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À La Une - Terrorisme

La Tunisie renforce la sécurité autour de ses sites touristiques

La famille du tueur présumé a été interrogée et son téléphone portable, qu'il avait jeté dans la mer, a été retrouvé.

Un homme embrasse le drapeau tunisien sur les lieux de l'attentat de vendredi dernier près de Sousse. KENZO TRIBOUILLARD/AFP

La Tunisie va armer sa police touristique et déployer un millier d'agents de sécurité supplémentaires pour protéger hôtels, plages et sites touristiques après un attentat contre un hôtel qui a fait 38 morts, le plus sanglant de l'histoire du pays.

C'est la première fois, selon les autorités, que la police touristique va être armée. Le Premier ministre Habib Essid avait annoncé dès vendredi qu'"un plan exceptionnel" serait mis en oeuvre pour protéger les sites touristiques.
Dimanche, le ministère du Tourisme a précisé que 1.000 agents de sécurité armés viendraient renforcer à partir du 1er juillet la police touristique. Ils seront déployés à "l'intérieur et à l'extérieur des hôtels", sur les plages et dans les sites touristiques et archéologiques.

(Lire aussi : Terrorisme sans frontières)


Un jeune Tunisien a fait irruption vendredi sur la plage d'un hôtel à Port El Kantaoui, près de Sousse (140 km au sud de Tunis), une Kalachnikov cachée dans son parasol, avant d'ouvrir le feu sur les touristes.
Au moins 15 Britanniques ont été tués selon le Foreign office, un bilan qui pourrait s'alourdir car les autorités tunisiennes n'ont pas encore fini d'identifier les 38 victimes. Selon Dublin, trois Irlandais ont aussi péri.

Londres a par ailleurs averti que "d'autres attaques terroristes en Tunisie étaient possibles", et Scotland Yard y a dépêché des hommes. Dimanche après-midi, un petit groupe de policiers britanniques est arrivé à la morgue de l'hôpital Charles Nicolle de Tunis, où les corps des victimes ont été transférés.

Des complices ?

Sur les lieux du drame, des touristes et des Tunisiens passaient dimanche déposer des fleurs, mais les journalistes restaient plus nombreux que les badauds alors qu'un appel à manifester contre le terrorisme avait été lancé sur les réseaux sociaux.

Le ministère de l'Intérieur a indiqué que la famille du tueur présumé avait été interrogée et que son téléphone portable, qu'il avait jeté dans la mer, avait été retrouvé. "Une seule personne a perpétré l'attentat (...) mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a des gens qui ont aidé" l'assaillant, abattu par la police après le carnage, a ajouté son porte-parole, Mohamed Ali Aroui.

(Repère : Tunisie: les troubles depuis la révolution)


Malek, 16 ans, un témoin de l'attaque, a raconté à l'AFP avoir vu le tireur "déposer son parasol sur le sable (...) Mais tout d'un coup, il a pris une Kalachnikov et a commencé à tirer sur le sable". "Tout le monde s'est levé pour voir ce qui se passait, puis on l'a vu tirer sur les touristes avec un grand sourire", a-t-il ajouté.
Selon des témoins, l'attaque a duré de 30 à 40 minutes, et beaucoup de Tunisiens se demandaient pourquoi l'assaillant n'a pas été neutralisé plus tôt par les forces de l'ordre. Interrogé par l'AFP, M. Aroui a refusé de réagir, arguant de l'enquête en cours.

Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué l'attaque, affirmant que le jihadiste, identifié par les autorités comme Seifeddine Rezgui, né en 1992, avait tué "des sujets des Etats de l'alliance croisée", en allusion à la coalition internationale antijihadistes menée par les Etats-Unis.

Poursuite des identifications

Avec 1.000 km de littoral, d'innombrables plages et des sites archéologiques de renommée internationale, la Tunisie a très longtemps été l'une des destinations phare des tours opérateurs européens.
Mais depuis la révolution de 2011 qui a chassé du pouvoir Zine El Abidine Ben Ali, les bouleversements politiques, les tensions économiques et sociales et la montée du jihadisme ont pesé sur le secteur crucial du tourisme (7% du PIB).
Les réservations avaient déjà chuté après l'attentat du Bardo le 18 mars (22 morts dont 21 touristes étrangers) et selon des tours opérateurs britanniques et belges, quelque 4.500 touristes devraient avoir été rapatriés d'ici dimanche soir par des vols spécialement affrétés.

Tunis n'a toujours pas publié la liste détaillée des victimes qui n'étaient vêtues que de leurs maillots de bain au moment du carnage, sans papiers d'identité sur elles.
"Nous prenons le temps nécessaire. Il faut faire zéro erreur", a déclaré Naoufel Somrani, directeur des services d'urgence au ministère de la Santé, ajoutant que des familles étaient arrivées de l'étranger pour identifier les corps.

Outre les victimes britanniques, un Allemand (BIEN: un Allemand), une Belge, une Irlandaise et une Portugaise figurent parmi les morts selon les autorités.

Depuis 2011, des dizaines de soldats et policiers ont été tués par des jihadistes en Tunisie, un pays qui fournit le plus gros contingent de ressortissants -environ 3.000 - auprès de groupes extrémistes en Syrie, en Irak et en Libye.


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