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Économie - Liban - Lobbying

Organismes économiques et syndicats appellent à stopper « le suicide » politique

Des représentants du patronat, de syndicats et de la société civile se sont réunis hier au Pavillon royal du Biel pour signer une déclaration commune appelant à la fin des blocages institutionnels qui, selon eux, portent atteinte à l'économie du pays.

Après avoir signé « L’alarme du 25 juin – Arrêtons le suicide collectif », les représentants des organisations concernées ont posé pour la photo de groupe. Photo Ibrahim Tawil

À en juger par la salle comble ornée d'innombrables drapeaux du Liban, l'hymne national repris en chœur par l'assemblée et la verve des intervenants, le rassemblement organisé hier au Pavillon royal du Biel avait presque tout du meeting politique... À l'exception, peut-être, de l'absence de portraits géants à la gloire de politiciens. Pourtant, c'est bien pour presser ces derniers à sortir de leur torpeur au plan institutionnel que les principales organisations professionnelles du pays se sont réunies pour lancer « L'alarme du 25 juin – Arrêtons le suicide collectif ».
Une pétition en ce sens appelle à un « sursaut national » pour élire un président de la République et réactiver l'activité parlementaire afin de mettre fin à une situation qui, selon ses signataires, prend en otage l'économie du pays.
« Pour la première fois, le patronat, les travailleurs et la société civile sont rassemblés autour d'une cause commune : la nécessité de dissocier cette crise politique de la situation économique et sociale du pays », déclare à L'Orient-Le Jour le député Robert Fadel, à l'origine de cette initiative.

Relancer l'économie
« La politique doit se mettre au service de l'économie. Or, la poursuite du vide actuel pourrait étouffer toute possibilité de reprise économique », renchérit Charles Arbid, président de la Lebanese Franchise Association (LFA). À l'instar de ses cosignataires, il dénonce en premier lieu le dysfonctionnement de l'activité législative qui, du fait des projets et propositions de lois encore en attente, impacterait directement l'activité économique. « Il y a un besoin urgent de régler un certain nombre de dossiers essentiels, comme ceux relatifs à la Caisse nationale de Sécurité sociale, d'Électricité du Liban, des télécommunications, du pétrole, de l'adhésion du Liban à l'Organisation mondiale du commerce ou la relance du Conseil économique et social », déplore par exemple l'actuel président de l'Association des banques, Francois Bassil.
La vacance présidentielle ébranle ensuite la confiance des investisseurs étrangers, et notamment ceux de la région. « Quelque 85 % des investissements étrangers viennent des pays du Golfe et le revenu du secteur touristique est basé à 63 % sur leurs ressortissants. Or, l'élection d'un président leur redonnerait confiance », affirme à L'Orient-Le Jour le président de la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban, Mohammad Choucair.
La paralysie institutionnelle empêche enfin toute perspective de politique économique contracyclique à même de faciliter une reprise de l'activité. « L'État doit soutenir les secteurs les plus touchés par la crise et créer de l'emploi à travers un plan de relance. De même, le Liban a besoin d'une véritable politique de solidarité sociale, alors que plus de 300 000 Libanais vivent avec moins de 2 dollars par jour et de nombreux enfants sont déscolarisés », explique le député Robert Fadel qui n'a pas fourni, à l'instar des autres cosignataires, davantage de précisions sur les contours de ce plan de relance.

Reste à savoir si cette démonstration de force parviendra à réussir là où toutes les autres tentatives de pression – internes comme externes – ont jusque-là échoué. « Réunir tous ces représentants est en soi une ébauche de solution, car cela nous donne un pouvoir considérable. Cet appel n'est que la première étape : si nous ne sommes pas entendus, nous accentuerons la pression sur les décisionnaires. D'autant qu'une poursuite de la crise politique et économique dans les prochains mois accentuera le mécontentement », déclare Robert Fadel. « Notre déclaration pourrait être transmise à l'ensemble des organisations internationales et régionales, ainsi qu'aux ambassades présentes au Liban », affirme de son côté Mohammad Choucair.
Est-ce à dire que le seul déblocage politique suffirait à remettre le pays sur les rails du développement économique ? Un pas que ne franchit pas Mohammad Choucair qui considère simplement que « pour le moment, l'urgence est de sortir de l'impasse créée par un État failli » !

