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À La Une - Terrorisme

Attentat en France : les enquêteurs à la recherche d'éventuels complices

Le suspect Yassin Salhi était toujours interrogé samedi par les enquêteurs.

Des dizaines de personnes et des élus se sont rassemblés le 27 juin 2015 à l'hôtel de ville de Saint-Quentin - Fallavier en hommage aux victimes de l'attentat. AFP PHOTO/PHILIPPE DESMAZES

L'homme suspecté d'avoir mené un nouvel attentat jihadiste en France dans la région de Lyon (centre-est) et d'avoir décapité son employeur était toujours interrogé samedi par les enquêteurs qui s'interrogent sur d'éventuelles complicités. Après l'onde de choc des attentats de janvier à Paris, suivis d'une envolée des actes islamophobes dans le pays, les autorités françaises s'inquiètent des conséquences de cette nouvelle attaque.

En visite en Amérique du sud, le Premier ministre Manuel Valls a écourté son séjour pour participer samedi matin à un nouveau conseil restreint aux ministres concernés - Affaires étrangères, Défense, Intérieur, Justice - autour du président de la République François Hollande. L'attentat "crée une tension forte sur la société française qui va être exploitée", a déclaré M. Valls à l'AFP dans l'avion qui le ramenait de Bogota.  "Cet acte macabre de décapitation, avec une mise en scène, avec des drapeaux, est nouveau en France", avec une volonté de "marquer les esprits", a souligné le Premier ministre. "C'est à la société française d'être forte sur ses valeurs" a-t-il estimé, avertissant que "la question n'est pas de savoir s'il y aura un nouvel attentat, mais quand".

La principale instance représentative de l'islam de France, le Conseil français du culte musulman, a condamné l'attaque et appelé "l'ensemble de la communauté nationale à la vigilance, à l'unité et à la solidarité". L'ancien président français Nicolas Sarkozy, à la tête de l'opposition de droite à M. Hollande, et la chef de file de l'extrême droite, Marine Le Pen, ont eux réclamé des mesures rapides pour, selon Mme Le Pen, "terrasser l'islamisme".

C'est la première fois en France qu'une décapitation a lieu lors d'une attaque terroriste, une pratique en revanche fréquemment utilisée en Syrie et Irak par l'EI. Les autorités françaises essayaient par ailleurs de confirmer samedi si des Français figurent parmi les 38 victimes d'un attentat perpétré vendredi à Sousse, une station balnéaire fréquentée par de nombreux étrangers, en Tunisie.


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Liens avec la mouvance salafiste
Arrêté alors qu'il tentait de déclencher une deuxième explosion sur un site industriel sensible, Yassin Salhi était toujours en garde à vue samedi, de même que son épouse et sa sœur, également interpellées vendredi. Des perquisitions ont été menées à son domicile et dans la société de transport qui l'employait.

Fraîchement arrivé en région lyonnaise en provenance de l'Est de la France, cet homme de 35 ans au casier judiciaire vierge, avait été fiché en 2006 par les services de renseignements pour "radicalisation", selon l'Intérieur. Il avait de nouveau été repéré entre 2011 et 2014 pour ses liens avec la mouvance salafiste lyonnaise. Père de trois enfants, Yassin Salhi est né en France d'un père d'origine algérienne et d'une mère d'origine marocaine. Le suspect s'est présenté au volant d'un véhicule utilitaire tôt vendredi devant l'usine de gaz industriels de la société américaine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier, à une quarantaine de kilomètres de Lyon. Ayant déjà effectué des livraisons dans cette usine, il a pu pénétrer sans difficulté sur le site, a précisé le procureur de Paris, François Molins. Quelques minutes plus tard, il a projeté son véhicule sur un hangar, provoquant une violente explosion mais sans faire de blessés.

L'assaillant avait préalablement signé une macabre mise en scène, en accrochant sur le grillage extérieur la tête décapitée de son employeur, entourée de drapeaux islamistes. Les pompiers dépêchés sur place l'ont ensuite surpris en train d'ouvrir des bouteilles d'acétone et l'ont maîtrisé, a ajouté le procureur. Le corps de la victime a été retrouvé près du véhicule ainsi qu'un couteau, en cours d'analyse. Le parquet antiterroriste de la capitale s'est saisi de l'enquête. De nombreuses questions demeurent sur le mobile du suspect, les circonstances de l'assassinat de la victime et d'éventuelles complicités, a souligné le procureur.

Les autorités françaises redoutaient de nouveaux actes de terrorisme depuis les sanglantes attaques qui avaient 17 morts en janvier et l'arrestation, en avril, d'un étudiant algérien, Sid Ahmed Ghlam, soupçonné d'un projet d'attaque contre une église catholique près de Paris.

 

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