroub réclament des garanties

Des habitants de l'Iqlim el-Kharroub, dans le Chouf, bloquent depuis dimanche matin l'autoroute reliant Beyrouth à Saïda, à hauteur de la localité de Jiyeh, et l'entrée de la cimenterie de Sibline pour protester contre la décision de transférer dans leur région une partie des déchets qui se sont accumulés ces derniers jours à Beyrouth et dans le Mont-Liban.

A Jiyeh, les manifestants, qui ont dressé des tentes à même la chaussée, empêchent les camions à ordures de passer. L'autoroute côtière vers le Liban-sud est bloquée dans les deux sens par des débris et des pierres. Les manifestants ont annoncé que leur sit-in se poursuivra jusqu'à l'annulation de la décision du transfert des déchets dans leur région. Le trafic étant quasiment arrêté, les forces de l'ordre conseillent aux automobilistes d'éviter de circuler dans le secteur.

Dans l'après-midi, la chambre de contrôle du trafic routier a affirmé que la route maritime de Jiyeh a été partiellement rouverte. L'Agence nationale d'information (ANI, officielle) a toutefois indiqué que la circulation était toujours difficile et que les manifestants n'ouvrent le passage qu'aux cas d'urgences médicales.

Par ailleurs, des habitants d'Iqlim el-Kharroub manifestent également devant la cimenterie de Sibline pour y empêcher l'entrée de camions à ordures. Des tentes ont été également plantées dans le secteur.
Les manifestants ont en outre installé des banderoles critiquant la décision du ministère de l'Environnement de transporter les déchets dans leur région et demandant à l'ancien Premier ministre Saad Hariri et au leader du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt de faire pression sur le gouvernement pour ne pas transformer l'Iqlim en décharge.


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Pour sa part, le président de la municipalité de Barja, Nach'at Hamiyeh, a affirmé que les manifestations bloquant la route menant vers la localité de Jiyeh se poursuivront tant que les responsables ne s'engageront pas à annuler la décision de transférer les déchets dans la région."La population souffre des toxines qui se dégagent du dépotoir de Jiyeh et d'autres projets nocifs pour la santé et l'environnement, a dit M. Hamiyeh. Au lieu d'offrir des projets de développement, les autorités veulent faire de notre région un grand dépotoir".

Une délégation de responsables des municipalités de la région ont rencontré en soirée le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk qui leur a assuré qu'aucune décision concernant la région d'Iqlim al-Kharroub ne sera adoptée sans le consentement de ses habitants.

Dans le même temps, les camions à ordures de la compagnie Sukleen ont entamé dimanche le ramassage des ordures ménagères à partir de Beyrouth.
Depuis la fermeture, le 17 juillet, du dépotoir de Naamé, au sud de Beyrouth, la compagnie Sukleen, dont le contrat avec l'Etat a pris fin, n'assurait plus jusque là le ramassage et le transport des ordures qui s'accumulent dans les rues de la capitale et plusieurs régions du pays.

Samedi soir, le chef du gouvernement Tammam Salam a annoncé dans un communiqué avoir abouti à une "solution temporaire immédiate à la crise des déchets de Beyrouth, ses banlieues, ainsi que d'autres régions du Mont-Liban, consistant à procéder au ramassage immédiat des ordures ménagères dans ces secteurs afin de les décharger dans des espaces déterminés par le ministère de l'Environnement".

Avant l'annonce du Premier ministre, des centaines d'activistes de la société civile avaient manifesté leur colère en bloquant l'accès à la rue des banques, au centre-ville de Beyrouth.

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