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Moyen Orient et Monde

Les principaux points de l’accord sur le nucléaire iranien

L'Iran et les grandes puissances ont conclu hier un accord historique mettant fin à douze années de tensions autour du dossier nucléaire iranien et ouvrant une « nouvelle page » dans les relations internationales. Cet accord rend quasi impossible la construction d'une bombe atomique par Téhéran et marque le début d'une normalisation des relations de ce pays de 77 millions d'habitants, aux riches ressources pétrolières et gazières, avec la communauté internationale.

Voici les principaux « paramètres » de l'accord :

Le « breakout time »
L'objectif est de porter à un an, au minimum, et pendant au moins dix ans, le « breakout time », soit le temps nécessaire à l'Iran pour produire suffisamment de matière fissile pour la fabrication d'une bombe atomique, et de rendre une telle démarche immédiatement détectable. Ce délai est actuellement de 2 à 3 mois.

L'enrichissement d'uranium
L'enrichissement d'uranium au moyen de centrifugeuses ouvre la voie à différents usages, selon le taux de concentration de l'isotope U-235 : 3,5 à 5 % pour du combustible nucléaire, 20 % pour un usage médical et 90 % pour une bombe atomique. Cette dernière étape, la plus cruciale, est aussi techniquement la plus rapide à réaliser.
– Le nombre de centrifugeuses de l'Iran passera de plus de 19 000 actuellement, dont 10 200 en activité, à 6 104 – soit une réduction de deux tiers – pendant une durée de 10 ans. Seules, 5 060 d'entre elles seront autorisées à enrichir de l'uranium, à un taux ne dépassant pas 3,67 % durant 15 ans. Il s'agira exclusivement de centrifugeuses de première génération.
L'Iran pourra néanmoins poursuivre ses activités de recherche sur des centrifugeuses plus performantes et en commencer la fabrication au bout de huit ans, notamment des IR-6, dix fois plus performantes que les machines actuelles, et les IR-8, 20 fois plus performantes.
– Téhéran va réduire à 300 kg, pour une durée de 15 ans, son stock d'uranium faiblement enrichi (LEU), actuellement de 10 000 kg.
– Téhéran a accepté de ne pas construire de nouvelles installations d'enrichissement d'uranium pendant 15 ans.
– L'Iran a accepté de ne plus enrichir d'uranium pendant au moins 15 ans dans le site de Fordo, enfoui sous la montagne et de ce fait impossible à détruire par une action militaire. Il n'y aura plus de matières fissiles à Fordo pendant au moins 15 ans. Le site restera ouvert mais n'enrichira pas d'uranium. Environ deux tiers des centrifugeuses de Fordo seront retirées du site.
– Natanz : c'est la principale installation d'enrichissement iranienne, avec quelque 17 000 centrifugeuses IR-1 de première génération, un millier d'IR-2M plus rapides et une capacité d'en accueillir au total 50 000. Téhéran a accepté que Natanz devienne son unique installation d'enrichissement et de n'y maintenir que 5 060 centrifugeuses, toutes de type IR-1. Les centrifugeuses IR-2M seront enlevées et placées sous contrôle de l'AIEA.

Le contrôle
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), déjà présente en Iran, sera en charge de contrôler régulièrement tous les sites nucléaires iraniens et voit ses prérogatives considérablement accrues.
– Le champ de compétence de l'AIEA s'étendra désormais à toute la filière nucléaire iranienne, de l'extraction d'uranium à la recherche-développement, en passant par la conversion et l'enrichissement d'uranium. Les inspecteurs de l'AIEA pourront accéder aux mines d'uranium et aux lieux où l'Iran produit le « yellowcake » (un concentré d'uranium), pendant 25 ans.
– L'Iran a également accepté un « accès » limité à des sites non nucléaires, notamment militaires, en cas de soupçons d'activités nucléaires illégales, par les inspecteurs de l'AIEA dans le cadre du protocole additionnel au traité de non-prolifération nucléaire (TNP) que le pays s'engage à appliquer et à ratifier.

Le plutonium
L'accord vise à rendre impossible la production par l'Iran de plutonium 239, l'autre composante possible d'une bombe nucléaire.
– Le réacteur à eau lourde en construction à Arak sera modifié de façon à ne pas pouvoir produire de plutonium de qualité militaire. Les déchets produits seront envoyés à l'étranger pendant toute la durée de vie du réacteur.
– Téhéran ne pourra pas construire un nouveau réacteur à eau lourde pendant 15 ans.

L'Iran et les grandes puissances ont conclu hier un accord historique mettant fin à douze années de tensions autour du dossier nucléaire iranien et ouvrant une « nouvelle page » dans les relations internationales. Cet accord rend quasi impossible la construction d'une bombe atomique par Téhéran et marque le début d'une normalisation des relations de ce pays de 77 millions d'habitants,...

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