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À La Une - Israël

Plusieurs druzes arrêtés après les lynchages dans le Golan

La politique d'aide aux blessés de Syrie "ne change pas", a affirmé un porte-parole de l'armée israélienne.

Les druzes d'Israël et de la partie annexée du Golan sont en colère contre le secours apporté selon eux par les autorités israéliennes à des rebelles syriens. AFP PHOTO / THOMAS COEX

La police israélienne a annoncé avoir procédé dans la nuit de mardi à mercredi à une série d'arrestations au sein de la communauté druze après le lynchage de deux blessés syriens transportés en Israël pour être soignés et une autre attaque contre une ambulance. Deux blessés syriens avaient été lynchés lundi soir dans la partie du Golan annexée par Israël par une foule de plusieurs dizaines de druzes convaincus qu'ils étaient des rebelles susceptibles de s'en être pris à des druzes en Syrie. L'un est mort et l'autre était dans un état critique après ce lynchage, précédé dans la matinée d'une autre attaque contre une ambulance.

"La police poursuit ses opérations liées aux investigations et a procédé à un certain nombre d'arrestations dans la nuit", a dit à l'AFP un porte-parole, Micky Rosenfeld. Ces arrestations ont été menées dans la communauté druze, selon des sources policières. Neuf personnes ont été arrêtées d'après les médias israéliens. La police a refusé de confirmer ou démentir ce chiffre.

 

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La situation des druzes de Syrie, désormais pris en étau par des groupes rebelles et jihadistes alors qu'ils sont traditionnellement partisans du régime de Bachar el-Assad, est source de vives inquiétudes chez leurs coreligionnaires qui vivent en Israël et sur la partie du plateau du Golan annexé par l'Etat hébreu. Au moins 20 druzes ont été tués mi-juin par le Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, dans le village de Qalb Lozé, dans le nord-ouest de la Syrie.

Les druzes d'Israël et de la partie annexée du Golan sont en colère contre le secours apporté selon eux par les autorités israéliennes à des rebelles syriens. Les autorités disent accueillir à titre humanitaire quiconque a besoin d'aide et leur est remis sur la ligne de démarcation sur le plateau du Golan. Elles se défendent contre l'accusation répandue de soutenir le Front al-Nosra. Elles n'excluent pas que, parmi les blessés qu'elles traitent, se trouvent des rebelles. Les autorités israéliennes ont toutefois assuré que les deux blessés syriens lynchés lundi étaient des civils.


(Lire aussi : Les druzes israéliens demandent aux USA de bombarder l’EI à la frontière syrienne)


Les tensions chez les druzes mettent à l'épreuve la politique israélienne consistant à rester à l'écart du conflit syrien. La politique d'aide aux blessés de Syrie "ne change pas" malgré les évènements de lundi, a dit à l'AFP un porte-parole de l'armée, le major Arye Shalicar. La presse rapportait cependant que l'armée et la police avaient décidé de modifier leur façon de transporter des blessés dans la crainte de nouvelles agressions. Selon le quotidien Haaretz, elles ont évacué les Syriens hospitalisés dans le nord du pays, où vit l'essentiel de la communauté druze d'Israël, pour les transférer vers le centre du pays.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a reçu mercredi des dirigeants de la communauté druze israélienne, leur demandant de "continuer à agir de concert avec les autorités pour assurer la sécurité de l'Etat et permettre aux soldats de poursuivre leur mission", selon un communiqué de son bureau. "Nous devons protéger notre pays de l'anarchie qui se déroule autour de nous", a-t-il ajouté. Le chef spirituel des druzes israéliens, le cheikh Mouafak Tarif, a de son côté "condamné l'attaque" contre l'ambulance "contraire aux valeurs druzes".

Israël compte une importante minorité druze. La plupart d'entre eux, environ 110.000, ont la nationalité israélienne. Vingt mille druzes vivent en outre dans la partie du Golan occupée par Israël. Ils sont détenteurs d'un laissez-passer israélien sans avoir la nationalité et se considèrent comme Syriens.

 

 

 

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