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Liban - Développement

Les conseils municipaux des enfants : un exemple de la coopération italienne au Liban

Des enfants en pleine action au centre qui leur est dédié à la municipalité de Chiyah.

« Ce qui est bon pour les jeunes l'est pour tout le monde. » C'est en partant de ce principe que le programme Mosaic cible la gouvernance de la ville pour réaliser ses deux objectifs de protection de l'enfance et d'encouragement à la participation des jeunes dans la sphère publique. Financé par l'Italie pour le compte du ministère des Affaires sociales du Liban, le programme existe depuis 2011. « Il s'agit de recalibrer l'objectif de la ville vers les enfants, parce que ce qui est adapté aux enfants l'est au plus grand nombre », explique le coordinateur du programme, Luca Portacolone. Dans le cadre de l'initiative internationale Ville amie des enfants (VAE), lancée en 1996 par l'Unicef, Mosaic encourage donc les municipalités libanaises à créer des conseils municipaux des enfants.
« Les villes, comme Beyrouth, sont faites pour les hommes adultes travailleurs », selon Luca Portacolone. Les enfants peuvent apporter un regard neuf sur les problématiques, et c'est pour cela qu'existe ce volet de la coopération italienne au Liban. Qui sont ces conseillers municipaux juniors ? « Nous tirons au sort des enfants volontaires entre 10 et 14 ans, lorsqu'ils sont encore "purs" et n'ont pas assimilé tous les schémas des adultes », souligne le responsable. Une formation préparatoire qui vise à les rendre capables d'exprimer leurs idées et leurs envies ainsi que d'en assurer la promotion – on leur enseigne ainsi à tenir un blog et une page Facebook, écrire de petits articles – est dispensée aux enfants. Le nombre de conseillers municipaux juniors est le même que leurs aînés, et leur « mandat » dure deux ans.

Des projets par les enfants pour les enfants
Dans un second temps, les enfants doivent monter un plan d'action pour la municipalité, avant la concrétisation des projets. Ils présentent leurs initiatives et débattent avec les acteurs de la municipalité et les organisations. Ce sont des microprojets, comme la création d'un centre dédié aux enfants. Cosette Nakhlé, responsable du bureau social de la municipalité de Chiyah, explique que sa ville est la première à avoir créé un conseil municipal des enfants : « Nous avons commencé en 2011, avec un conseil paritaire qui a créé son propre règlement intérieur et sa propre charte. » Elle raconte qu'ils ont organisé des activités dans la région pour tous les enfants : camps de vacances, visites de musées... Le projet de salle pour des activités sportives à Chiyah, financé par le programme Mosaic, est quasiment finalisé. « Les enfants rencontrent le maire trois fois par an et un conseiller municipal adulte est présent à chacune de leurs réunions, qui ont lieu tous les quinze jours », indique Mme Nakhlé.
Six municipalités font à ce jour partie du programme, qui arrive à échéance en avril 2016. M. Portacolone ne cache pas qu'il ignore si ce dernier sera reconduit : « Cela dépend de la réforme en cours de la coopération. » Les difficultés rencontrées sont souvent liées au fait que le thème des conseils municipaux des enfants n'est pas jugé prioritaire. « Il n'y a pas d'implication institutionnelle à 100 % », déplore le responsable de Mosaic. Par ailleurs, un problème opérationnel non négligeable se pose aussi : il s'agit de faire coopérer deux ministères qui sont des « machines administratives lourdes et lentes, ce qui contribue à susciter un désintéressement à l'égard du projet des municipalités », ajoute-t-il. En revanche, l'attitude des enfants qui ont répondu aux attentes en termes d'idées et l'intérêt exprimé par de nouvelles municipalités poussent M. Portacolone à espérer que le projet sera pérenne. Début avril, une délégation libanaise comprenant des conseillers municipaux juniors est partie pour l'Italie afin d'échanger des expériences avec les maires italiens qui travaillent avec des conseils municipaux d'enfants depuis plus de vingt ans. C'est dans vingt ans, justement, que l'on verra les fruits sur le long terme de ces « villes amies des enfants », comme le souligne M. Portacolone qui ajoute sur ce plan : « Travailler avec les jeunes, c'est donner une perspective au pays. »

« Ce qui est bon pour les jeunes l'est pour tout le monde. » C'est en partant de ce principe que le programme Mosaic cible la gouvernance de la ville pour réaliser ses deux objectifs de protection de l'enfance et d'encouragement à la participation des jeunes dans la sphère publique. Financé par l'Italie pour le compte du ministère des Affaires sociales du Liban, le programme existe...

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