 

Les signataires de la pétition

« L'alarme du 25 juin » a été signé par : Robert Fadel (député de Tripoli), Charles Arbid (président de la Lebanese Franchise Association), Adnane Kassar (président des organismes économiques), Mohammad Choucair (président de la Chambre de commerce, d''industrie et d'agriculture de Beyrouth et du Mont Liban), Ghassan Ghosn (président de la Confédération générale des travailleurs du Liban), Georges Jreige (bâtonnier de Beyrouth), Mohammad Saleh (président de la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Saïda), Antoine Boustany (président de l'ordre des médecins), Hayat Arslane (société civile), François Bassil (président de l'Association des banques du Liban), Khaled Chehab (président de l'ordre des ingénieurs), Fadi Gemayel (président de l'Association des industriels), Nicolas Chammas (président de l'Association des commerçants de Beyrouth), Rabih Hassouna (président de l'ordre des pharmaciens) et Pierre Achkar (président du syndicat des hôteliers du Liban).

 

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commentaires (4)

A l’occasion de la réunion d’hier au Biel, permettez-moi de poser une question. De nos jours, peut-on envisager de construire un immeuble de 12 étages sans en avoir minutieusement établi, au préalable, tous les plans architecturaux et techniques ainsi que les études de rentabilité du projet ? Si la réponse à une telle question est évidente, comment, des lors, peut-on envisager de rebâtir toute une nation sans plan précis ? Or c’est, précisément ceci que l’on s’évertue de faire depuis la Révolution du Cèdre. Les problèmes dont nous souffrons nous sont familiers. Il suffirait de 1. Construire 2 nouvelles centrales électriques et remettre de l’ordre à l’EDL pour économiser 2 MILLIARDS DE DOLLARS CHAQUE ANNEE 2. Percevoir scrupuleusement les 6% de droits d’enregistrement de propriétés pour augmenter les revenus publics de 1.7 MILLIARDS DE DOLLARS CHAQUE ANNEE. 3. Recouvrer fidèlement le montant des permis de travail des étrangers à concurrence de 0.3 MILLIARDS DE DOLLARS CHAQUE ANNEE. 4. Réduire de deux pour cent les taux d’intérêt sur la dette publique, ce qui nous permettrait D’ECONOMISER JUSQU’A CONCURRENCE DE $114 MILLIARDS DE dollars au cours des 17 prochaines années, jusqu’au prépaiement intégral de la Dette. Le document que j’ai remis hier au Président de l’Association des Banques contient l’ébauche d’une telle approche. Espérons de tout cœur que les mesures appropriées suivront.

George Sabat

11 h 59, le 26 juin 2015

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Commentaires (4)

  • A l’occasion de la réunion d’hier au Biel, permettez-moi de poser une question. De nos jours, peut-on envisager de construire un immeuble de 12 étages sans en avoir minutieusement établi, au préalable, tous les plans architecturaux et techniques ainsi que les études de rentabilité du projet ? Si la réponse à une telle question est évidente, comment, des lors, peut-on envisager de rebâtir toute une nation sans plan précis ? Or c’est, précisément ceci que l’on s’évertue de faire depuis la Révolution du Cèdre. Les problèmes dont nous souffrons nous sont familiers. Il suffirait de 1. Construire 2 nouvelles centrales électriques et remettre de l’ordre à l’EDL pour économiser 2 MILLIARDS DE DOLLARS CHAQUE ANNEE 2. Percevoir scrupuleusement les 6% de droits d’enregistrement de propriétés pour augmenter les revenus publics de 1.7 MILLIARDS DE DOLLARS CHAQUE ANNEE. 3. Recouvrer fidèlement le montant des permis de travail des étrangers à concurrence de 0.3 MILLIARDS DE DOLLARS CHAQUE ANNEE. 4. Réduire de deux pour cent les taux d’intérêt sur la dette publique, ce qui nous permettrait D’ECONOMISER JUSQU’A CONCURRENCE DE $114 MILLIARDS DE dollars au cours des 17 prochaines années, jusqu’au prépaiement intégral de la Dette. Le document que j’ai remis hier au Président de l’Association des Banques contient l’ébauche d’une telle approche. Espérons de tout cœur que les mesures appropriées suivront.

    George Sabat

    11 h 59, le 26 juin 2015

  • Levant les mêmes yâfttâtes et banderoles à présent ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 47, le 26 juin 2015

  • DE BON DÉBARRAS... DE TOUS LES ABRUTIS SANS EXCEPTION AUCUNE... ILS AURAIENT DÛ PARLER LES MESSIEURS !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 32, le 26 juin 2015

  • LES SIGNATAIRES DE CETTE DECLARATION POURAIENT ETRE LE GOUVERNEMENT IDEAL DU LIBAN TOTALEMENT VACCINE ET GUERIT DU VIRUS POLITICOMILITARUCUS

    michel raphael

    05 h 29, le 26 juin 2015

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