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Moyen Orient et Monde - Négociations

Nucléaire iranien : Rush final et montée de tension à Vienne

Des questions encore « très très très difficiles » restent à régler, estime un haut responsable occidental.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et l’ambassadeur iranien à l’AIEA, Ali Akbar Salehi, à la table des négociations au palais Coburg. Joe Klamar/AFP

La négociation sur le nucléaire s'est brusquement tendue hier à Vienne, l'Iran et les grandes puissances butant toujours sur plusieurs questions, au point de prolonger de nouveau leurs tractations pour tenter d'arracher enfin un accord historique.


Après onze jours de discussions acharnées dans la capitale autrichienne, rien ne semble joué et l'accord se dérobe toujours, tant les points d'achoppement persistent, selon les différentes parties. Des questions encore « très très très difficiles » restent à régler, a estimé hier soir un haut responsable occidental, chaque partie faisant passer des messages dramatiques ou conciliants dans ce qui semble s'annoncer comme le rush final. Les négociations, qui étaient censées s'achever hier, ont été finalement prolongées « de quelques jours », mais les grandes puissances et l'Iran semblent avoir une appréciation différente de cette notion. « On touche à la fin. On vient de procéder à une ultime prolongation. On voit mal pourquoi et comment nous irions au-delà : ou ça marche dans les 48h, ou pas », a martelé une source proche des négociations, tandis qu'un haut responsable occidental affirmait que les discussions ne pouvaient pas être « infinies ».

 

(Reportage : Maisons closes et balades en vélo en marge des négociations sur l'Iran)


« Si les autres ont une date butoir, ce n'est pas notre problème », a rétorqué le négociateur iranien Abbas Araghchi. « Nous sommes prêts à rester à Vienne autant que nécessaire, prêts à prolonger jour après jour les discussions », a-t-il ajouté sur les télévisions iraniennes. « Le texte principal est presque fini, il ne reste que quelques crochets sur lesquels il doit y avoir des décisions politiques des ministres », a déclaré M. Araghchi, en ajoutant que les cinq annexes de l'accord ont également été presque finalisées. « Les divergences essentielles portent peut-être sur deux ou trois points. Il y a aussi d'autres points moins importants – peut-être sept, huit ou dix », a-t-il ajouté.

 

Réunions tendues
Depuis le début de la semaine, les chefs de la diplomatie du P5+1 (États-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne), venus à Vienne pour peser de tout leur poids dans la balance, ont enchaîné les réunions. Entre eux, et avec leur homologue iranien Mohammad Javad Zarif, toujours souriant mais redoutable négociateur. Mais sans percée jusqu'à présent, le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov évoquant également « sept ou huit points » toujours en suspens. « Il y a un certain nombre de questions. Il faudra des marchandages et des décisions difficiles de part et d'autre », a estimé son homologue britannique Philip Hammond. Les échanges semblent avoir été parfois houleux. « Il y a eu des tensions », selon le Français Laurent Fabius, « cela a parfois été dur », a confié la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini.


En attendant, la plupart des ministres du P5+1 sont repartis hier soir de Vienne, où ils devraient revenir ce soir pour de nouvelles séances de discussions nocturnes. Les points d'achoppement restent toujours les mêmes, avec une acuité différente suivant les périodes. Ils concernent essentiellement la durée d'un accord, les sanctions contre l'Iran et la « possible dimension militaire » (PMD) du programme nucléaire iranien, selon M. Fabius. Dans le volet « sanctions », Sergueï Lavrov a confié hier que la question de l'embargo sur les armes frappant l'Iran demeurait un « problème majeur ».

 

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Après onze jours de discussions acharnées dans la capitale autrichienne, rien ne semble joué et l'accord se dérobe toujours, tant...

commentaires (1)

"Si les autres ont une date butoir, ce n'est pas notre problème, a rétorqué le (négociateur) iranien Araghchi. Nous sommes prêts à prolonger jour après jour les discussions. « Le texte principal est presque fini, il ne reste que quelques crochets, en ajoutant que les cinq annexes de l'accord ont été presque finalisées. Les divergences portent peut- être sur deux ou trois points. Il y a aussi d'autres points moins importants – peut-être sept, huit ou dix." ! Un véritable Marchand Bazarî de tapis Per(s)cés, ce (négotiateur) Arachchîîî !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

03 h 48, le 08 juillet 2015

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Commentaires (1)

  • "Si les autres ont une date butoir, ce n'est pas notre problème, a rétorqué le (négociateur) iranien Araghchi. Nous sommes prêts à prolonger jour après jour les discussions. « Le texte principal est presque fini, il ne reste que quelques crochets, en ajoutant que les cinq annexes de l'accord ont été presque finalisées. Les divergences portent peut- être sur deux ou trois points. Il y a aussi d'autres points moins importants – peut-être sept, huit ou dix." ! Un véritable Marchand Bazarî de tapis Per(s)cés, ce (négotiateur) Arachchîîî !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 48, le 08 juillet 2015

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