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Le secrétaire américain à la Défense en Irak pour parler de la lutte anti-EI

Selon un porte-parole du Pentagone, l'assaut sur la ville de Ramadi est une question de "semaines".

Le secrétaire à la Défense américain Ashton Carter (au centre) est arrivé à Bagdad jeudi pour discuter de la lutte contre le groupe jihadiste État islamique cible d'une contre-offensive de l'armée irakienne dans la province clé d'al-Anbar. AFP / CAROLYN KASTER

Le secrétaire à la Défense américain Ashton Carter a discuté jeudi à Bagdad avec les dirigeants irakiens et des leaders sunnites de la lutte contre le groupe jihadiste État islamique (EI), cible d'une contre-offensive de l'armée dans la province clé d'al-Anbar. Cette visite d'une journée est la première en Irak de M. Carter depuis sa prise de fonctions en février et intervient également sur fond de recrudescence des attaques sanglantes dans la capitale et ses environs.

Le secrétaire à la Défense, qui vient d'effectuer une tournée en Israël, en Arabie saoudite et en Jordanie, s'est entretenu avec le Premier ministre Haïdar al-Abadi, son homologue Khaled al-Obaidi et le chef du contre-terrorisme irakien. Il a ensuite rencontré le président du Parlement, Salim al-Joubouri, et des leaders sunnites dont le gouverneur d'al-Anbar, la plus grande province d'Irak située dans l'ouest, aux frontières syrienne, saoudienne et jordanienne. L'EI contrôle la majorité de cette province majoritairement sunnite que les autorités irakiennes tentent péniblement de reprendre.

M. Carter a aussi parlé avec le gouverneur adjoint de la province de Ninive, également en grande partie aux mains de l'EI, et des responsables de sécurité de celle de Salaheddine, que l’État irakien contrôle encore en majorité.

Les forces armées ont lancé le 13 juillet une nouvelle offensive pour reprendre al-Anbar et resserrent désormais l'étau autour de ses deux principales villes, Ramadi et Fallouja, avec l'appui crucial de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis qui bombarde par les airs les positions de l'EI. Selon un porte-parole du Pentagone, le colonel Steve Warren, qui accompagne la délégation américaine à Bagdad, l'armée irakienne cherche actuellement à "isoler" Ramadi en coupant ses voies d'accès.

 

(Pour mémoire : À la fête du Fitr, l'Irak pleure ses morts )

 

Intégrer les sunnites
Le responsable militaire s'est refusé à dire quand l'assaut sur la ville même de Ramadi, chef-lieu d'al-Anbar, pourrait avoir lieu, mais a souligné qu'il s'agissait d'une question de "semaines". "Plusieurs milliers" de soldats irakiens doivent mener l'offensive, alors que de "1.000 à 2.000" combattants de l'EI se trouvent dans la ville, selon lui. Une autre opération est en cours simultanément à Fallouja. Selon le colonel Warren, elle est menée principalement par des milices chiites, appelées à la rescousse par le gouvernement de M. Abadi après la chute de Ramadi en mai.

Ces milices des Unités de mobilisation populaire, soutenues par l'Iran -qui a comme Washington déployé des conseillers militaires sur le terrain-, avaient jusqu'alors tenues à l'écart des combats à al-Anbar par crainte de tensions confessionnelles. L'un des enjeux de la visite de M. Carter est justement d'essayer de voir plus clair dans l'écheveau des milices et groupes armés présents en Irak, a-t-on expliqué dans son entourage.

Washington pousse le gouvernement irakien à majorité chiite à mieux intégrer les groupes sunnites dans les offensives lancées contre l'EI alors que les opérations militaires sont majoritairement menées par l'armée, les milices chiites et les forces kurdes. "Avoir une participation sunnite sous le contrôle de l'armée irakienne est capital", a souligné récemment M. Carter.

 

Armes et entraînement
L'EI s'est emparé de pans entiers de l'Irak à la faveur d'une offensive fulgurante lancée en juin 2014 et marquée par la débandade de la police et de l'armée. Selon des experts, le groupe extrémiste sunnite a profité d'un terreau favorable, la communauté sunnite se sentant depuis plusieurs années marginalisée et discriminée par les autorités.

Après la chute de Ramadi, le gouvernement américain a déployé 500 soldats et conseillers militaires supplémentaires sur la base irakienne de Taqadoum, à quelques dizaines de km de la ville. Les militaires américains sont là pour assister l'état-major local dirigeant l'offensive, mais aussi pour aider l'armée à former des combattants issus des tribus sunnites. Selon le colonel Warren, ce programme a déjà permis en quelques semaines de donner à environ 1.800 sunnites une formation militaire de base d'une semaine, ainsi que de l'équipement dont des armes légères.

Au total, les États-Unis ont déployé près de 3.500 conseillers militaires et soldats pour aider l'armée irakienne, sans participer directement aux combats. Parallèlement, ils mènent quotidiennement depuis l'été 2014 avec leurs alliés des frappes aériennes contre l'EI en Irak mais aussi en Syrie voisine où le groupe jihadiste contrôle de vastes territoires.

 

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