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À La Une - Allemagne

George, Syrien, apprenti mécano dans une Allemagne avide de main-d'oeuvre

Depuis septembre 2014, le jeune Syrien travaille en alternance au garage et suit des cours au lycée professionnel.

George Romanos, 21 ans, chrétien de Syrie, a atterri en Bavière, seul, au printemps 2013 au terme d'un périple sur lequel il ne souhaite pas s'étendre. AFP / CHRISTOF STACHE

"Ce sera un mécanicien hors pair!". Comme de plus en plus d'employeurs allemands, le garagiste Robert Menhofer a choisi de donner sa chance à un jeune réfugié, et il ne tarit pas d'éloges sur George, son apprenti syrien. "Pour tout ce qui relève de la pratique, il est imbattable!", s'enflamme M. Menhofer, 59 ans. "Mais la théorie, ce n'est pas trop ça... à cause de la langue", tempère l'apprenti en bleu de travail, qui s'exprime pourtant très correctement en allemand, appris depuis son arrivée dans le pays.

George Romanos, 21 ans, chrétien de Syrie, a atterri en Bavière, seul, au printemps 2013 au terme d'un périple sur lequel il ne souhaite pas s'étendre. Comme lui, près de 86.000 Syriens chassés par la guerre sont arrivés en Allemagne depuis début 2013.  Depuis le 1er janvier, la première économie d'Europe a ainsi accueilli près de 180.000 réfugiés, venus de Syrie, mais aussi du Kosovo ou d'Albanie. Ils ne sont pas reçus à bras ouverts partout, notamment à l'Est, théâtre de manifestations contre des foyers de réfugiés mais, ailleurs, sont de plus en plus considérés comme une manne précieuse pour les entreprises en manque de relève, surtout dans les métiers manuels et l'artisanat.

Les appels des milieux économiques en faveur d'une législation permettant leur intégration plus rapide sur le marché du travail se multiplient. A Augsbourg, la grande ville la plus proche de Bobingen, à 70 kilomètres de Munich, la capitale régionale, la chambre d'artisanat se démène depuis plusieurs années en ce sens.

 

( Lire aussi : La jeune réfugiée en pleurs devant Merkel ne devrait pas être renvoyée au Liban)

 

Pénurie de main-d'oeuvre
L'objectif est double, explique Volker Zimmermann, en charge du département éducation: œuvrer à la cohésion sociale, dans une région où pratiquement chaque commune abrite maintenant un foyer de demandeurs d'asile; et lutter contre une pénurie de main-d’œuvre de plus en plus marquée.

A Augsbourg et dans les environs, le chômage pointait en juin à 4,2% et quelque 5 000 postes restent vacants. Ici comme ailleurs, l'apprentissage souffre particulièrement: ces formations duales spécifiques à l'Allemagne n'attirent plus assez de candidats, quelque 80 000 places d'apprentis sont restées non pourvues à la rentrée 2014. "Maintenant tout le monde préfère étudier à l'université", déplore M. Menhofer.

Quand il a rencontré George, qui vivait dans un foyer de réfugiés à Bobingen et "adore les voitures", il a sauté sur l'occasion. Président de l'association locale des entrepreneurs, il avait fait appel aux résidents du foyer pour donner un coup de main, lors de l'installation du marché de Noël. Depuis septembre 2014, le jeune Syrien travaille donc en alternance au garage et suit des cours au lycée professionnel. Et donne entière satisfaction à son patron, qui le compare aux jeunes Allemands qu'il qualifie de "feignants".

La chambre d'artisanat locale a même un "conseiller interculturel d'orientation", Sait Demir, qui s'est occupé des formalités, d'autant plus complexes que la demande d'asile de George était en cours d'examen - il a maintenant un permis de séjour provisoire de deux ans.

 

(Lire aussi : « Si le Liban a pu accueillir 1,2 million de personnes, il est certain que les pays riches peuvent en accueillir beaucoup plus » )

 

Les choses bougent
George touche 675 euros bruts par mois de son employeur et s'est pris un petit appartement, dont l'Agence pour l'emploi paie le loyer. M. Demir, qui travaille étroitement avec l'Agence pour l'emploi et des associations caritatives, a ainsi placé 19 demandeurs d'asile en apprentissage depuis le 1er janvier. Mais "cela pourrait être beaucoup plus", affirme-t-il. "Les employeurs commencent à avoir vent du fait qu'il y a la possibilité d'avoir des apprentis motivés, avides d'apprendre, travailleurs", assure M. Zimmermann. Mais pour le moment, "la complexité administrative en rebute beaucoup". Et tant que les demandes d'asile ne sont pas instruites, ce qui peut prendre des mois, la possibilité d'une expulsion du jour au lendemain fait figure d'épée de Damoclès.
Depuis deux ans cependant, "il s'est déjà passé énormément de choses", assure M. Demir, et le sujet est maintenant dans toutes les têtes.

Les Allemands doivent voir dans les nouveaux arrivants "la main-d’œuvre dont nous avons de plus en plus besoin", plaidaient dans une récente tribune deux ministres du gouvernement d'Angela Merkel. Auparavant, les demandeurs d'asile n'avaient pas le droit de travailler pendant neuf mois après leur arrivée, mais en novembre cette durée a été abaissée à trois mois. Depuis janvier, l'Agence pour l'emploi a accordé plus de 6.000 autorisations de travailler à ce public.

 

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commentaires (2)

On a maintenant la preuve que les boat people rabattent sur l'occicon une main d'oeuvre bon marche . Il se contenterai de 100 ou 200 euros , ca peut faire vivre sa famille en Syrie sous complot . Et les peuples d'europe pourront pleurer , ne pouvant pas faire concurrence a cette esclavagisme des temps modernes . Les grecs en savent quelque chose !!

FRIK-A-FRAK

12 h 41, le 19 juillet 2015

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Commentaires (2)

  • On a maintenant la preuve que les boat people rabattent sur l'occicon une main d'oeuvre bon marche . Il se contenterai de 100 ou 200 euros , ca peut faire vivre sa famille en Syrie sous complot . Et les peuples d'europe pourront pleurer , ne pouvant pas faire concurrence a cette esclavagisme des temps modernes . Les grecs en savent quelque chose !!

    FRIK-A-FRAK

    12 h 41, le 19 juillet 2015

  • Pour les "entrepreneurs allemands", ça les arrange, ils ont besoin de main d'aoeuvre. Pour les jeunes Syriens, c'est infiniment mieux que de recevoir sur la tête un baril d'explosifs du petit Hitler de Damas.

    Halim Abou Chacra

    04 h 43, le 19 juillet 2015

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